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Liban - Rencontre

Gloria Nasr : elle voyage en solitaire

Spécialisée en médecine physique et de réadaptation, mordue de la course à pied sur longue distance, la Franco-Libanaise Gloria Nasr est prête à aller plus loin et plus vite, à affronter 5 000 km pour accomplir une course en solitaire et en cent étapes, de Paris à Beyrouth, à travers 9 pays. Prévue pour avril 2013, cette formidable aventure reliera les rives de son pays adoptif, la France, à celles de son pays natal, le Liban.

Son prochain défi : Paris-Beyrouth en courant.

May MAKAREM

Libanaise vivant à Paris où elle pratique sa médecine, Gloria Nasr est réellement une passionnée de course à pied. Elle a déjà couru plusieurs marathons (42,195 km) dont trois fois celui de New York, de Paris et de Berlin, avant de se lancer sur les courses de l’ultrafond (100km) et d’enchaîner avec la France en courant (2600 km en étapes et en relais) et le mythique marathon des Sables, une course de 250 km dans le Sahara marocain. «Nous l’avons couru en six étapes, et en autosuffisance alimentaire. Chacun avait son sac à dos contenant tout le nécessaire de la semaine dont l’alimentation. Heureusement que l’eau nous était fournie tous les dix kilomètres par l’organisation, parce qu’avec notre besoin de dix litres par jour, ça aurait été sacrément lourd à porter», raconte Gloria Nasr.
Cette équipée a été ponctuée par des canicules de 50° et des plages de dunes pouvant atteindre une hauteur de plus de 150 mètres comme à Merzouga, qui offre un spectacle époustouflant. C’est au cours de cette aventure exceptionnelle qu’elle a été interviewée sur TF1, dans le JT de Claire Chazal, et sur TV5. Ce marathon a été l’épreuve-test pour son grand défi, le Paris-Beyrouth d’avril 2013. Elle prendra d’ailleurs le départ sur les Champs-Élysées en même temps que le marathon de Paris.

Son virus
Petite, rapide, directe, le visage doux et lisse comme celui d’une adolescente sous un nuage de cheveux noirs, Gloria Nasr a attrapé le virus du running vers la fin de 2002, lorsqu’une amie lui a proposé un jour d’aller «trottiner», c’est-à-dire faire un petit jogging. «Ça a été la révélation. J’ai pris tellement de plaisir que j’ai couru d’emblée durant deux heures. Et comme je me déplaçais à vélo pour aller bosser, 25 bornes le matin et pareil le soir, j’avais déjà un certain niveau d’endurance.» Alors, progressivement elle lâche le vélo pour s’entraîner à la course. Elle s’inscrit tout d’abord à un 16 km; ensuite elle passe à des semi-marathons puis au marathon de Paris en 2003. La cadence s’étant intensifiée, elle se tourne à partir de 2009 vers l’ultramarathon avec La Saintélyon, la France en courant, Les 100 km de Millau, etc., sans oublier qu’elle se prépare aujourd’hui pour sa course transcontinentale Paris-Londres à l’occasion des Jeux olympiques. D’une volonté peu commune, Gloria Nasra assure vouloir repousser les frontières et s’améliorer en permanence. Tester ses limites lui procure «un sentiment incroyable de satisfaction» et lui permet de libérer les tensions accumulées au cours de ses journées de travail où elle est confrontée à des patients handicapés lourds, «à qui je cherche à faire prendre conscience qu’avec la volonté, l’entraînement et la détermination, on peut vaincre beaucoup d’obstacles».

Un jour, 52 km
Sa vie tourne entre le travail et la course à pied qui sont tous les deux très chronophages. «C’est vrai que par moments c’est difficile, mais comme courir est un bonheur, un moment d’évasion où le corps et l’esprit ne font plus qu’un, je ne perçois pas du tout le côté contrainte. J’ai, au contraire, l’impression de moins bosser, d’atteindre un équilibre, une sensation de bien-être, sans oublier l’effet relaxant du contact avec la nature», souligne-t-elle, précisant encore qu’elle ne recherche pas de record: «Mon défi à moi, c’est d’arriver au bout de la course.»
La dernière épreuve qu’elle s’est fixée est des plus ambitieuses: pour la paix au Liban et au Proche-Orient, elle veut franchir allègrement les 5000 km qui séparent Paris de Beyrouth en courant 52 km/j. «La vie nous réserve des malheurs et l’homme lutte sans cesse contre les catastrophes naturelles, contre la maladie et contre la mort. Arrêtons de nous battre entre nous et transformons cette passion dévastatrice et cette énergie pour vivre ensemble dans un monde de paix.» Elle est toutefois consciente de l’ampleur de ce projet tant sur le plan physique que logistique, mais sa détermination est absolue. «Je me sens capable de tenter ce défi. Je suis un entraînement rigoureux pour arriver au top au départ de cette aventure.»

«Passionnant...»
Des spécialistes des différents aspects de la pathologie des sports extrêmes sont déjà prêts à l’aider et à la suivre dans ce défi. «L’avantage c’est que je suis médecin, et je saurai déceler les signaux pour les contacter s’il y a besoin.» Néanmoins, pour mettre toutes les chances de son côté, il est «absolument indispensable» qu’elle soit accompagnée, dit-elle, par un camping-car, voire même d’une deuxième personne qui puisse la suivre à vélo avec un téléphone satellite. «L’aide d’accompagnateur apportera des avantages indéniables pour réussir un tel défi et me permettra d’accomplir plus aisément les 52 km quotidiens», explique-t-elle. L’hébergement se fera, en fonction des étapes, dans le camping-car, à l’hôtel ou chez l’habitant.
En prévoyant sur une semaine six jours de course et un jour de repos (312 km/semaine), Gloria Nasr espère réaliser le trajet en 16 semaines. Une semaine est à prévoir en plus, suivant les difficultés rencontrées, surtout à partir de la Syrie. Le départ de Paris est prévu en avril 2013 pour atteindre Beyrouth début août. «Entreprendre ce périple, c’est vraiment passionnant, s’enthousiasme-t-elle, je vais pouvoir conjuguer courir et voyager, prendre possession des paysages, faciliter le contact avec les habitants de la région et les inciter à tourner leur regard vers le Liban.»
En attendant, pour financer cette épreuve exceptionnelle et l’amener à son but, Gloria Nasr espère associer à ses défis des sponsors. Mais dans tous les cas de figure, elle ne laissera pas tomber la course, «quitte à contracter un crédit bancaire», affirme-t-elle.
Et on la croit volontiers.
May MAKAREMLibanaise vivant à Paris où elle pratique sa médecine, Gloria Nasr est réellement une passionnée de course à pied. Elle a déjà couru plusieurs marathons (42,195 km) dont trois fois celui de New York, de Paris et de Berlin, avant de se lancer sur les courses de l’ultrafond (100km) et d’enchaîner avec la France en courant (2600 km en étapes et en relais) et le mythique...

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