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Culture - Exposition

L’acier brossé sous l’imaginaire de Jean-Bernard Susperregui

Dix-neuf sculptures en acier brossé, signées Jean-Bernard Susperregui, à la galerie Alice Mogabgab (Achrafieh). Imaginaire pour mieux rencontrer l’inconnue d’une troisième dimension où volume, masse, cube, dé, vide, surface lisse ou granulée, équilibre et point d’appui secret font des mariages improbables mais heureux. Contrepoints et art de la fugue d’une géométrie dans l’espace pour dire l’abstraction d’une réalité...

La sculpture signe d’affranchissement.

Quarante ans d’intimité avec la sculpture. Une histoire passionnée et fusionnelle qui remonte à l’âge de douze ans pour Jean-Bernard Susperregui qui, à travers le dédale d’une lente évolution (pierre, bronze, bois), a fini par émerger sur les lignes et les courbes de l’acier brossé. Un compagnonnage qui a aujourd’hui plus de vingt ans, mais aussi signe et gage de liberté et d’affranchissement.


Car, confie Susperregui, « l’acier brossé permet des tensions que n’autorisent pas d’autres matériaux ». Et d’ajouter, pour plus de précision : « La sculpture, c’est la rencontre avec la réalité et la troisième dimension. Et une troisième dimension est toujours imaginaire... Celui qui regarde doit raconter sa perception. Une œuvre c’est la conséquence d’une pensée. Je ne qualifie jamais mes sculptures, je les vis. C’est celui qui les regarde qui qualifie. Je raconte des histoires de volumes et d’espaces. On ne demande pas à un artiste d’avoir un regard objectif... Je raconte des histoires sculpturales depuis que je suis enfant. Moi qui croyais que les statues allaient me parler quand j’étais enfant... Je ne suis jamais en manque d’images spatiales... Et puis toutes mes sculptures sont faites pour être agrandies. Telle cette “fontaine” qui repose une tonne sur vingt centimètres, capable d’essuyer des vents de 200 km/h et qui fait aujourd’hui face à la mer en Bretagne... »


Dans cette petite forêt de sculptures grises, aux formes abstraites, à la mobilité parfois inattendue, à l’équilibre savamment dosé, aux formes à la fois simples et complexes, épurées et imposantes, légères et carrées, aériennes et les pieds fermement sur terre, le spectateur chercherait en vain un titre, une phosphorescence verbale pour cerner l’œuvre calmement posée sur un socle.


« Non jamais de titre pour mes sculptures, dit ce Parisien né en 1952, autodidacte mais aussi élève de Marino di Téana. Quand on met un titre à ce qu’on regarde, s’en dégage une thématique dont on ne peut facilement s’affranchir. On a perdu la capacité de méditer. Il faut prendre du temps pour regarder et porter, en toute liberté, son propre jugement, sur l’agencement de ces modules, éléments, volumes et espaces... J’aime le doute “pascalien”... Un “doute” d’ailleurs que j’ai plaisir à installer dans l’acier brossé tout aussi bien que le mensonge. On voit toujours autre chose quand on s’approche d’une sculpture, car l’inattendu guette en toute vigilance. Quant à la couleur grise, bien sûr, elle me plaît, mais je dois confesser que je suis daltonien... »


Et qu’en est-il du facteur de l’inspiration ? Sans déconcerter, la réponse est bien placée sous les auspices d’une vue et d’un souffle constructifs...


À part qu’il soit « enchanté » d’être à Beyrouth, Susperregui juge que dans ce pays de « contrastes et de reconstruction, il y a une correspondance avec son travail. Dans la vue de ces immeubles à la chair encore mal posée, aux squelettes dénudés, aux entrailles béantes, dans cette anarchie d’une vie qui s’en va et d’une autre qui naît, il y a bien sûr une certaine poésie, par conséquent une matière à créer pour un artiste. Dans ces contrastes, Beyrouth a de puissants éléments pour nourrir une inspiration...».

Quarante ans d’intimité avec la sculpture. Une histoire passionnée et fusionnelle qui remonte à l’âge de douze ans pour Jean-Bernard Susperregui qui, à travers le dédale d’une lente évolution (pierre, bronze, bois), a fini par émerger sur les lignes et les courbes de l’acier brossé. Un compagnonnage qui a aujourd’hui plus de vingt ans, mais aussi signe et gage de liberté et...

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