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Liban - Interview

Les universités bientôt soumises à un système d’évaluation, indique le ministre Hassan Diab

Le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Hassan Diab, répondant par écrit aux questions de « L’Orient-Le Jour », fait part d’une loi moderne qui devrait réglementer le secteur universitaire.

Le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Hassan Diab.

L’OLJ : Pouvez-vous expliquer le projet de loi sur la réglementation de l’enseignement supérieur ?
Hassan Diab : Le développement dans le domaine de l’enseignement supérieur est mondial. Il n’est pas propre au Liban. Il nécessite la mise en place de lois qui lèvent la confusion sur les institutions universitaires, leurs systèmes, l’obtention de licences d’exploitation, les diplômes qu’elles proposent et leurs recteurs. Il était donc nécessaire d’instaurer une loi moderne qui aille de pair avec le message et les objectifs de l’enseignement supérieur. (...) Le projet de loi actuel comprend des mécanismes d’évaluation et de reconnaissance d’études, d’équivalence de diplômes, dans un souci de qualité. (...)
Parmi les éléments de ce projet de loi, l’élaboration d’une vision globale de l’éducation qui réalise les objectifs de l’enseignement supérieur (...). Le projet de loi fixe aussi clairement une échelle de diplômes et établit une description des professions qui leur sont liées. (...). Également prévue dans ce projet de loi, la reformation du Conseil de l’enseignement supérieur, qui imposerait aux universités privées des normes académiques claires. (...) L’État prendrait les décisions au sein de ce conseil en fonction de ses intérêts et de sa vision stratégique de l’enseignement. (...)
Par ailleurs, la reconnaissance des programmes universitaires ne sera plus permanente, mais pour une durée déterminée, qui nécessitera d’être renouvelée (...).

Ce projet de loi s’insère-t-il dans le cadre du plan de réforme de l’enseignement supérieur ?
Certainement. Parmi les projets les plus importants proposés par le ministère pour réglementer l’enseignement supérieur au Liban figure la nouvelle loi de réglementation des universités privées, et une nouvelle loi pour l’Université libanaise. Cette orientation est au cœur du plan éducatif de sauvetage de l’enseignement, de l’université et du secteur technique. La loi qui régit l’enseignement supérieur date de 1961. (...) En 1996, un décret fixe des normes pour la création d’institutions d’enseignement supérieur. Mais ces normes sont uniquement basées sur des caractéristiques quantitatives. Elles ne se penchent pas sur la qualité de l’enseignement. (...) De plus, la direction générale de l’enseignement supérieur a été créée sans la moindre structure, malgré l’important rôle qui lui est attribué. (...) Ce sont les raisons pour lesquelles nous œuvrons dans le cadre d’une stratégie bien spécifique, à voter des lois pour renforcer le secteur. (...)

Qu’en est-il des universités ou plus spécifiquement des boutiques auxquelles des licences ont été précédemment délivrées ?
Il existe au Liban 41 universités privées d’enseignement supérieur, parmi lesquelles des institutions de grande réputation implantées il y a plus de 100 ans, et d’autres plus récentes. Plus important que le nombre est la qualité de l’enseignement supérieur. C’est dans cette optique que nous avons présenté un projet de loi pour la création d’un organisme libanais de garantie de la qualité. (...) Récemment, ce projet de loi a obtenu l’aval du gouvernement. Il a été transféré par décret au Parlement. Nous suivons ce projet avec sérieux vu son importance, d’autant qu’il développe le système d’évaluation des institutions d’enseignement supérieur, que ce soit par l’autoévaluation ou par le biais d’organismes extérieurs. (...)

Pouvez-vous donner quelques statistiques concernant les universités au Liban et le nombre d’élèves inscrits ?
(...) Le Liban comptait, durant l’année universitaire 2009-2010, 181 000 étudiants, répartis entre l’Université libanaise (40 %) et les universités et instituts privés d’enseignement supérieur (60 %, soit 108000 étudiants). Ce chiffre exclut les élèves de l’enseignement technique supérieur. Une dizaine d’établissements universitaires privés regroupent l’essentiel des étudiants, soit 74 696 étudiants. Parmi ces établissements, l’Université arabe de Beyrouth reçoit 16 124 étudiants, L’Université libanaise internationale, 13 700 étudiants, l’Université Saint-Joseph, 9 331 étudiants, l’Université américaine de Beyrouth, 7 523 étudiants, et l’Université Saint-Esprit de Kaslik, 6 805 étudiants.

Quel est le nombre de contractuels dans l’enseignement supérieur ? L’embauche de contractuels (ou vacataires) respecte-t-elle la loi libanaise du travail ?
L’Université libanaise comptait, en 2011-2012, 4 950 contractuels ou vacataires, parmi lesquels 3 650 enseignants et 1 300 formateurs (...).
Les conditions d’embauche des contractuels à l’UL varient en fonction du contrat, qu’il soit d’enseignement ou de formation. Au niveau du secteur privé, l’embauche de contractuels est fonction des besoins des établissements. (...) De grandes disparités existent au niveau des conditions d’embauche, qui sont propres à chaque institution. (...)
L’embauche de contractuels respecte bien entendu la loi du travail. À l’Université libanaise, ce principe est appliqué selon le régime financier de l’État libanais, sur base de lois et de décrets. La Cour des comptes étant l’organisme de contrôle des formalités et plus spécifiquement de celles liées aux contractuels. (...)
De même, dans le secteur universitaire privé, chaque université applique ce principe sur base de ses statuts. (...) Ces modes de traitement doivent cependant être appliqués sur base du respect du salaire minimum, et des indemnités de transport et de fin de service.

Existe-t-il un projet de cadrer les contractuels (de l’UL) ?
Cadrer une personne à l’Université libanaise se fait sur base d’un concours, avec l’accord du Conseil des ministres. Quant au corps enseignant vacataire, il est nommé après accord du Conseil de l’université. Il peut être cadré sur base d’un décret du Conseil des ministres.
En 2008, 700 enseignants vacataires ont été embauchés à l’Université libanaise. Durant les trois derniers mois de 2012, les dossiers de 500 nouveaux enseignants ont été préparés, pour leur embauche en tant que vacataires.
Une proposition de loi a été présentée au Parlement pour l’organisation d’un concours visant à cadrer une partie des contractuels de l’Université libanaise, conformément à certaines conditions. Cette proposition devrait être adoptée.
L’OLJ : Pouvez-vous expliquer le projet de loi sur la réglementation de l’enseignement supérieur ?Hassan Diab : Le développement dans le domaine de l’enseignement supérieur est mondial. Il n’est pas propre au Liban. Il nécessite la mise en place de lois qui lèvent la confusion sur les institutions universitaires, leurs systèmes, l’obtention de licences d’exploitation, les...

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