Les ministres, députés et responsables de Tripoli réunis ce soir chez le Premier ministre Nagib Mikati dans la grande ville du Liban-Nord ont décidé de retirer la couverture politique aux miliciens et éléments armés qui s'affrontent depuis vendredi.
Les responsables ont notamment demandé aux forces de sécurité de frapper d'"une main de fer" afin de ramener le calme à Tripoli.
Dix personnes ont été tuées et 31 autres blessées samedi dans des échanges de tirs entre partisans et opposants au régime syrien dans la principale ville du nord du Liban, selon un bilan communiqué par une source des services de sécurité.
Des fusillades sporadiques ont éclaté à partir de minuit dans la nuit de vendredi à samedi et des roquettes ont été tirées, poussant des familles à fuir leur domicile, a précisé cette source, ajoutant que les heurts se poursuivaient par intermittence.
Les accrochages ont opposé des habitants du quartier de Bab el-Tebbaneh, majoritairement sunnite et hostile au régime syrien de Bachar el-Assad, à ceux de Jabal Mohsen, plutôt alaouite et sympathisant de ce régime.
Une femme et son fils ont été tués par une roquette tirée sur le quartier de Bab el-Tebbaneh, a indiqué la source au sein des services de sécurité.
Samedi soir, le ministre de l'Intérieur, Marwan Charbel, a annoncé que l'armée, déjà très présente dans la zone, devait se déployer à Jabal Mohsen, et la police à Bab el-Tebbaneh.
Tripoli a déjà été secouée à la mi-mai par une semaine de heurts entre ces pro et anti-Assad, qui avaient fait 10 morts. L'armée est intervenue le 15 mai pour séparer les protagonistes, prenant position dans la rue de Syrie, qui sépare les deux secteurs, avant de se déployer à l'intérieur des quartiers.
Le 12 mai, l'arrestation d'un islamiste sympathisant de la révolte syrienne avait mis le feu aux poudres à Tripoli. Cet homme, Chadi al-Mawlaoui, a affirmé peu après sa libération, dix jours plus tard, avoir été torturé pour le forcer à faire des "aveux" sur des liens avec el-Qaëda.
La révolte en Syrie exacerbe les tensions au Liban, qui a connu 30 ans d'hégémonie syrienne et reste profondément divisé entre adversaires et partisans d'Assad.
Après les premières violences à Tripoli mi-mai, les incidents se sont étendus à Beyrouth, où deux personnes ont été tuées le 21 mai, après la mort d'un dignitaire sunnite hostile au régime syrien tué par l'armée.
Les responsables ont notamment demandé aux forces de sécurité de frapper d'"une main de fer" afin de ramener le calme à...
commentaires (13)
Merci M Challita. Vous aussi toujours en plein dans le mille. C'est que nous faisons partie de l'écrasante majorité de ceux qui, dans ce forum, mènent une résistance politique et culturelle nécessaire et digne.
Halim Abou Chacra
12 h 29, le 03 juin 2012