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Liban

Paris ne se laisse pas intimider et réaffirme son engagement au sein de la Finul

Le nouvel attentat perpétré hier contre une patrouille des Casques bleus français de la Finul, dans la région de Tyr, a suscité, à l’évidence, une vague de réprobation dans les milieux occidentaux et de l’ONU, alors que Paris réaffirmait qu’il ne se laissera pas impressionner par cet acte terroriste et qu’il maintiendra son engagement au sein de la force de maintien de la paix.
Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a ainsi adopté sur ce plan une attitude ferme et sans équivoque, soulignant que la France, « déterminée à poursuivre son engagement au sein de la Finul » au Liban, « ne se laissera pas intimider par des actes aussi ignobles ». « Je condamne avec la plus grande fermeté le lâche attentat ayant eu lieu ce matin (hier) contre la Finul » (...), a déclaré le ministre dans un communiqué.
« La France demande que toute la lumière soit faite sur cet attentat. Nous appelons les autorités libanaises à tout mettre en œuvre pour que les responsables soient jugés », a poursuivi M. Juppé, en indiquant que Paris ne tolérera pas qu’il soit porté atteinte à la sécurité des personnels militaires déployés au Liban dans le cadre d’une opération de paix internationale.
« La sécurité et la liberté de mouvement des soldats de la Finul doivent être garanties. Tout doit être mis en œuvre pour prévenir de tels attentats », a-t-il aussi souligné, en estimant que « la Finul apporte une contribution essentielle à la paix et à la sécurité du Liban dans un environnement régional instable ».
À Beyrouth, l’ambassadeur de France, Denis Pietton, a déclaré : « Nous dénonçons et condamnons cet attentat lâche et ignoble. Nous remercions les autorités libanaises et, d’une façon générale, les Libanais qui se sont exprimés et qui nous ont fait parvenir des témoignages de soutien et de sympathie : en premier lieu le président de la République, Michel Sleiman, depuis l’Arménie, qui a exprimé sa condamnation et son souhait que les responsables de cet attentat soient retrouvés et traduits en justice ; le Premier ministre que j’ai eu ce matin (hier) au téléphone, qui m’a transmis sa sympathie et m’a dit que la question serait évoquée aujourd’hui (hier) en Conseil des ministres. Aussi plusieurs personnalités politiques : le ministre de la Défense qui a été envoyé par le président de la République pour rencontrer les blessés, le général Aoun, les Forces libanaises et bien sûr M. Nabih Berry, président du Parlement, qui a exprimé sa condamnation dans un communiqué. »
(...) « Ce que nous souhaitons, et M. Juppé l’a rappelé de la façon la plus nette, c’est que les auteurs de cet attentat soient trouvés et traduits en justice, a ajouté l’ambassadeur de France. Nous comptons beaucoup sur les autorités libanaises pour qu’elles fassent diligence pour qu’une enquête efficace et productive soit menée afin de trouver les auteurs de cet acte inqualifiable. Pour le reste, il importe que de tels événements ne se reproduisent pas. Ce n’est pas la première fois que la Finul est l’objet d’attentats. Récemment, en mai et en juillet, des attaques ont eu lieu dans la région de Saïda. Les forces italiennes en mai, les françaises en juillet. C’était en dehors de la zone de la Finul. Les autorités libanaises ont pris des mesures ; il ne faut pas qu’elles relâchent leurs efforts, car il est important, et c’est là l’essentiel, que la Finul puisse poursuivre son mandat sur la base des résolutions internationales, notamment la résolution 1701, au bénéfice des Libanais mais surtout de la stabilité régionale. » « Je voudrais dire de la façon la plus claire que nous attendons que tous les efforts soient déployés pour retrouver les coupables et pour que la Finul puisse exercer pleinement son mandat, qu’elle bénéficie de la sécurité et qu’elle continue d’avoir une liberté de circulation. La France reste attachée à la Finul, à la poursuite de son mandat, et compte poursuivre son effort au bénéfice de la Finul », a conclu M. Pietton.

Pas de lien « pour l’instant » avec la Syrie
Par ailleurs, le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero, a déclaré que la France ne fait pas de lien pour l’instant entre l’attentat et la Syrie car elle ne possède aucun élément dans ce sens.
« Non, on ne fait pas encore de lien », a répondu lors d’un point de presse le porte-parole du ministère, interrogé sur un éventuel rapport entre cet attentat et la politique de la France en Syrie pour y faire arrêter la répression.
« Ce qu’on souhaite c’est qu’il y ait véritablement maintenant une enquête », et la France souhaite que celle-ci « fasse toute la lumière sur ce qui s’est passé ». « Pour l’instant, nous n’avons pas eu de revendication, d’éléments qui permettraient de pointer le pendule vers tel ou tel responsable », a précisé le porte-parole.
Bernard Valero a aussi évoqué un possible changement de posture de la France au sein de la Finul. « Lorsque nous aurons les résultats et les recommandations » de la révision stratégique de la Finul qui est en cours, « vraisemblablement au début de l’année prochaine », « nous en tirerons les conclusions qui s’imposeront alors (...) s’agissant du dispositif français, de son périmètre, de son organisation, de son rôle » au sein de cette force, a-t-il dit.
Il reste que selon des sources diplomatiques libanaises à Beyrouth, citées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, l’attentat de Tyr est bel et bien dirigé spécifiquement contre la France et serait lié au rôle joué récemment par Paris dans certains pays arabes, notamment en Libye et en Syrie.

Ban Ki-moon
Pour en revenir aux réactions, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a condamné l’attentat, relevant qu’il s’agissait de la troisième attaque contre la Force de l’ONU dans le sud du Liban depuis mai.
« Le secrétaire général espère que les auteurs seront rapidement identifiés et traduits en justice, a souligné son porte-parole Martin Nesirky. Cette attaque contre la Finul, la troisième depuis mai 2011, est profondément troublante, a-t-il ajouté. La sécurité de tous les personnels de l’ONU au Liban est d’une importance primordiale », a-t-il encore déclaré.
Le commandant de la Finul, le général Alberto Asarta, a lui aussi « fermement » stigmatisé l’attentat, soulignant que cet acte terroriste « porte atteinte non seulement à la Finul, mais également à la stabilité et à la paix qui prévalent au Sud ». « À la suite de cette attaque, l’engagement de la Finul à accomplir son mandat est encore plus fort qu’auparavant », a-t-il affirmé.
Signalons enfin que la haut représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Catherine Ashton, ainsi que le candidat UMP aux élections législatives de 2012 pour les Français de l’étranger, Alain Marsaud, ont également stigmatisé l’attentat.
Le nouvel attentat perpétré hier contre une patrouille des Casques bleus français de la Finul, dans la région de Tyr, a suscité, à l’évidence, une vague de réprobation dans les milieux occidentaux et de l’ONU, alors que Paris réaffirmait qu’il ne se laissera pas impressionner par cet acte terroriste et qu’il maintiendra son engagement au sein de la force de maintien de la paix....

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