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Liban - Éclairage

« L’énigme » du Lutfallah II : décision internationale d’armer l’opposition ou prétexte pour relancer l’ingérence syrienne ?

L’opposition est soucieuse, à l’heure actuelle, d’élucider « l’énigme » du Lutfallah II, selon une source du 14 Mars. Le navire avait été intercepté vendredi par l’armée, alors qu’il était amarré au large du Liban-Nord. Trois conteneurs d’armes, qui seraient destinés, selon certaines sources, à l’opposition syrienne, ont été saisis à son bord.
La série de questions que se pose l’opposition sur l’affaire sont liées à l’itinéraire emprunté par le navire (parti de Libye, il a fait une escale au port égyptien d’Alexandrie, avant de se diriger vers le port de Tripoli), un itinéraire qui implique directement le Liban dans le conflit syrien, rompant ainsi avec la politique de distanciation.


D’abord, ce n’est un secret pour personne que l’armée exerce un contrôle étroit au niveau des frontières terrestres et maritimes. Affermi depuis le début de la crise syrienne, ce contrôle est relayé à la fois par la Finul et par l’armée israélienne, soucieuse d’empêcher le trafic d’armes par les voies maritimes vers Gaza.


Face à cet état des lieux, comment la partie responsable du trafic déjoué a-t-elle entrepris d’envoyer les armes à travers le Liban, alors qu’elle aurait pu opter pour la Turquie ou pour l’Irak ? D’où lui est venue cette audace ? Cette question est soulevée par les milieux de l’opposition qui jugent déraisonnée pareille démarche... à moins qu’elle ne vise à envoyer un message particulier. En effet, l’opposition s’interroge sur la raison pour laquelle le trafic d’armes semble relever désormais des autorités internationales, alors qu’il s’effectuait traditionnellement à l’échelle des commerçants, toutes confessions et tendances confondues (même le fils d’un cadre d’un parti influent avait été accusé de vendre des armes à l’opposition syrienne, puisées d’un dépôt d’armes du parti en question).


L’itinéraire du navire et la manière avec laquelle les armes ont été saisies (la Finul a notifié l’armée du caractère suspect du navire) paraissent indiquer l’existence d’une décision internationale d’armer l’opposition. Auquel cas le navire ne serait autre qu’un signal clair de cette décision externe. Cette hypothèse est appuyée également par le fait que les armes transportées n’étaient pas dissimulées dans une cargaison de marchandises commerciales, comme s’il n’y avait aucune volonté de les camoufler.


Selon les milieux de l’opposition, la majorité tente de profiter de l’affaire du Lutfallah II en lui imputant la responsabilité de la contrebande vers la Syrie. Pareille allégation viserait à justifier un accroissement éventuel de l’ingérence syrienne, dans un terrain libanais présenté comme ennemi au régime. Or l’opposition rappelle que si le transit des armes s’effectue via le port de Tripoli, cela ne suffit pas à accuser l’opposition, puisque la présence de l’armée est fortement ressentie, et de manière égale, tout le long des frontières. En somme, la majorité tenterait d’exploiter cet incident à des fins politiques, précisément électorales. D’autant que la campagne pour les législatives semble déjà initiée par les attaques du député Michel Aoun contre le chef de l’État, comme le relève une figure de l’opposition.


Une autre question qui se pose : pourquoi le navire a-t-il été dérouté, après son interception, vers le port de Selaata, où il a été vidé, et non directement vers la base militaire de Jounieh ou de Beyrouth directement ? Autant de réponses que l’opposition s’empresse de trouver, sans fonder grand espoir sur les résultats de l’enquête en cours, puisque, dans cette affaire, c’est également le rôle de l’armée qui est questionné...

L’opposition est soucieuse, à l’heure actuelle, d’élucider « l’énigme » du Lutfallah II, selon une source du 14 Mars. Le navire avait été intercepté vendredi par l’armée, alors qu’il était amarré au large du Liban-Nord. Trois conteneurs d’armes, qui seraient destinés, selon certaines sources, à l’opposition syrienne, ont été saisis à son bord.La série de...

commentaires (20)

Généralissime ? Il faut rire. Caporalissime ! Manière de concevoir la souveraineté ? Conception sous tutelle syrienne ou iraniennen, hun ? Il n'y a qu'une souveraineté. LA SOUVERAINETÉ du LIBAN. Un point c'est TOUT !

SAKR LEBNAN

15 h 08, le 02 mai 2012

Tous les commentaires

Commentaires (20)

  • Généralissime ? Il faut rire. Caporalissime ! Manière de concevoir la souveraineté ? Conception sous tutelle syrienne ou iraniennen, hun ? Il n'y a qu'une souveraineté. LA SOUVERAINETÉ du LIBAN. Un point c'est TOUT !

    SAKR LEBNAN

    15 h 08, le 02 mai 2012

  • Merci André pour ce rappel des faits que certains veulent tailler sur mesure à leur convenance! Robert, puisque tu feins de ne pas comprendre en t'accrochant à la chronologie alors que j'essayait d'expliquer 2 faits différents concernant le même homme. si tu ne vois pas... après tout c'est ton droit. mais mélanges tu cela avec la souveraineté nationale... moi, je crois profondément que Sayyed H.N. et le généralissime sont des 2 leaders lésinent pas avec les questions de souverainetés ou même de prisonniers libanais à l'étranger. Non, le vrai problème réside dans la manière de concevoir cette souveraineté et je dirais que après tout... c'est de bonne guerre.

    Ali Farhat

    14 h 54, le 02 mai 2012

  • Des balivernes et des absurdités à la tonne. Les boussoles sont déboussolées et les horloges déréglées. Constipations cérébrales, et diarrhées cérébrales. Malheureusement il n'y a pas de " suppositoires " cérébraux pour en alléger les perturbations.

    SAKR LEBNAN

    12 h 48, le 02 mai 2012

  • Avant de fuir à l'ambassade française, il avait déclaré à la T.V., les vidéos existent encore, qu'il combattrait jusqu'au dernier, et qu'il resterait et partagerait le sort de ses soldats. Soudain, des ailes de lièvres ont poussé sur ses pieds, et, mitl il ghazal, il abandonna tous ses soldats à la tuerie et a fui pour l'ambassade. Voilà l'histoire réelle. Toute autre version n'est que de la propagande à un pisatre.

    SAKR LEBNAN

    11 h 36, le 02 mai 2012

  • - - @ Ali , Tu ne pourras jamais les empêcher de raconter des bobards sur ce douloureux épisode qui a vu leur ami Khaddam et ses troupes , envahir le Palais présidentiel et Yarzé , une première dans notre histoire , après les avoir royalement bombardés par air mer terre , espace aérien et maritime sous contrôle Israélien à l'époque , laissé ouvert pendant 24 heures pour ce sale boulot bénit par l'Oncle Sam , mais pas par le président Mitterand qui a de suite chargé son ambassadeur René ALA d'une très délicate mission , celle de sauver , par une " RUSE DIPLOMATIQUE " la vie du Président Libanais et premier ministre avec son état major dont les vies étaient non seulement en danger , mais étaient visées par une liquidation physique certaine , décision prise par la même cellule qui a concocté tAEF .. Ils n'ont qu'à lire les mémoires de cet excellent Ambassadeur de France et grand VRAI ami du Liban " sans intérêts personnels " ... PS : Ils ont été convoqués à l'ambassade de France par René ALA pour se voir délivrer un message " verbal " du président Français pour qu'il ne soit pas intercepté par l'armée Syrienne de Khaddam ni par Israël !!! On connaît la suite qu'ils appellent FUIR ses troupes .

    JABBOUR André

    11 h 19, le 02 mai 2012

  • Non Ali, c'est toi qui as une lecture très floue de la chronologie des événements. Et je ne vois pas en quoi Aoun a "évité une instabilité inéluctable", pour moi son attitude actuelle, manipulée par ceux qu'on appelle libérateurs du sud, met le pays en danger. Mais bon, nous n'avons pas les mêmes notions de souveraineté et d'Etat de droit. Tant pis.

