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Moyen Orient et Monde - Reportage

Les jihadistes impatients d’en découdre en Syrie

Un flux de combattants étrangers a rejoint ces derniers mois les rangs de l’ASL.

Une image diffusée par l’agence SANA montre des « terroristes », selon les termes officiels, arrêtés par les forces de sécurité syriennes. Un nombre croissant de jihadistes étrangers vient grossir quotidiennement les rangs des insurgés.   Photo AFP

Abdoullah ben Chamar ne manque pas de glisser un exemplaire du Coran dans son paquetage au moment où il s’apprête à passer la frontière turque pour se battre en Syrie au nom de l’islam. « C’est notre devoir d’aller dans le grand “Bilad al-Cham” (Syrie) et de le défendre contre les tyrans alaouites qui massacrent leur peuple », dit cet ancien étudiant saoudien en ingénierie âgé de 22 ans, dans la ville frontalière turque de Reyhanli.


Lui et un ami libyen candidat aussi au « jihad » (guerre sainte) font partie de ces militants islamistes dont le nombre ne fait que grossir et bien déterminés à soutenir la rébellion syrienne contre le régime Assad. Leur présence confirme les craintes de ceux qui, en Occident, n’ont cessé de tirer la sonnette d’alarme contre la présence d’une base militante en Syrie similaire à celle d’el-Qaëda. Ben Chamar et son compagnon libyen Salloum affirment, quant à eux, marcher dans les pas de leurs lointains ancêtres, envoyés par le prophète Mohammad pour libérer la « Grande Syrie » des barbares byzantins. Ils considèrent la famille Assad et l’élite de la minorité alaouite comme les nouveaux mécréants de ce siècle.


Un flux de combattants venus du Koweït, du Qatar, de Libye, d’Arabie saoudite, ainsi que de musulmans originaires de Grande-Bretagne, de Belgique ou des États-Unis, ont rejoint ces derniers mois les rangs de l’Armée syrienne libre, selon plusieurs commandants rebelles. Ils constituent ce que des sources de l’opposition décrivent comme un flux accéléré, mais toujours faible, de combattants étrangers dans le pays. Ils ont gagné par centaines, pour la plupart, la province de Hama, où quelques jihadistes ayant combattu en Afghanistan leur enseignent les bases du maniement des fusils d’assaut et de la guérilla.


« Nos frères syriens ont besoin de tous les soutiens qu’ils peuvent obtenir, parce que la communauté internationale les a abandonnés, contrairement à la Libye », dit Salloum (24 ans), qui étudiait la chimie à Tripoli. Il prévoit de rejoindre les brigades Ahrar al-Cham et considère que participer à la guerre sainte est l’une des plus hautes aspirations d’un musulman. Les sources rebelles affirment que la plupart des combattants étrangers ont également rejoint cette unité de combat. « Nous avons suivi les succès de nos moujahidine (combattants) syriens ces dernières semaines. La victoire vient d’Allah », dit-il, assis sur un matelas, près de deux talkies-walkies, d’un iPhone et d’autres équipements de communication.


Les rebelles disent que le conflit syrien a provoqué la colère de beaucoup d’Arabes sunnites, qui considèrent la campagne militaire alaouite comme une tentative de purification ethnique visant à créer un État alaouite allant de la côte méditerranéenne aux régions du centre de la Syrie.


Bachar el-Assad affirme depuis le début de la révolte il y a 16 mois que l’insurrection syrienne est en grande partie le fruit de ceux qu’il nomme des « terroristes » soutenus par l’étranger et que ses forces travaillent à restaurer la stabilité. Mais les insurgés, soucieux de ne pas alimenter les craintes de leurs partisans en Occident, jugent qu’ils ne modifieront pas fondamentalement la structure des forces en présence.

Abdoullah ben Chamar ne manque pas de glisser un exemplaire du Coran dans son paquetage au moment où il s’apprête à passer la frontière turque pour se battre en Syrie au nom de l’islam. « C’est notre devoir d’aller dans le grand “Bilad al-Cham” (Syrie) et de le défendre contre les tyrans alaouites qui massacrent leur peuple », dit cet ancien étudiant saoudien en ingénierie...

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