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À La Une - Dans la presse

Une journaliste star d'ABC admet avoir aidé une proche conseillère d’Assad

Barbara Walters, qui avait interviewé Assad en décembre 2011, exprime des regrets.

En décembre dernier, la journaliste vedette d'ABC avait interviewé le président syrien Bachar el-Assad à Damas. Capture d'écran ABC

Elle avait fait un "coup" journalistique en interviewant Bachar el-Assad en décembre 2011. Six mois plus tard, Barbara Walters, journaliste vedette de la chaîne américaine ABC, est contrainte de faire profil bas.

 

Au coeur de la polémique dans laquelle elle se trouve impliquée, le coup de pouce qu'elle a voulu donner à Sheherazade Jaafari, attachée de presse de l’ambassade syrienne aux Nations unies, fille de l'ambassadeur syrien à l'ONU, Bachar Jaafari, et ancienne conseillère de Assad.

 

Une affaire révélée par la fuite de mails échangés entre Mme Walters et Sheherazade Jaafari. Des mails publiés par The Telegraph qui les a obtenus via un groupe d'opposition syrien. Sheherazade Jaafari avait aidé Barbara Walters à obtenir l'interview d'Assad.

 

Dans les colonnes du quotidien britannique, Barbara Walters admet être intervenue en faveur de Sheherazade Jaafari en louant ses qualités auprès de Piers Morgan, journaliste star de CNN, et en informant un professeur à la faculté de journalisme de Columbia du souhait de la jeune fille d'étudier dans la prestigieuse université.

 

"Après l'interview (d'Assad), Melle Jaafari est rentrée aux Etats-unis et m'a contactée car elle était à la recherche d’un emploi. Je lui ai dit qu’il y avait un réel conflit d’intérêt et que (ABC ne pouvait) pas l’embaucher. J’ai effectivement proposé de mentionner son nom auprès d’un autre média ainsi que dans la sphère universitaire, mais elle n’a pas obtenu d'emploi et ne s’est pas inscrite à l’université", explique Mme Walter au Telegraph. "Rétrospectivement, poursuit-elle, je réalise que ceci a créé un conflit (d’intérêt) et je le regrette".

 

Les échanges de mails entre Barbara Walters et Sheherazade Jaafari laissent percevoir une certaine proximité entre les deux femmes, la jeune Syrienne écrivant notamment à la journaliste américaine : "You can never be a better mom to your adopted child (me)" (vous ne pouvez être une meilleure mère pour votre fille adoptive (moi)). De son côté, Walters présente "Sherry", le surnom de la fille Jaafari, à ses interlocuteurs comme une fille "brillante, belle et qui parle 5 langues".

 

Ce n'est pas la première fois que des mails de personnalités du régime de Assad sont piratés.

 

Des centaines de mails émanant du bureau du président syrien avaient été diffusés, en février dernier, par les pirates du groupe Anonymous. Certains de ces mails détaillaient comment le président syrien s'était préparé pour son interview avec Barbara Walters.

 

Selon le magazine Foreign Policy, qui avait publié ces mails échangés 10 jours avant l’interview, Sheherazade Jaafari aurait envoyé un long mail à l’ancienne journaliste d'Al-Jazira, Luna Chebel, qui travaille désormais pour Bachar el-Assad. Dans ce mail, Sheherazade Jaafari dissèquait le traitement par les médias américains de la crise syrienne et proposait une stratégie de communication pour redorer le blason de Bachar el-Assad en insistant notamment sur l'action négative des groupes armés.

 

Avant de conseiller le président syrien, Sheherazade Jaafari a travaillé pour Mike Holtzman, du géant de la communication "Brown Lloyd James". Selon le Washington Post, quelques mois avant le début du soulèvement en Syrie en mars 2011, cette firme a été payée par le gouvernement syrien afin que la première dame syrienne, Asma el-Assad, fasse la couverture du magazine américain Vogue.

 

Selon sa biographie, Mike Holtzman, qui a servi dans l’administration Clinton, a l'habitude de conseiller des personnalités qui peuvent susciter la polémique. Il aurait notamment aidé Iyad Alloui, premier chef de gouvernement de l’après-Saddam Hussein en Irak.

Il a également réussi la campagne de communication menée par la Chine pour l’obtention des Jeux Olympiques en 2008.

 

Elle avait fait un "coup" journalistique en interviewant Bachar el-Assad en décembre 2011. Six mois plus tard, Barbara Walters, journaliste vedette de la chaîne américaine ABC, est contrainte de faire profil bas.
 
Au coeur de la polémique dans laquelle elle se trouve impliquée, le coup de pouce qu'elle a voulu donner à Sheherazade Jaafari, attachée de presse de l’ambassade syrienne...

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Entre l'alphabet ,le télégraphe et le morse ,faut savoir choisir pour communiquer...

M.V.

05 h 17, le 07 juin 2012

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Commentaires (1)

  • Entre l'alphabet ,le télégraphe et le morse ,faut savoir choisir pour communiquer...

    M.V.

    05 h 17, le 07 juin 2012

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