Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, s’est dit « navré de voir que la hiérarchie chrétienne, catholique ou orthodoxe, continue à lier son sort à Bachar el-Assad », affirmant dans une interview au journal Le Monde publiée hier que « nous comprenons les craintes des chrétiens, mais leur avenir sera meilleur dans une Syrie démocratique ».
L’armée syrienne « n’intervient que dans les cas où il faut intervenir » et l’Église peut encore jouer un rôle de pacification, avait jugé pour sa part à Rome le patriarche syrien Grégoire III Laham, la veille.
M. Juppé, qui a admis que les Occidentaux avaient « mal mesuré la férocité du régime (syrien), et de la personnalité même d’Assad », a par ailleurs appelé l’opposition syrienne à cesser de se « déchirer ». « Il y a des opposants dont l’attitude affaiblit gravement l’opposition – tant qu’ils continueront à se déchirer et à s’opposer les uns aux autres, l’intérieur et l’extérieur », a déclaré M. Juppé, ajoutant que « nous faisons tout pour essayer de les rassembler autour du Conseil national syrien, et les convaincre d’être plus inclusifs, d’accueillir des alaouites, des chrétiens. Ils n’y parviennent pas assez ».
Parallèlement, la France a « insisté » auprès d’un émissaire chinois sur « l’urgence d’une action du Conseil de sécurité en vue de mettre fin à la répression insoutenable » et a demandé à Pékin de faire pression sur Damas, a indiqué le ministère des Affaires étrangères. Concernant le Conseil de sécurité, M. Juppé considère qu’une résolution faisant seulement référence à un cessez-le-feu et à l’aspect humanitaire, sans aborder le volet politique, constituerait une « ligne rouge » à ne pas franchir. « Je reconnais qu’il y a un vrai dilemme. Peut-on bloquer une résolution qui ne serait qu’une résolution humanitaire sans aucune dimension politique au risque de laisser se poursuivre les massacres ? Ou faut-il accepter ce compromis peu glorieux au risque de pérenniser le régime ? C’est extrêmement difficile », a-t-il lancé.
« Naturellement c’est un cauchemar. Ce régime est devenu fou », a également estimé M. Juppé, continuant toutefois « à penser qu’il n’y a pas pour l’instant d’option militaire ». « Il est exclu que nous nous lancions dans une telle opération sans un mandat des Nations unies, et les conditions pour un tel mandat ne sont pas rassemblées. »
L’armée syrienne « n’intervient que dans les cas où il faut intervenir » et l’Église peut encore jouer un rôle de pacification, avait jugé pour sa part à Rome le patriarche syrien Grégoire III Laham, la veille.
M. Juppé, qui a admis que les Occidentaux avaient « mal mesuré la férocité du régime (syrien), et de la personnalité même d’Assad », a par ailleurs appelé l’opposition syrienne à cesser de se « déchirer ». « Il y...