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Liban - Vandalisme

Le siège de l’archevêché grec-orthodoxe de Beyrouth pillé et saccagé

Des inconnus se sont introduits hier par effraction au siège de l’archevêché grec-orthodoxe de Beyrouth, volant de nombreux objets de valeur et laissant les bureaux dévastés.
La condamnation politique était unanime.

Tous les bureaux de l’archevêché ont été saccagés et pillés. Photo Wassim Daou

Hier matin, les prêtres et employés de l’archevêché grec-orthodoxe de Beyrouth, situé rue Sursock, à Achrafieh, ont eu la désagréable surprise de trouver les portes du bâtiment de bureaux défoncées. À l’intérieur les attendait un spectacle plus bouleversant encore : toutes les salles du bâtiment avaient été saccagées, le contenu des armoires et des tiroirs se trouvait à terre, les documents et les feuilles étaient éparpillés. Un examen plus approfondi des dégâts a permis de s’apercevoir que de précieux objets avaient été volés, notamment des croix en or, des calices, des icônes, des crosses utilisées par le métropolite durant la messe, de l’argent liquide et même certains documents.
L’archevêché est bien gardé, mais ces bureaux sont assez loin des appartements du métropolite de Beyrouth, Mgr Élias Audi, et des autres ecclésiastiques qui ne se sont donc doutés de rien. Pour tromper la vigilance des gardes, les voleurs se sont introduits par le jardin arrière. Ils ont utilisé deux échelles qu’ils n’ont même pas pensé emporter avec eux, et que les enquêteurs ont trouvées sur place. Une vitre brisée témoigne de leur entrée par effraction dans les bureaux.
C’est la première fois que le siège de l’archevêché fait l’objet d’un tel vandalisme.
Aussitôt le pillage constaté, les autorités ont été alertées. Les Forces de sécurité intérieure (FSI) et les experts de la police judiciaire étaient là pour relever les empreintes. Les premiers éléments de l’enquête font état de la découverte de traces de pas dans le jardin. Cependant, selon certaines sources, il est difficile de soupçonner des personnes en particulier parce que ce bâtiment de bureaux regorge de visiteurs tous les jours.
Dans un communiqué, l’archevêché a précisé que les voleurs « sont entrés par effraction et se sont emparés d’objets ayant une valeur matérielle et morale ». Interrogé sur le pillage, le métropolite Audi a simplement répondu : « Dieu a vu ce qui s’est passé. C’est aux autorités concernées de dévoiler les circonstances de l’incident. »

Déferlement de personnalités
Aussitôt la nouvelle connue, c’est une avalanche de visites, de coups de fil et de déclarations outrées qui s’est abattue sur l’archevêché. En tête des personnalités qui ont dénoncé l’incident au cours d’un entretien téléphonique avec le métropolite Audi, le président de la République, Michel Sleiman, le chef du législatif, Nabih Berry, et le Premier ministre Nagib Mikati. Ce dernier s’est fait représenter à l’archevêché par le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, à qui il a donné des directives pour superviser l’enquête afin d’arrêter les coupables au plus vite. Parmi les autres personnalités qui ont contacté l’archevêché, citons le patriarche grec-orthodoxe, Ignace IV Hazim, le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani, l’ancien président Amine Gemayel, le député Michel Aoun, le député Michel Murr, et bien d’autres.
L’évêque maronite Roland Aboujaoudé s’est rendu sur les lieux, représentant le patriarche Bécharra Raï et le cardinal Nasrallah Sfeir. Mgr Aboujaoudé a dit « espérer que cet acte criminel n’ait aucune dimension politique ou religieuse ». Beaucoup d’autres personnalités ont également fait le déplacement, notamment le vice-président de la Chambre, Farid Makari, le député Nadim Gemayel, le vice-président du Conseil des ministres, Samir Mokbel, les ministres Nicolas Sehnaoui et Gaby Layoun, l’ambassadeur de France Denis Pietton, ainsi que de nombreux députés, et anciens députés et ministres. Pour sa part, le ministre Nicolas Nahas, en déplacement à Moscou à la tête d’une délégation officielle, a contacté le métropolite Audi, dénonçant « une agression inqualifiable contre un symbole incontournable de la communauté orthodoxe ».

Simple vol ou dimension politique ?
Alors que le ministre de l’Intérieur, qui supervisait l’enquête sur place, annonçait aux médias que « le mobile de l’agression est clairement le vol », plusieurs déclarations ont pris un tour nettement plus politique. Le mufti Kabbani a placé l’incident « dans la lignée des agressions qui visent à faire croire à l’opinion publique à l’existence d’un conflit confessionnel entre musulmans et chrétiens, ce qui n’existe pas ».
L’opinion la plus virulente a été exprimée par Farid Makari. Il a vu dans cette agression « un message adressé au métropolite Élias Audi sur fond de ses positions nationales en faveur de la souveraineté et de l’indépendance du Liban ». Soulignant la « gravité » de cet incident, il a dit craindre que « l’autre camp et ceux qui le soutiennent ne veuillent provoquer une dégradation de la situation sécuritaire (au Liban) pour se sortir d’un pétrin et détourner l’attention de ce qui se passe en Syrie ».
Dans une intervention à la radio, le député Michel Murr a assuré que « les députés orthodoxes sont solidaires et ne se tairont pas ». Il les a appelés « à effectuer un sit-in devant le siège de l’archevêché afin de revendiquer une conclusion rapide de l’enquête ».
Enfin, la Ligue latine a relevé que « les agressions contre les instances religieuses chrétiennes ont nettement augmenté ces derniers temps ».
Hier matin, les prêtres et employés de l’archevêché grec-orthodoxe de Beyrouth, situé rue Sursock, à Achrafieh, ont eu la désagréable surprise de trouver les portes du bâtiment de bureaux défoncées. À l’intérieur les attendait un spectacle plus bouleversant encore : toutes les salles du bâtiment avaient été saccagées, le contenu des armoires et des tiroirs se trouvait à...

commentaires (1)

Triste en effet de laisser sombrer ainsi le pays dans l’inquiétude surtout que la politique et la religion se confondent et le Liban est soumis au chantage des fanatiques qui veulent au nom de la religion imposer leur doctrine comme dans les autres pays arabes . Antoine Sabbagha

Sabbagha Antoine

06 h 27, le 17 novembre 2011

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Commentaires (1)

  • Triste en effet de laisser sombrer ainsi le pays dans l’inquiétude surtout que la politique et la religion se confondent et le Liban est soumis au chantage des fanatiques qui veulent au nom de la religion imposer leur doctrine comme dans les autres pays arabes . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    06 h 27, le 17 novembre 2011

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