Le chapitre VII permet d’imposer des mesures à un pays sous peine de sanctions ou même d’usage de la force. Jusqu’à présent, la Russie et la Chine se sont opposées au Conseil de sécurité à toute action résolue de la communauté internationale dans son ensemble. Mais Laurent Fabius estime que la position de Moscou et de Pékin peut évoluer car la Syrie est maintenant en situation de « guerre civile », a-t-il jugé, comme l’avait suggéré la veille le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous. « Lorsque massivement des groupes appartenant à un même peuple se déchirent et s’entretuent, si on n’appelle pas cela une guerre civile, alors on ne peut pas qualifier ce qui se passe. Des enfants sont utilisés comme boucliers humains, torturés, assassinés, violés par un régime de massacreurs qui ne mérite pas de continuer à vivre », a-t-il dénoncé.
Paris a noté que la Chine s’est dit hier « vivement préoccupée » face à la situation « à un stade critique » en Syrie. Quant aux Russes, les Français estiment possible de les convaincre de soutenir des mesures coercitives pour faire appliquer le plan Annan qu’ils disent soutenir et qui n’a pas connu de mise en œuvre sur le terrain depuis son approbation le 21 mars par le Conseil de sécurité. « On est en train de tout faire pour qu’il y ait une attitude différente des Russes », souligne une source diplomatique. Le directeur politique du Quai d’Orsay, Jacques Audibert, était hier à Moscou et les Occidentaux vont utiliser les forums des prochains jours (sommet du G20, de Rio, réunion des grandes puissances sur le nucléaire iranien à Moscou).
Parallèlement aux efforts à l’ONU, Paris va proposer aux Européens et Américains d’adopter « un nouveau train de sanctions », visant non seulement l’entourage du dirigeant syrien Bachar el-Assad, mais aussi « les cadres de l’armée ». « Ceux qui prêtent la main aux opérations de répression, il faut qu’ils sachent qu’une liste de responsables intermédiaires va être également préparée, notamment de militaires, et qu’ils seront poursuivis devant la justice », a souligné M. Fabius.
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