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À La Une - Liban

Pour le Hezbollah, la chute d’Assad gênerait la résistance

Libanais et Syriens scandant des slogans anti-Assad hier à Tripoli. Photo Reuters

Le Hezbollah, par la voix de son député Walid Succariyeh, a relevé hier qu’une éventuelle chute du régime de Bachar el-Assad en Syrie « restreindrait le rôle de la résistance » et affaiblirait le parti de Dieu. « Le plan des pays occidentaux d’établir une base contrôlée par l’opposition syrienne au Liban-Nord afin d’attaquer le régime de Damas pourrait détruire l’État libanais et provoquer la mainmise d’el-Qaëda sur le Nord », a-t-il également jugé, interrogé par la chaîne du Hezb, al-Manar. Walid Succariyeh a en outre assumé que les régimes arabes et turc estiment que leur survie dépend intrinsèquement de la chute du pouvoir en place à Damas.


Michel Aoun n’a pas été non plus par quatre chemins : dans une interview à Sada el-Balad qui paraît aujourd’hui, il juge que l’Armée syrienne libre « se trouve désormais dans le Akkar et à Tripoli ».


Parallèlement, le ministre des Affaires étrangères Adnane Mansour a insisté sur la « nécessaire relance du dialogue » en Syrie, réaffirmant le refus de Berlin de toute intervention militaire dans ce pays en crise depuis un an et demi. Il s’exprimait à l’issue d’un entretien avec la présidente de la commission parlementaire allemande des AE, Birgit Humberger. Quant à l’ambassadeur de Russie, Aleksander Zassypkine, également reçu par le chef de la diplomatie, il s’est employé à défendre les vertus de l’initiative russe visant à l’organisation d’une conférence internationale spéciale sur la Syrie – une initiative très fraîchement accueillie par l’opposition syrienne, bien sûr, mais aussi par l’Occident.

L’appel adressé par Siniora à Moscou
L’ancien PM et chef du bloc parlementaire du Futur, Fouad Siniora, a interpellé Moscou hier, l’appelant à « revoir sa position : quelqu’un a pris la décision de liquider le peuple de Syrie », a-t-il dénoncé dans un communiqué, après avoir très fermement condamné le massacre de Koubeir. « Il est un signe très clair que c’est le régime qui a perpétré ce crime : il suffit d’entendre les observateurs onusiens s’exprimer sur le sujet », a remarqué le député de Saïda.
Sur le terrain, l’aide aux réfugiés syriens au Liban ne cesse pas. Dans le Akkar et au Liban-Nord, ceux-ci sont désormais aidés par la Ligue mondiale islamique, qui vient de lancer sa cinquième campagne : 100 portions alimentaires et hygiéniques ont été ainsi distribuées. Idem pour le Haut-Comité de secours, représenté par son président Ibrahim Béchir, qui a offert 25 tentes aux réfugiés. De son côté, le bureau de coordination du courant du Futur de Ersal-Hermel a réaffirmé avec force ses « constantes nationales : nous n’arrêterons jamais d’aider les réfugiés ».


Quant au mufti de Baalbeck-Hermel, cheikh Khaled Solh, représentant le mufti de la République cheikh Mohammad Rachid Kabbani, il a présenté hier ses condoléances à la famille de Mohammad Hassan Hamid (tué par l’armée syrienne dans les affrontements de mercredi) dans le village de Ersal, à la tête d’une délégation comprenant des responsables haririens locaux. « Est-ce que nos blessés ne méritent pas d’être soignés, comme les autres, aux frais du ministère de la Santé ? » s’est interrogé le mufti.

Ouvriers syriens terrorisés
En revanche, toujours terrorisés, les ouvriers syriens continuent de fuir le Liban, l’enlèvement des pèlerins chiites dans la région d’Alep mi-mai se répercutant de plus en plus sur leur situation. Le week-end dernier, l’exode de plusieurs milliers d’ouvriers syriens vers leur pays en guerre avait commencé suite à des intimidations qu’ils ont subies dans la banlieue sud et dans la Békaa. Maintenant, c’est au Liban-Sud qu’ils sont pris pour cible : à Houla, des tracts manuscrits ont été distribués, signés par « les hommes libres de Houla ». Ils menacent les ouvriers syriens qui « oseraient » rester dans le village. « Cette fois, ces tracts sont rédigés à l’encre, la prochaine fois ils le seront avec votre sang », soulignent les textes, appelant les ouvriers à quitter la localité dans les 24 heures.
En outre, deux ouvriers ont été transportés à l’hôpital gouvernemental de Saïda après avoir été poignardés. Ils travaillaient à Abra, à l’est de Saïda. Deux de leurs collègues ont déjà quitté Charkié pour des bourgs voisins, de peur des représailles. Charkié est le village natal de Abbas Cheaïb, l’un des otages d’Alep. De plus, à Kfarsir, des adolescents ont lancé des pétards contre des baraquements habités par des ouvriers syriens, et à Haddatha, un ouvrier syrien a été roué de coups et transporté à l’hôpital. Enfin, une rixe a opposé des Libanais à des ressortissants syriens à Chakra, dans le caza de Bint Jbeil.

Nouveau rapt
De leur côté, les instances politiques et religieuses chiites continuent d’exhorter les familles des otages d’Alep au calme. Dernier en date, le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel-Amir Kabalan, qui les a invitées à « s’armer de patience et de foi. Nous refusons que les routes soient bloquées, nous refusons les insultes et le chaos qui pourraient donner des résultats opposés à ceux que nous souhaitons », a-t-il martelé hier.
En attendant, les rapts se poursuivent. Des inconnus ont kidnappé Habib Braymo hier dans l’après-midi. L’homme se trouvait dans une Skoda bleu marine dotée d’une plaque d’immatriculation syrienne (482021/Damas) et roulait sur l’autoroute de Zahlé.
Par contre, le président de la municipalité de Rameh-Wadi Khaled, Khaled Sleiman Badaoui, a été libéré dans la nuit de jeudi à vendredi par les autorités syriennes. Il avait été retenu prisonnier 48 heures.

Le Hezbollah, par la voix de son député Walid Succariyeh, a relevé hier qu’une éventuelle chute du régime de Bachar el-Assad en Syrie « restreindrait le rôle de la résistance » et affaiblirait le parti de Dieu. « Le plan des pays occidentaux d’établir une base contrôlée par l’opposition syrienne au Liban-Nord afin d’attaquer le régime de Damas pourrait détruire l’État...

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