Le Liban, souvent qualifié par le passé de Suisse du Moyent-Orient, a la velléité aujourd’hui, après ces années de guerre, de reprendre sa place de pays paradisiaque. Effectivement, ces derniers jours dans la presse libanaise la tendance est à enjoliver au gré de la belle sérénade du pays des amandes vertes. « Oh qu’il est joli mon beau pays ! » « Ma ahla Baladna », leitmotiv repris par un groupe d’hommes d’affaires qui voudraient rentabiliser leurs investissements.
Et si ces amandes vertes étaient vraiment amères ?
Et si un nouveau verbe nous définissait : occulter ?
Et si, du plus simple, nous passions à l’imparfait pour tendre vers le médiocre, pour ne point dire le mauvais ?
Pourtant, j’aurais tant voulu qu’il soit joli mon pays, il a tout ce qu’il faut pour l’être. Cependant, malgré tous les beaux mots que je voudrais aligner, il existe tant de tristes images qui suffiront à crier mon choc et ma révolte.
Mon pays est-il devenu ainsi ?
La mer, une poubelle, parce que c’est la faute à...
Bonjour la typhoïde et autres maladies, nos enfants quitteront la semaine prochaine les bancs d’école pour respirer un brin d’air marin et nous leur dirons alors : c’est la faute du vilain vent du nord. Telle est la réponse qui m’a été balancée le plus sérieusement du monde, l’autre jour. Mais bien entendu « Ma fi ahla men baladna ».
Les deux photos ci-dessus ont été prises (parmi tant d’autres) le 14 juin 2012 sur la côte libanaise, sur une plage ni trop glamour ni trop sexy mais bien familiale.
Le retour en ville n’était certes pas plus onirique, avec l’enfer quotidien de ce que l’on appelle le bruit.
Bruitage de toutes sortes, en sus des traditionnels klaxons, en permanence bercés par marteaux-piqueurs, pelleteuses, bulldozers, ...
Et voilà l’hisoire de « ma fi ahla min baladna ».
À votre avis, ne pourrait-on mieux l’aimer à ce pays ?
Najla Misk MALHAMÉ