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À La Une - Reconnaissance

Raymond Gebara honoré par Kornet Chehwane et ses compagnons de route

« Nul n’est prophète en son pays ». La municipalité de Kornet Chehwane a démenti le dicton en organisant une soirée en hommage à Raymond Gebara, ce fils de la région, ancré dans sa terre et qu’il n’est plus besoin de présenter.

Fady Yarak saluant Raymond Gebara avec, au centre, Jean-Pierre Gebara, président de la municipalité de Kornet Chehwane.

Raymond Gebara. Que peut-on dire sur ce grand dramaturge, acteur, metteur en scène de grand talent qui n’ait déjà été dit et même très récemment dans cette page (voir L’Orient-Le Jour du 19 janvier 2012). Pour lui rendre hommage, en reconnaissance de son immense talent, pour le remercier pour ce qu’il a donné au théâtre libanais et aux jeunes entrés dans cette profession comme on entre dans les ordres, et en collaboration avec le Club libanais du livre présidé par Michel Maaïké, la municipalité de Kornet Chehwane, son village, a invité des amis, des collègues, des acteurs, des personnes qu’il a peut-être un jour conseillés, inspirés ou qui ont collaboré à l’une ou l’autre de ses pièces, pour un témoignage simple. Un témoignage placé sous le patronage du chef de l’État, représenté par Fady Yarak, directeur général du ministère de l’Éducation nationale, et auquel ont participé des personnalités politiques et religieuses, des parents, des amis et beaucoup de gens des planches.
Alors, ont défilé à la tribune: Michel Maaïké, Roger Assaf, Julia Kassar, Rifi’at Tarabey, Gabriel Yammine et, bien entendu, Jean-Pierre Gebara, président de la municipalité de Kornet Chehwane. Chacun a raconté sa rencontre avec ce personnage différent, unique. Puis chacun a témoigné, avec beaucoup d’émotion, de sincérité et de précision tant les souvenirs sont vivants, de son expérience au contact de celui qui leur a tant donné à eux comme au théâtre contemporain libanais.
Des témoignages enrichis de projections rafraîchissant la mémoire des uns, faisant découvrir à d’autres cet âge d’or du théâtre libanais avec des flash-back des différentes pièces, des rôles, des bouts d’interviews qui racontent la présence et l’action de Gebara dans le domaine.
Premier à prendre la parole, Michel Maaïké a présenté cet homme et ce qu’il a donné au théâtre depuis sa première pièce en 1970 jusqu’à récemment. «Le théâtre de Raymond Gebara, à travers lequel il a exprimé ses peurs, ses angoisses et ses rêves, représente toute sa vie...», a dit Maaïké qui a évoqué ce sourire moqueur du personnage, comme «debout sur le balcon du monde passant en revue le temps».
Roger Assaf, lui, le compagnon de la première heure, a insisté sur l’arrivée de cet «homme qui a bouleversé les règles conventionnelles du théâtre». «... Le danger vient du succès, as-tu dit un jour, mais ton succès à toi est dangereux parce que c’est le vrai, qui capte les cœurs et les esprits... Tu ignores l’influence que tu as eu sur nous tous. Ton expérience était d’éviter le plagiat, mais je dis aux jeunes de copier Raymond Gebara.» Cet autre grand du théâtre qu’est Assaf devait souhaiter que «notre société commence à réfléchir pour s’exprimer en dehors des sentiers battus balisés par les responsables, en transgressant les convenances et les appartenances...».
Julia Kassar (une de ses «compagnons» de théâtre, comme on appelle les étudiants formés à son école et qui sont devenus des collègues) a évoqué le maître. «...Mon expérience avec Raymond Gebara représente les meilleurs moments de ma vie...», devait-elle dire évoquant ces beaux et intenses moments du Théâtre de Beyrouth qu’elle souhaite tant être préservé de la destruction. Pour elle, Gebara est un héros qui mérite d’être découvert, connu et de figurer au programme scolaire.
Rifi’at Tarabey a de son côté raconté sa rencontre avec Gebara qui a été décisive dans son choix du théâtre.
Gabriel Yammine, un autre élève du maître devenu «compagnon» de théâtre, a été très émouvant dans un témoignage spontané, avouant que cet homme lui a appris à vivre, à aimer, à fonder une famille et à découvrir... Shakespeare.
Au nom de la municipalité de Kornet Chehwane, c’est Jean-Pierre Gebara, son président, qui a pris la parole pour dire que lorsqu’une localité rend hommage à l’un des siens, elle se rend hommage en définitive. Et d’évoquer ce voisin intéressant à plus d’un titre qui raconte la vie à travers son émission matinale à la radio, dans sa conversation avec sa grand-mère, dans ses écrits comme dans son théâtre. Il l’a remercié d’appartenir à ce village et lui a offert une série de quatre aquarelles réalisées par Antoine Matar, représentant sa rue ainsi que des demeures de voisins et de personnes du village.
Le mot de la fin a été celui de Raymond Gebara lui-même qui, non sans une pointe d’humour mêlée à un brin de sarcasme comme à sa bonne habitude, a d’abord remercié le public et la municipalité pour cet hommage, souhaitant, en s’adressant à Fady Yarak, que les arts soient au programme scolaire parce qu’ils sont porteurs de civilisation.
Raymond Gebara. Que peut-on dire sur ce grand dramaturge, acteur, metteur en scène de grand talent qui n’ait déjà été dit et même très récemment dans cette page (voir L’Orient-Le Jour du 19 janvier 2012). Pour lui rendre hommage, en reconnaissance de son immense talent, pour le remercier pour ce qu’il a donné au théâtre libanais et aux jeunes entrés dans cette profession comme...

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