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À La Une - L'homme de la semaine

"Je suis la preuve qu'on peut guérir" : l'unique "miraculé" du sida raconte

Timothy Brown, ou "le patient de Berlin", lance une croisade pour mobiliser des fonds de recherche sur la maladie.

Timothy Brown lors d'une conférence de presse en marge de la 19e conférence internationale sur le Sida à Washington. T.J. Kirkpatrick/Getty Images/

"Je suis la preuve vivante qu'on peut guérir du sida", explique l'Américain Timothy Brown, dit "le patient de Berlin", seul cas connu au monde de guérison du sida.


Testé séropositif en 1995 quand il était étudiant à Berlin, en Allemagne, il n'a plus montré de signe d'infection après 2007. "C'est merveilleux de guérir de l'infection du VIH (virus de l'immunodéficience humaine)", dit-il dans un entretien avec l'AFP en marge de la 19e conférence internationale sur la maladie qui réunit 25.000 personnes depuis dimanche  et jusqu'à vendredi à Washington.


"Je n'ai plus de sensation dans les pieds mais je marche plus aisément et je me sens mieux, sans presque jamais avoir de douleurs, seulement parfois des maux de tête", poursuit Timothy, 47 ans, qui paraît frêle mais a une poignée de main vigoureuse. "Je me sens bien", dit-il, se plaisant même à être traité un peu comme "une vedette de rock".


C'est après avoir reçu une greffe de moelle osseuse en 2007, pour traiter une leucémie, que Timothy a cessé de prendre des antirétroviraux et ne montrait plus aucun signe d'infection par le VIH. Les médecins qui le suivaient l'ont alors déclaré guéri. La moelle greffée provenait d'un donneur qui avait des cellules immunitaires mutantes résistantes au VIH.


Selon les estimations, 0,3% de la population est doté de cette immunité naturelle au VIH qui provient de la mutation d'un gène dite CCR5. D'après Timothy, cette proportion serait de 1% parmi les populations européennes.
Il explique avoir reçu une seconde greffe de moelle osseuse en 2008 provenant du même donneur en raison d'une réapparition de la leucémie, pas du VIH. Cette intervention lui a causé quelques problèmes neurologiques.

Outre ces greffes qui sont des procédures médicales lourdes et risquées, Timothy a aussi subi un traitement radiologique sur l'ensemble du corps pour traiter son cancer du sang.

 

Mû par son expérience, Timothy Brown a lancé une croisade pour mobiliser des fonds de recherche sur la maladie.
Aujourd'hui, "je veux aider par le biais de ma fondation à trouver un moyen de guérir du VIH pour tout le monde", dit-il, assurant être "personnellement impliqué" comme sujet de recherches à l'université de San Francisco en Californie (ouest).


Il indique avoir été indirectement contacté par les Instituts nationaux américains de la santé (NIH) désireux de tester un échantillon de son sang pour voir s'il y avait encore des traces de VIH vivant.
Se référant à une récente polémique lancée par un chercheur français selon laquelle des traces de VIH auraient été détectées dans son sang, Timothy a assuré "être bien guéri". "Je suis séronégatif", assure-t-il : "Je peux produire toutes les analyses médicales le confirmant".


"Je compte maintenant avec ma fondation trouver des donateurs pour obtenir des fonds permettant d'aider la recherche", poursuit-il, soulignant que la biotechnologie est la voie la plus prometteuse pour trouver les moyens de guérir du sida.


Timothy juge que le gouvernement américain investit trop peu dans la biotechnologie avec seulement deux milliards de dollars par an alors que la Chine y consacre 60 milliards annuellement, selon lui.
"Il y a des milliers de chercheurs très capables qui ne peuvent pas obtenir de fonds et qui sont prêts à travailler pour trouver un moyen d'éradiquer le VIH", souligne-t-il, notant que l'Europe dépense plus que les Etats-Unis pour trouver ce moyen de guérir du sida.


Interrogé sur le caractère "miraculeux" de sa guérison, comme le disent certains, il a répondu après une hésitation que c'était "difficile à dire". "Cela dépend de vos convictions religieuses: si vous pensez que c'est seulement le fait de la science médicale ou d'une intervention divine", répond-il avant d'ajouter: "Je dirais que c'est un peu les deux".

 

 

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