    Robert Malek

    10 h 53, le 02 mai 2012

  • Christian, mon cher Christian, c'était juste par opposition aux obscurantistes arabes du golfe Persique et parce qu'il est vrai qu'il y a une division culturelle historique réelle avec eux, et ... et puis m..de, ça faisait beau et j'avoue que je me suis laissé tenté! Bon, je le retire si tu veux. Robert, tu t'invites et c'est très bien, mais... pas d'accord avec toi! Aoun n'a pas fuit mais il a été contraint à l'exil ou si tu préfères "éloigné" (autrement ce serait travestir l'histoire) contraint par la force des armes Syriennes (ce qui étaie mon discours d'avant) et une certaine approbation franco-américaine. En plus il n' y a eu aucun retournement de veste ni de "retrait de cravate" mais une simple lecture objectif pour éviter une instabilité inéluctable, voire des gueguerre incessantes, liée au changement miraculeux que le Hezb (et personne ne peut le nier) à effectué sur soi-même et dans le pays en libérant notre très cher Sud..

    Ali Farhat

    10 h 16, le 02 mai 2012

  • Ali, je ne réponds pas à la place de Paul, mais ton commentaire me fait réagir. Il n'y aucune notion de "vengeance" dans le fait de condamner la répression sanglante en Syrie, il faut seulement que ce massacre cesse. Et le principal responsable est le boucher de Damas. Par ailleurs, il faut être sourd et aveugle pour faire confiance à ce fuyard de Aoun (j'emploie des termes à la mode) qui, avant d'effectuer le plus historique des retournements de veste au Liban puis cautionner dans la cécité la plus totale le massacre en Syrie, a toujours accusé le régime syrien d'être derrière les attentats politiques au Liban et a toujours traité le Hezbollah de terroristes. Cette attitude dépasse de loin le simple changement d'avis. Aoun ne cherche qu'à sauver sa peau (politiquement j'entends) et un jour viendra où il ne saura plus comment faire.

    Robert Malek

    06 h 57, le 02 mai 2012

  • Cher Ali...L'orient des lumières donc...ben mon vieux,les loupiotes sont plutôt discrètes,en ce moment et depuis un bon bout de temps...ne me dis pas que toi aussi tu vis dans le mirage de la oumma abbasside etc....XXI ème siècle,nous sommes au XXI ème siècle...

    GEDEON Christian

    06 h 18, le 02 mai 2012

  • D'accord avec vous monsieur Safa concernant l'ingérence insupportable pendant des longues années au Liban, ingérence que nous serions très malhonnêtes d'attribuer aux seuls Syriens. Je suis, vous ne saurez combien heureux de savoir que la Syrie est chez elle et nous chez-nous. Cela dit, le ver est dans notre fruit cette fois-ci et si l'on veut se venger ou même cautionner une vengeance aux frais du passé qu'il faudra décortiquer minutieusement au préalable, nous commettrions une erreur très, très grossières à mon avis. Vous pouvez faire confiance à notre Généralissime dans ses positions qui peuvent au 1er abord sembler contradictoires, de vouloir les Syrien dehors mais ensuite de retrouver l'équilibre NATUREL des rapports entre notre peuple dans nos 2 pays administrativement parlant. Laissons les vengeances et loi du talion aux autres "furieux" que toute la race humaine doit répudier et combattre, y compris les usa.

    Ali Farhat

    06 h 10, le 02 mai 2012

  • Tout comme vous, M Farhat, je condamne toutes formes d'ingérences. Celle de la Syrie, pendant trente ans (et ce n'est pas fini) nous a été à tous (je l'espère du moins) totalement insupportable. Cela dit, s'il s'avérait que vos accusations étaient fondées, ce ne serait toujours pas une condition suffisante pour légitimer une quelconque action Syrienne, car ce serait en même temps légitimer toutes les actions et exactions d'Israël à l'égard du Liban, qui sont généralement fondées sur les mêmes arguments que vous avancez.

