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À La Une - Transition

La justice égyptienne déclare le Parlement illégal

La candidature d’Ahmad Chafiq à la présidentielle validée.

La justice égyptienne a déclaré hier « illégal » le Parlement dominé par les islamistes, relançant les tensions à deux jours de la présidentielle.
Dans un arrêt très attendu, la cour de justice a ainsi ouvert la voie à une possible dissolution, ou tout au moins à une mise hors jeu, du Parlement, en jugeant « illégitimes » les conditions d’élection de l’ensemble des députés. Sont mises en cause certaines modalités de cette élection très complexe qui s’était étalée sur près de trois mois à partir de novembre, combinant scrutin de liste et scrutin uninominal. Les résultats s’étaient traduits par un raz-de-marée islamiste, avec près de la moitié des sièges revenant aux Frères musulmans et près d’un quart aux fondamentalistes salafistes. Selon des sources militaires, le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige le pays depuis la chute de M. Moubarak en février 2011, pourrait donc annoncer qu’il assumerait directement le pouvoir législatif après la décision de la cour.
Un haut dirigeant des Frères musulmans, Mohammad Beltagui, a aussitôt dénoncé un véritable « coup d’État », en critiquant également la décision de cette même cour de maintenir la candidature à la présidentielle d’Ahmad Chafiq, le dernier Premier ministre de Hosni Moubarak. M. Chafiq doit en effet affronter demain et dimanche pour le second tour de la présidentielle le candidat des Frères musulmans, Mohammad Morsi, dans un duel crucial pour l’orientation politique du pays près d’un an et demi après la chute de M. Moubarak. La loi dite « d’isolement politique » avait pourtant été adoptée en avril par le Parlement pour frapper d’inéligibilité les plus hauts dirigeants de l’ancien régime, comme M. Chafiq. M. Chafiq a pour sa part salué le « jugement historique » des juges constitutionnels qui lui permet de se maintenir.
Pendant ce temps, le bâtiment de la cour de justice, dans le sud du Caire, a immédiatement été placé sous forte protection de l’armée hier en raison des enjeux politiques et de la sensibilité de ces décisions. « Cela veut dire que la révolution est finie », s’est exclamé un manifestant venu protester contre le maintien dans la course de M. Chafiq. « On ne veut plus des fouloul », ont également scandé des manifestants, utilisant ce terme péjoratif pour désigner les « restes » de l’ancien régime. M. Chafiq est accusé par ses détracteurs d’être soutenu par les militaires afin de barrer la route aux islamistes et rétablir un pouvoir proche de celui qui prévalait sous le raïs aujourd’hui déchu et emprisonné. Il a notamment fait campagne sur le thème de la sécurité et la stabilité, tout en promettant qu’il n’y « aurait pas de retour » à l’ancien régime. L’annonce de ces arrêts de la cour intervient dans un contexte tendu, comme en témoigne la décision mercredi de rendre à la police militaire et aux services de renseignements de l’armée le pouvoir d’arrêter des civils. Cette possibilité avait été levée le 31 mai avec la fin de l’état d’urgence, qui était en vigueur sans discontinuer depuis 1981. Dix-sept organisations égyptiennes de défense des droits civiques ont donc dénoncé hier une mesure « sans base légale » et qui « est en contradiction flagrante avec la levée de l’état d’urgence ».
         (Source : agences)
La justice égyptienne a déclaré hier « illégal » le Parlement dominé par les islamistes, relançant les tensions à deux jours de la présidentielle.Dans un arrêt très attendu, la cour de justice a ainsi ouvert la voie à une possible dissolution, ou tout au moins à une mise hors jeu, du Parlement, en jugeant « illégitimes » les conditions d’élection de l’ensemble des...

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