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Moyen Orient et Monde - Entretien

Fadwa Suleimane, icône de la révolution, voit venir « la guerre confessionnelle »

Membre de la minorité alaouite, elle a rejoint l'opposition dès le début.

Jacques Demarthon/AFP

Fadwa Suleimane est devenue une icône de la révolution syrienne ce jour de novembre où elle a appelé, à visage découvert, à résister au régime de Bachar el-Assad. Menacée, l’actrice vient de se réfugier à Paris. Attablée à un café, les cheveux coupés à la garçonne et le visage amaigri, elle lance d’entrée : « Ça ne va pas, je suis très déprimée. »

 

Elle est triste d’avoir dû fuir son pays la semaine dernière. « Je ne voulais pas quitter la Syrie, mais je n’avais pas d’autre choix ; j’étais menacée et je devenais une menace pour les activistes qui m’aidaient », raconte-t-elle. Surtout, elle est « amère de voir que la révolution ne va pas dans le bon sens, qu’elle est en train de s’armer, que l’opposition qui voulait résister pacifiquement joue le jeu du régime et que le pays va vers la guerre confessionnelle ».


C’est pour éviter ça que cette actrice populaire de 39 ans, membre de la minorité alaouite, a dès le début rejoint discrètement les manifestants en majorité sunnites à Damas et tenté de convaincre les villes alaouites de Lattaquié et Tartous de rejoindre le mouvement. Puis qu’en ce début novembre, elle a osé rejoindre à visage découvert, devant la télévision al-Jazira, les manifestants de Homs, pour « empêcher la révolution de devenir une guerre confessionnelle » et appeler à « la lutte pacifique ». « Tout le monde disait que les sunnites salafistes allaient attaquer les alaouites. Je suis montée sur l’estrade, moi, une femme, alaouite, j’ai déclaré qu’on était tous unis contre le régime pour dire qu’il ne réussira pas à semer la zizanie. Alors ils ont scandé : Fadwa, on est avec toi jusqu’à la mort. Tout le monde m’embrassait. »


À Homs, où elle restera avec les activistes sunnites de novembre à début janvier, puis à Damas, où elle vivra en clandestinité, Mme Suleimane a mis au service de la révolution une notoriété acquise au théâtre et dans des séries télévisées. Elle a activé ses réseaux pour obtenir de l’aide humanitaire, témoigné sur YouTube, posté des messages sur Facebook et organisé des manifestations d’alaouites. Mais pendant ce temps, à Homs, elle a vu « les atrocités du régime » se poursuivre. Elle a vu aussi les combattants sunnites « qui au début portaient des armes pour se défendre, se mettre à attaquer les forces du régime ». « C’est là que j’ai compris », explique-t-elle. Et c’est pour ça aussi qu’elle lance un cri de colère : « Ceux qui arment la rue syrienne sont prêts à tout pour arriver au pouvoir, de la même façon que Bachar est prêt à tout pour y rester. »


La jeune femme reprend son souffle. Elle est fatiguée. Tous ces mois elle a été la cible de ce pouvoir qu’elle a ouvertement défié et qui l’a traitée de « traîtresse » ou de « danseuse facile », a demandé à son frère de la renier à la télévision. « À chaque moment j’avais peur, j’étais menacée (...). Je suis devenue un danger pour les autres. » Alors elle est partie. A traversé à pied clandestinement la frontière avec la Jordanie, craint pour sa vie encore dans ce pays « rempli d’espions syriens » et, par les bonnes grâces de l’ambassade de France à Amman, est arrivée à Paris. Mais nulle part, dit-elle, elle ne se sent vraiment en sécurité.

Fadwa Suleimane est devenue une icône de la révolution syrienne ce jour de novembre où elle a appelé, à visage découvert, à résister au régime de Bachar el-Assad. Menacée, l’actrice vient de se réfugier à Paris. Attablée à un café, les cheveux coupés à la garçonne et le visage amaigri, elle lance d’entrée : « Ça ne va pas, je suis très déprimée. »
 
Elle est...

commentaires (4)

Encore une qui soutient de manière consciente ou inconsciente les terroristes et les bandes armée. Y a qui sont de bonne foi mais qui soutiennent le terroriste absolu la conscience en paix. Regarder le peuple américains, par exemple!

Ali Farhat

09 h 06, le 30 mars 2012

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Commentaires (4)

  • Encore une qui soutient de manière consciente ou inconsciente les terroristes et les bandes armée. Y a qui sont de bonne foi mais qui soutiennent le terroriste absolu la conscience en paix. Regarder le peuple américains, par exemple!

    Ali Farhat

    09 h 06, le 30 mars 2012

  • VOLONTÉ POPULAIRE LIBANAISE : DIALOGUE ! ENTENTE ! UNITÉ ! ____ SCANDALISSIMO ! Quel Complot SIO/YANKI/QATARI/BENSAOUDI, pour ternir la réputation de la femme Alaouite/Chiite et la présenter en provocatrice terroriste. Je crains pour DSK...

    SAKR LEBNAN

    08 h 56, le 30 mars 2012

  • sioyankibesaoudgolfic.....et une femme en plus...vous vous rendez compte? quelle honte?et avec les cheveux courts en plus!quel scandale!!!

    GEDEON Christian

    07 h 34, le 30 mars 2012

  • Encore une terroriste, n'est-ce pas ?

    Robert Malek

    04 h 46, le 30 mars 2012

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