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À La Une - La chronique de Nagib Aoun

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Il y a, de toute évidence, de cruelles habitudes qui ne se perdent pas, des méthodes qui restent enracinées dans les laboratoires du crime, une nostalgie des temps maudits où il suffisait de placer un engin infernal au bon endroit pour mettre le feu aux poudres.
Même moribonds, des esprits malades s’imaginent encore que la machine à remonter le temps peut leur permettre de se repositionner sur l’échiquier de la malfaisance, de rejouer les rôles abjects qui avaient auréolé leurs « missions salvatrices » au Liban.
Sept ans après l’assassinat de Rafic Hariri, sept ans après le retrait des forces syriennes et de leurs légions de tortionnaires, les « têtes pensantes » du régime assadiste croient encore que c’est à travers la scène libanaise, par le biais des mêmes agents assermentés, que le passé peut rattraper le présent, peut lui faire modifier son inévitable parcours.
Les détails qui ont entouré « l’affaire Samaha », les révélations des services sécuritaires, les poursuites engagées contre les commanditaires syriens et l’exécutant libanais signifient, tout simplement, que c’est au Liban que Bachar el-Assad entendait jouer sa dernier carte, que c’est par la relance de la « fitna » au pays du Cèdre qu’il espérait obtenir un sursis dans son propre pays, convaincre l’Occident que la vraie menace est l’hydre islamiste contre lequel il avait mis en garde, un monstre qu’il avait, pourtant, longtemps nourri en son sein.
Opération ratée : pour la première fois dans l’histoire récente du Liban, des poursuites sont engagées contre un proche du président syrien, le général Ali Mamlouk, son homme de confiance pour les affaires de sécurité, une démarche inédite qui n’aurait pu être enclenchée si les preuves incriminantes n’avaient été véritablement bétonnées, si les principaux concernés au niveau du pouvoir n’avaient été mis au parfum, n’avaient été convaincus de la justesse du processus engagé.
La procédure libanaise a pris son élan à l’heure même où le tribunal international dans l’affaire Hariri mettait en place les derniers rouages du procès supposé mettre un terme final à l’impunité et sanctionner les criminels, un tribunal qui n’a pas encore décidé de cibler les suspects syriens cités dans les premiers rapports des procureurs en charge du dossier.
Mais il y a toujours une justice immanente : c’est donc à travers les tribunaux libanais que le premier coup est porté aux ordonnateurs syriens de nos malheurs, ceux qui n’ont pas arrêté de tirer les ficelles de la subversion armée, dans la ligne directe des actions criminelles initiées par Ghazi Kanaan, Rustom Ghazalé et Assef Chawkat.
Quelle que soit l’issue du processus judiciaire engagé, que le général Ali Mamlouk soit arrêté, remis aux instances concernées, neutralisé à domicile ou protégé par son patron, Bachar el-Assad, l’essentiel c’est qu’un tabou est tombé, qu’une peur a été balayée et que l’État libanais a compris qu’il ne peut, indéfiniment, éviter de regarder la vérité en face.
Quant à Michel Samaha, l’homme de tous les revirements, de toutes les provocations et autres compromissions, c’est l’histoire, par-delà le verdict de la justice, qui tranchera, qui décidera de l’opprobre à jeter sur son inexorable descente aux enfers...
Il y a, de toute évidence, de cruelles habitudes qui ne se perdent pas, des méthodes qui restent enracinées dans les laboratoires du crime, une nostalgie des temps maudits où il suffisait de placer un engin infernal au bon endroit pour mettre le feu aux poudres.Même moribonds, des esprits malades s’imaginent encore que la machine à remonter le temps peut leur permettre de se repositionner...

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