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Syrie : Les combattants de l'ASL et leurs armes ... en plastique ?

Une imposture aurait été débusquée dans une vidéo.

Des membres de l'Armée syrienne libre (ASL) lors d'un entrainement à Homs. Shaam News Network /

L'Armée syrienne libre (ASL), composée au départ de déserteurs, a gagné en organisation au fil des mois en imposant une guérilla avec le soutien de combattants civils, mais elle manque encore d'armes et de la structure requise pour défaire le régime.

 

L'ASL est "une armée populaire, qui bénéficie d'un soutien large et croissant de la population syrienne", permettant de contrebalancer pour une part son faible équipement, expliquait récemment à l'AFP Riad Kahwaji, directeur de l'Institut d'analyse militaire pour le Proche-Orient et le Golfe (Inegma). "Les combattants de l'ASL ne sont pas bien armés, mais la population les nourrit et les cache", ajoutait-il.

 

 

"Pas bien armés", c'est peu dire au regard d'une vidéo diffusée récemment sur YouTube par des sympathisants de l’opposition syrienne. Une vidéo, dont les auteurs sont inconnus, mais qui a attiré l’attention de Jonathan Ferguson, conservateur du Royal Armories, à Leeds en Grande-Bretagne.

 

La mise en scène est identique à la plupart des vidéos mises en ligne par les rebelles depuis le début de la crise en Syrie : plusieurs hommes vêtus d'uniformes noirs, portant des masques et exhibant des fusils, mitrailleuses ou même lance-roquettes, entourent un homme faisant une déclaration. 

 

Problème : dans un échange d’emails avec le quotidien américain New York times, Jonathan Ferguson assure que les hommes masqués qui apparaissent dans l’enregistrement en question ne brandissent pas un pistolet mitrailleur allemand MP-5, mais plutôt un TD-2007, une copie, un jouet, fabriqué en Chine.

 

L'expert explique que c’est la longueur exagérée du canon qui lui a mis la puce à l'oreille. "S’ils n’avaient pas fait ça, nous n’aurions jamais pu savoir qu’ils ne tenaient pas de vraies armes", précise-t-il.

 

 

"Les mensonges et la propagande sont communs à toute guerre, souligne le New York Times. Mais Will McCants, fondateur du site web jihadica.com et par ailleurs analyste au Centre des analyses navales à Alexandria (Virginia, USA), affirme n'être jamais tombé sur une telle imposture dans une vidéo militante". Une imposture qui, selon lui, pourrait porter gravement atteinte aux militants anti-régime et à leur crédibilité.

 

La semaine dernière, The Daily Mail avait publié des photos montrant, selon le quotidien britannique, "des membres de l’unité fantôme du président syrien Bachar el-Assad", qui serait responsable d'une série de meurtres de civils syriens.

 

Les deux images montrent deux membres présumés de cette unité avec de grands pistolets semi-automatiques en main. Des photos qui ont attiré l’attention d’un quotidien jordanien, al-Bawaba, qui affirme que les armes sont des répliques inoffensives d’un pistolet israélien. Al-Bawaba a dénoncé une stratégie contre-productive de la part des rebelles.

 

"Avec ce genre de désinformation, il est de plus en plus difficile à la communauté internationale (…) de soutenir le rêve du peuple syrien qui est de faire tomber le régime d’Assad", écrit al-Bawaba.

 

"Nous aurions voulu faire tomber le régime pacifiquement, mais c'était impossible", expliquait récemment à l'AFP  Nasser Nahhar, commandant d'une unité opérant aux alentours du quartier rebelle de Baba Amr à Homs (centre). "Chaque jour de résistance est un succès, mais l'armée d'Assad reste supérieure", reconnaissait-il, ajoutant : "L'armée syrienne a des chars et des hélicoptères, tandis que nous avons des armes légères".

 

Sans grand espoir, les rebelles se veulent dès lors pragmatiques : "Nous n'avons pas besoin de gagner, nous avons simplement besoin que l'armée perde", souligne le commandant Nahhar.

 

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