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Culture - Rencontre

Simeen Farhat, entre calligraphie et spiritualité

Sourire avenant, allure orientale, accent indien quand elle use un anglais pourtant impeccable, les doigts agiles pour ses structures d’écriture aux lettres orientalo-occidentales, Simeen Farhat est une artiste née à Karachi, mais qui vit entre Londres et le Texas.

Une réflexion à travers des lettres en saillies qui s’imbriquent et se lovent les unes dans les autres.

Elle a fait un passage éclair à Beyrouth pour participer au Beirut Art Fair au BIEL où elle a exposé ses œuvres. Paroles et petites confidences d’une femme libre et libérée par l’art et en quête de créations nouvelles et renouvelées.
«Au Pakistan, souligne Simeen Farhat, les femmes ont à gagner leur indépendance et leur liberté. À ce défaut majeur de la libéralisation de la femme, il faut s’attaquer à la base du problème: l’éducation...»
«Par ailleurs, je suis très contente d’être à Beyrouth, dit-elle. C’est ma première visite au Liban que je trouve formidable et “progressiste” vu son intérêt pour l’art. Je me sens bien ici. Le trafic me rappelle Karachi...»
Un monde coloré et tout en mouvements, fait de bois et de matières plastifiées, surgi surtout de l’univers calligraphique arabe mais en trois dimensions! Telles sont les mélanges de genre de Simeen Farhat. Mélanges entre l’écriture sinueuse et les circonvolutions éthérées de Wajih Nahlé, les volumes de Samir Sayegh ou les tournoiements de Hassan Massoudy. Ou dans un mélange en relief qui s’en approche de manière saisissante.
Sculptures qu’on accroche aux murs comme une toile diffusant une pensée, une réflexion, à travers des lettres en saillies qui s’imbriquent et se lovent les unes dans les autres en un savant écheveau habilement équilibré.
Mais Simeen Farhat a d’autres qualifications pour cerner ses travaux, certes décoratifs, mais qui ne renient jamais une teneur intellectuelle. Elle déclare que «ces sculptures-installations enserrent surtout des textes affiliés à des poèmes révolutionnaires... Poèmes farsis, urdus ou tout simplement un mélange de culture où voisinent calligraphies arabe, indienne et étrangère, aussi bien que lettres latines et
japonaises».
À quarante-trois ans, Simeen Farhat a déjà une carrière aux jalons multiples. De New York, Houston et Philadelphie où elle s’est lancée, les expositions se sont rapidement enchaînées à une vitesse vertigineuse. Ses travaux qui évoluent aussi un peu au gré du temps, de l’inspiration et des lectures ont été l’objet des regards d’un public admiratif, et ceci de Londres à Bahreïn et Dubaï, en passant par Munich, Paris, Abou Dhabi.
Tout remonte, bien entendu, comme toutes les histoires, à l’enfance et l’influence d’une sœur designer graphique. «J’ai commencé par la peinture figurative, surtout des silhouettes de femmes, en ombres chinoises, pour une exploration visuelle, mais, peu à peu, je me suis libérée pour m’intéresser davantage à un texte et non seulement à la calligraphie. Avec du bois et du plastique, je réinvente un monde. La langue m’intéressait ainsi que la manière d’écrire. Surtout les gestes qu’on fait pour tracer une lettre... Je ne veux pas qu’on lise un texte, mais qu’on en sente la familiarité. Il y a toujours un sens derrière l’écriture. C’est cela la liberté de parler, de s’exprimer... Avec l’emploi des couleurs, je vise aussi un certain symbolisme: le rouge pour la passion, le blanc pour la pureté, le jaune pour l’énergie, le soleil... Aujourd’hui, je fais fusionner des lettres sanscrites, perses, japonaises, anglaises en empruntant des citations de poètes tels Assad Ghalib, Rumi, Saadi... Mon art n’est certainement pas de l’artisanat, n’a rien de provocant, et il est touché par une certaine spiritualité. Pour moi, l’art reste une expression extraordinaire qui envoie toujours un message pour le changement. En mieux et pour le meilleur. Et tout ce qui échappe à cette notion de message d’amélioration demeure de la décoration... »
Elle a fait un passage éclair à Beyrouth pour participer au Beirut Art Fair au BIEL où elle a exposé ses œuvres. Paroles et petites confidences d’une femme libre et libérée par l’art et en quête de créations nouvelles et renouvelées. «Au Pakistan, souligne Simeen Farhat, les femmes ont à gagner leur indépendance et leur liberté. À ce défaut majeur de la libéralisation de la...

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