Dans une entrevue accordée au Daily Telegraph, le prédicateur islamiste radical Omar Bakri affirme qu’el-Qaëda et sa propre formation (al-Ghoraba ; les Étrangers, en français), sont prêts à aider les Frères musulmans en Syrie en lançant une campagne d’attentats-suicide contre le président Bachar el-Assad.
El-Qaëda "peut pousser le parti Baas à la fuite en deux ou trois opérations", affirme Bakri, originaire de Syrie, mais détenteur d'un passeport libanais. M. Bakri, qui réside à Tripoli (Liban nord), précise également que ces attaques pourraient être menées contre le Parlement syrien, "quand il est rempli de baasistes".
Les membres d’el-Qaëda "peuvent fabriquer des armes à partir de rien", ajoute le cheikh, 50 ans. "Ils peuvent rentrer dans n’importe quelle cuisine et préparer une très belle bombe (en forme de) pizza et la livrer alors qu'elle est encore fraîche".
Les autorités syriennes affirment lutter contre des "gangs terroristes à la solde de l'étranger" qui cherchent à semer le chaos dans le pays. Selon Omar Bakri, el-Qaëda n’a, à ce jour, mené aucune opération en Syrie. Mais le mouvement n’attend plus qu’un signe de la part des militants syriens pour passer à l'action, assure-t-il. "Je suis le premier à avoir lancé un appel au jihad en Syrie, rappelle le prédicateur radical. Et pour l’instant, il n’y a pas d’el-Qaëda en Syrie". "Les Syriens qui veulent la +démocratie et la liberté+ peuvent essayer tous les moyens qu’ils souhaitent, ajoute M. Bakri. Ils peuvent même faire appel à (la chanteuse américaine) Madonna ou à Michael Jackson… Mais s’ils veulent (notre assistance), ils n’ont qu’à crier +Oh Dieu, Aidez-nous+, et les frères répondront à l’appel. Nous leur enverrons des lions".
Né en 1960 au sein d'une famille aisée de Syrie, Omar Bakri rejoint les Frères musulmans à l'adolescence. En 1983, il fonde sa propre formation, al-Mouhajiroun, (Les Émigrés) à Djeddah (Arabie saoudite), d'où il est expulsé trois ans plus tard. Al-Mouhajiroun a officiellement été dissoute en octobre 2004. En 1986, le prédicateur s'installe en Grande-Bretagne. Rapidement, il devient une figure de proue des milieux islamistes à Londres. Mais après les attentats du 7 juillet 2005 (56 morts, 700 blessés), les autorités resserrent la vis.
Profitant de l'absence de Bakri, parti au Liban pendant l'été, Londres décide de lui retirer son permis de séjour en Grande-Bretagne. Selon certains médias, il avait prédit les attentats de Londres et avait affirmé que l'ancien Premier ministre John Major et l'ancien président russe Vladimir Poutine étaient des "cibles légitimes".
À son arrivée au Liban en 2005, il est brièvement détenu. Aucune accusation n'est toutefois retenue contre lui. Le même scénario se répète en novembre 2010. Omar Bakri est arrêté et jugé coupable par un tribunal militaire de Beyrouth d'incitation au meurtre, de vol, de possession d'armes et d'explosifs. Trois jours plus tard, il est libéré sous caution.
Deux jours avant son arrestation, Bakri avait nié, dans une interview avec l'AFP, tout lien logistique avec el-Qaëda : "Je n'ai pas de relations avec el-Qaëda, directes ou indirectes, à part que je crois en la même idéologie".
Bakri a deux épouses et il est père de sept enfants.
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commentaires (5)
Mais vraiment où sont les services de renseignements et de sécurité, notamment de l'armée ? Pourquoi n'arrête-t-il pas immédiatement cet halluciné ? Ils vont arrêter des réfugiés syriens inoffensifs et pour la Syrie et pour le Liban ! Mais c'est incroyable ce chaos sécuritaire. Il aurait dû être arrêté le plus "bakri", ce....... Il n'aurait pas pu ouvrir la bouche. Qu'il aille se faire exploser au diable, mais ni en Syrie ni au Liban. Un grand Basta pour cette tour de Babel sécuritaire ! Des ministres de la défense et de l'Intérieur d'un pays avec un minimum de sérieux auraient ordonné l'arrestation de cet homme avant qu'il ne termine son discours de fou.
Halim Abou Chacra
13 h 11, le 26 janvier 2012