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À La Une - L’éclairage

La « révolte » des Mokdad servirait principalement le Hezbollah

L’enlèvement par « l’aile militaire » de la tribu des Mokdad de dizaines de ressortissants syriens pour les échanger contre un des leurs, Hassan Mokdad, qui serait détenu par l’Armée syrienne libre, la démonstration de force du clan et le ton employé mercredi ont provoqué un choc dans les milieux politiques.


Au sein de l’opposition, on a tenté de minimiser l’importance de ce phénomène en l’assimilant à celui de cheikh Ahmad el-Assir et en le considérant comme étant le fruit d’une situation ponctuelle. Mais dans le même temps, on a considéré que ce qui s’est passé mercredi est très grave et met plus particulièrement en relief l’inexistence de l’État et la présence de mini-États ayant leur propre code de conduite.


De sources politiques au sein de la majorité, on apporte une autre explication à cette éruption qui a failli empoisonner les relations du Liban avec les pays arabes. Le commandement du Hezbollah, souligne-t-on, se trouve depuis quelque temps dans une situation embarrassante du fait du dossier des 11 pèlerins enlevés en Syrie, après l’échec de toutes les négociations et n’est plus en mesure de résister à la pression de la rue, surtout après le bombardement syrien de Azzaz.
La réaction violente des Mokdad à l’enlèvement d’un de leurs proches a permis d’atténuer cette pression. Réputé pour contrôler la rue chiite, le Hezbollah, ajoute-t-on de mêmes sources, a ainsi laissé faire cette fois. « L’aile armée » des Mokdad n’aurait pas pu faire son étalage de force, si le parti de Dieu n’avait pas fermé pas les yeux sur ces agissements qui se sont produits dans une région dont il contrôle tous les coins.


Cette dernière explication rejoint celle de dirigeants de l’opposition qui pensent qu’à travers cette démonstration de force, certains, dont le Hezbollah, ont voulu adresser des messages dans plusieurs directions, alors que le conflit s’envenime entre les pays arabes et la Syrie. Le Hezbollah, selon ces sources, ne verrait ainsi pas d’inconvénient à ce que les tribus agissent à leur guise, avant d’intervenir au moment opportun, pour confirmer son rôle incontournable dans le maintien de la sécurité au Liban. Un rôle que le secrétaire du Conseil suprême de la Sécurité nationale en Iran, Saïd Jalili, avait relevé lors de sa dernière visite à Beyrouth.


Après la vague de terreur soulevée par les gesticulations des Mokdad, le parti de Dieu pourrait se poser en tant que médiateur, afin de contenir le phénomène Mokdad, au moment où un des ministres, commentant la détérioration de la situation au Liban, jugeait urgent que les dirigeants qui représentent l’axe modéré au Liban se retrouvent pour annoncer leur attachement à la politique de distanciation appliquée par l’État vis-à-vis de la guerre en Syrie et pour définir la position que le pays doit suivre à l’avenir pour rester à l’abri des remous provoqués par la tempête régionale.


La « révolte » des Mokdad, qui soulève de nombreuses interrogations, rend nécessaire une intervention du Hezbollah qui est un parti discipliné, mais suivant les conditions de l’État et non pas suivant les siennes, estiment des sources politiques responsables qui s’arrêtent sur le timing troublant des événements au Liban et posent dans ce contexte une série de questions : Pourquoi la situation au Liban s’est-elle détériorée autant ? pourquoi la « révolte » des Mokdad a-t-elle coïncidé avec une dégradation de la situation de sécurité en Irak, une aggravation des affrontements en Syrie, des indiscrétions russes – non démenties – sur un règlement de la crise syrienne ?


Un responsable de l’opposition n’a pas caché ses craintes que le Liban ne soit, dans la foulée de tous ces événements, aux portes d’un nouveau 7 Février, à savoir d’un coup d’État.


Les analyses se multiplient, mais la majorité s’articule autour de deux points précis : le Hezbollah en profite parce qu’il se tire d’une situation embarrassante vis-à-vis de sa base et détourne l’attention en même temps du dossier de ses armes. La Syrie aussi en profite, parce qu’en bombardant Azzaz et en éliminant les otages libanais, elle était sûre de pouvoir générer un chaos au Liban, dans une tentative de marginaliser l’État et de mettre en évidence son incapacité. Ce serait sa revanche après l’arrestation de l’ancien ministre Michel Samaha et les poursuites engagées, pour terrorisme, contre le général Ali Mamlouk.

L’enlèvement par « l’aile militaire » de la tribu des Mokdad de dizaines de ressortissants syriens pour les échanger contre un des leurs, Hassan Mokdad, qui serait détenu par l’Armée syrienne libre, la démonstration de force du clan et le ton employé mercredi ont provoqué un choc dans les milieux politiques.
Au sein de l’opposition, on a tenté de minimiser l’importance de ce...

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