    Paul-René Safa

    05 h 07, le 02 mai 2012

  • Au delà du dilemme philosophique que puisse constituer le droit d’ingérence dans ce dont ne reconnaît pas l’existence, il existe également une dimension que l’on occulte souvent : Celle qu’une grande partie de la population n’a aucune intention de se faire tabasser, ou de se faire mettre au ban de toute la communauté internationale, à chaque fois qu’une autre partie reçoit l’ordre d’attaquer le néant. Voila pourquoi je me permets de suggérer que nous ne portions noise ni aux frères, ni à ceux qui n’existent même pas.

    Jack Hakim

    04 h 19, le 02 mai 2012

  • En Service Commandé, Puérils, Paravents et Ecrans de Fumée…. Tous ces "Pros-et Baassdiots" de service ; bien sûr! Qu’ils soient en Mer ou sur Terre.

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    04 h 09, le 02 mai 2012

  • Il faut aussi que le Liban reste sous contrôle du Saint Esprit. Durant douze longues années d’éducation catholique, l’on m’avait signifié à tort que le rôle du Saint Esprit était d’inspirer, pas de contrôler. Mais voilà que nous sommes maintenant fixés sur sa mission spirituelle : Le Saint Esprit observe, audite, limite les allées et venues, tamponne les visas, et rapporte à une instance supérieure les faits et actes de tout un chacun. Sur terre le Saint Esprit est représenté au sein d’un triumvirat : Peuple-Armée-Résistance (P.A.R. pour les intimes). Reste à savoir qui est le contrôleur de cette drôle de créature tricéphale.

    Jack Hakim

    03 h 58, le 02 mai 2012

  • Je rappelle à certains lecteur que nous n'avons qu'un voisin actuellement, l'autre est un ennemi (ennemi de lui même d'ailleurs et de l'humanité) que notre pays ne reconnais pas officiellement et constitutionnellement. Notre 2ème voisin et frère c'est l'Ex future Palestine dont les frontières commencent près de Nakoura au sud pour finir en mer rouge! J'oserais même aller plus loin sans trop pousser sur le bouchon pour dire que c'est un des territoires de Bilad al cham ou l'Orient des lumières.

    Ali Farhat

    03 h 53, le 02 mai 2012

  • Il faut en effet condamner ceux qui s’arrogent le droit d’ingérence dans les affaires de tous nos voisins. Bien noté.

    Jack Hakim

    03 h 35, le 02 mai 2012

  • A mon avis, était là pour être intercepté ! Excuse et prélude au déploiement d'une force internationale pour superviser les frontières Nord du Pays, et qui serait volontiers acceptée et la bienvenue par tous.

    SAKR LEBNAN

    02 h 08, le 02 mai 2012

  • Quoique l'on dise ou l'on dira... Il faudra chercher les responsables Libanais dans la zone nord du Liban au niveau de députés de l'opposition à commencer par le ceux du Futur de Messieurs hariri et signora, afin qu'ils purgent leur condamnation pour trafic d'armes et ingérences dans les affaires intérieures d'un pays voisin et frère. Soyons très attentifs à bien le faire car si ne le faisons pas, nous donnerons légitimité à la Syrie pour le faire à notre place.

    Ali Farhat

    04 h 40, le 01 mai 2012

  • - - Ils peuvent envoyer tous les Loutfallah qu'ils veulent , Loutfallah I - II - III .. Jusqu'à mille Loutfallah s'ils veulent chargés avec ce qu'ils veulent .. Ils seront tous interceptés ! Ils ne changeront rien a la donne d'une très forte Syrie de Bachar ni d'un très fort Liban sous contrôle du Saint esprit : P.A.R. Peuple Armée Résistance .

    JABBOUR André

    01 h 37, le 01 mai 2012

  • Soit les contrebandiers étaient très cons...soit ce navire était là pour être intercepté...soit les deux en même temps,mon capitaine!

    GEDEON Christian

    21 h 42, le 30 avril 2012

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