Rechercher
Rechercher

À La Une

El-Qaëda « au secours » du régime syrien

Attentats kamikazes contre des cibles sécuritaires à Damas : 44 tués ; la répression continue malgré la présence de la mission arabe : au moins 25 morts.

Une délégation de la Ligue arabe sur les lieux de l'attentat de vendredi, à Damas. SANA/

Quarante-quatre personnes ont été tuées et 166 autres blessées dans deux attentats-suicide à la voiture piégée qui ont visé hier deux bâtiments des services de sécurité à Damas, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur lu à la télévision publique syrienne. « Les dégâts matériels sont considérables. Les immeubles et rues voisines des bâtiments visés ont été endommagés », poursuit le texte, affirmant que « la main d’el-Qaëda était derrière » ces attentats. Le ministère a demandé aux Syriens de coopérer en leur demandant d’informer les autorités s’ils étaient témoins d’actes suspects. Ces attentats, sans précédent depuis le début de la contestation mi-mars, ont eu lieu à quelques minutes d’intervalle dans le quartier de Kafar Soussé, dans l’ouest de la capitale. Ils ont visé la Direction de la Sûreté générale, le plus important service de renseignement civil, ainsi qu’un bâtiment de la sécurité militaire.

 

Ces attentats sont survenus au lendemain de l’arrivée d’une délégation arabe qui doit préparer la venue prochaine d’observateurs. La télévision a montré des images de civils évacuant des cadavres calcinés ou mutilés, et la chaussée maculée de sang. « Le terrorisme a voulu que le premier jour des observateurs à Damas soit une journée tragique, mais le peuple syrien fera face à la machine à tuer soutenue par les Européens, les Américains et certaines parties arabes », a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères, Fayçal Meqdad, sur le lieu de l’un des attentats. « C’est le premier cadeau du terrorisme et d’el-Qaëda, mais nous allons faciliter au maximum la mission de la Ligue arabe », a-t-il assuré.

 

L’adjoint du secrétaire général de la Ligue arabe, Samir Seif el-Yazal, arrivé jeudi à Damas pour diriger la mission chargée de préparer la venue d’observateurs arabes, s’est rendu sur les lieux du drame et a assuré que son travail allait se poursuivre. Cité par l’agence de presse égyptienne MENA, il a indiqué que « la mission d’observation partirait pour Damas lundi » et qu’elle comprendrait « plus de 50 experts arabes dans différents domaines, notamment politique, droits de l’homme, militaire ». Dans un premier temps, la venue des observateurs avait été annoncée pour demain. M. Yazal a en outre précisé que la mission doit rencontrer aujourd’hui le ministre des Affaires étrangères, Walid Moallem.

 

Le Conseil national syrien (CNS), principal mouvement d’opposition, a imputé au régime la « responsabilité directe » des attentats. Le régime « a voulu adresser un message de mise en garde aux observateurs arabes, pour qu’ils ne s’approchent pas des centres de sécurité », et donner l’impression « au monde qu’il fait face à un danger venu de l’étranger et non pas à une révolution populaire », selon le CNS. Il accuse en outre le régime d’avoir transféré « des milliers de détenus (...) vers des casernes militaires fortifiées » où les observateurs de la Ligue arabe n’ont pas accès, et « mis en garde (...) tous ceux qui travaillent dans les hôpitaux pour qu’ils ne parlent pas aux observateurs arabes ».

 

À l’étranger, Washington a condamné « avec la plus grande vigueur » les attentats mais estimé qu’ils ne devaient pas remettre en cause la mission des observateurs. La France s’est dit, elle, « préoccupée par les informations faisant état de manipulations orchestrées depuis plusieurs jours par Damas pour maquiller la réalité de la répression » aux yeux des observateurs arabes, évoquant notamment le transfert « des prisonniers politiques dans des lieux de détention secrets ». Londres a également condamné les attentats, demandant à Damas de tenir ses engagements à l’égard de la Ligue arabe et de laisser un « libre accès » à ses observateurs. Pour sa part, la Russie a qualifié les attentats d’acte « barbare » visant à attiser « la confrontation ». Et le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est dit « très inquiet » de l’escalade de la violence, appelant le régime Assad à appliquer « complètement » le plan de sortie de crise de la Ligue arabe.

 

Sur le terrain de la protestation, les militants antirégime, qui dénoncent l’apathie de la Ligue arabe face à la répression, ont manifesté hier dans plusieurs villes du pays contre la signature du protocole sur l’envoi des observateurs, dénonçant un « protocole de la mort ». Hier également, 14 civils ont été tués par les forces de sécurité, dont huit à Homs, deux à Hama, deux à Douma, dans la banlieue de Damas, un à Deraa et un à Idleb, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Mais d’après la chaîne de télévision satellitaire al-Arabiya, qui cite des militants sur place, 25 personnes ont trouvé la mort dans la répression des manifestations. En raison de la poursuite de cette sanglante répression, l’Arabie saoudite pourrait être amenée à fermer son ambassade à Damas, a enfin rapporté le quotidien al-Watan, citant « une source informée ».

(Sources : agences et rédaction)

Quarante-quatre personnes ont été tuées et 166 autres blessées dans deux attentats-suicide à la voiture piégée qui ont visé hier deux bâtiments des services de sécurité à Damas, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur lu à la télévision publique syrienne. « Les dégâts matériels sont considérables. Les immeubles et rues voisines des bâtiments visés ont été...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut