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À La Une - Liban

L'opposition exprime sa honte après le rejet par Beyrouth de la résolution arabe sur la Syrie

Pour la majorité, en revanche, le document de la Ligue "a été rédigé sur le Lac de Tibériade, en Israël, pour complaire aux États-Unis"

A Hamra (Beyrouth), des partisans du président syrien Bachar al Assad ont manifesté, aujourd'hui dimanche 13 novembre, leur soutien au régime syrien. Anwar Amro/AFP

A la suite du vote du Liban contre la suspension de la Syrie de la Ligue arabe samedi, l’opposition libanaise s’est déchaînée contre le gouvernement l’accusant d’être à la solde du régime de Damas.


Ainsi, le quotidien an-Nahar a rapporté dimanche, citant une source du 14 Mars, que l’opposition libanaise envisage de réclamer le rappel de l’ambassadeur à Damas Michel Khoury ainsi que l’expulsion de l’ambassadeur syrien à Beyrouth Ali Abdel Karim Ali. La source précitée a également critiqué l'attitude du Liban à la réunion de la Ligue arabe samedi, en indiquant que c’est la position du gouvernement du Hezbollah. "Le gouvernement n’a pas pris en considération les différents points de vue sur la scène libanaise", a ajouté cette source.

 

A cet égard, le député du bloc du Futur Jean Oghassapian a affirmé lors d’une intervention sur la radio Voix du Liban que "le Liban devrait respecter toute décision adoptée par la communauté arabe".

 

Samedi, après l’objection du Liban à la décision de la Ligue arabe, l’ex-Premier ministre Saad Hariri avait écrit sur Twitter qu’en tant que citoyen libanais "il a honte de la prise de position" de son gouvernement et demandé au peuple syrien de ne pas considérer cette décision comme étant la volonté de tout le peuple libanais. "Enfin, les Arabes assument leurs responsabilités envers le peuple syrien en quête de liberté, de démocratie et de dignité", avait-il ajouté sur son compte Twitter.

 

Le coordinateur général du secrétariat du 14 Mars, Farès Souhaid, a lui aussi exprimé sa "honte face à un gouvernement qui a pris parti pour un régime qui tue des enfants", lors d’une intervention sur la télévision Future news.

 

Le vice-président du Parlement, Farid Makari (Courant du Futur), a affirmé pour sa part que le vote du Liban contre la résolution de la Ligue arabe visant à suspendre la Syrie de l’organisation a "démasqué le gouvernement Mikati". Selon lui, ce Cabinet qui est "un pur produit du régime syrien" a pour mission implicite de "se tenir à ses coté jusqu'au bout". "L'attitude du gouvernement Mikati est loin de toute neutralité et elle est contre le principe de l'impartialité du Liban ", a-t-il déclaré, en précisant qu'il s'agit d'un "précédent dans l'histoire diplomatique libanaise qui rompt ainsi avec toutes les valeurs sur lesquelles le Liban a été fondé". Critiquant enfin le refus explicite de l'Exécutif de respecter la volonté du peuple syrien, le député a estimé que "ce gouvernement approche de sa fin".

 

Ces condamnations n'ont pas empêché des membres de la majorité actuelle, à l’instar du vice-président du bureau politique du mouvement Amal, Hassan el-Masri, de s’attaquer à la décision de la Ligue pour justifier le rejet du Liban. Celui-ci a estimé que la suspension de la Syrie de la Ligue arabe viole le règlement intérieur de l'organisation, qui stipule que toute décision doit être prise à l’unanimité. Les décisions prises envers la Syrie "ont été rédigées sur le lac de Tibériade en Israël", a-t-il affirmé. "Si le président Bachar el-Assad avait accepté de se mettre à genoux devant les États-Unis et de tourner le dos à la résistance, à l’Iran et à la Palestine, il aurait eu les meilleures relations avec la communauté internationale", a encore affirmé M. Masri. "Les Arabes parient sur la mort de la Syrie et la fin de l’Iran, ainsi que sur la fin de la résistance", a-t-il conclu.

 

Le député du bloc du changement et de la réforme Salim Salhab a affirmé pour sa part à la radio Voix du Liban que l’opposition du Liban à la suspension de la Syrie de la Ligue arabe "respecte la politique du gouvernement". "Je ne crois pas qu’il était possible d’adopter une autre attitude", a-t-il ajouté, en précisant que Beyrouth ne rappellera pas son ambassadeur à Damas.

A la suite du vote du Liban contre la suspension de la Syrie de la Ligue arabe samedi, l’opposition libanaise s’est déchaînée contre le gouvernement l’accusant d’être à la solde du régime de Damas.

Ainsi, le quotidien an-Nahar a rapporté dimanche, citant une source du 14 Mars, que l’opposition libanaise envisage de réclamer le rappel de l’ambassadeur à Damas Michel Khoury...

commentaires (4)

Le mieux,messieurs de l'opposition,serait que vous n'exprimiez rien du tout....la plupart d'entre vous ont mangé dans la main des syriens pendant des années...Beaucoup de ceux qui ont résisté ne sont plus là pour le raconter,d'autres ont échappé à la mort par miracle,d'autres encore ont dû s'exiler...alors franchement,le mieux,c'est de rester cois,et d'attendre la suite des évènements....qui arrive et vite!

GEDEON Christian

14 h 13, le 13 novembre 2011

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Commentaires (4)

  • Le mieux,messieurs de l'opposition,serait que vous n'exprimiez rien du tout....la plupart d'entre vous ont mangé dans la main des syriens pendant des années...Beaucoup de ceux qui ont résisté ne sont plus là pour le raconter,d'autres ont échappé à la mort par miracle,d'autres encore ont dû s'exiler...alors franchement,le mieux,c'est de rester cois,et d'attendre la suite des évènements....qui arrive et vite!

    GEDEON Christian

    14 h 13, le 13 novembre 2011

  • C'est la pagaille ! On ne sait plus qui prend les décisions dans ce pays. Le président de la République ? Il fait des sermons. Le chef du gouvernement ? Le pauvre ! Pour montrer qu'il fait quelque chose, il va à Londres ou à Paris ou à Nice. Et les décisions sont improvisées par Haret Hraik et Ain el-Tiné, en consultation avec Damas qui est perdu. Elles sont notifiées au Premeir ministre à son retour. La décision de voter CONTRE la résolution de la Ligue arabe est simplement bête. Non pas que le Liban dût voter pour. Cela ne convient pas. Il devait marquer une abstention. Elle aurait été pour le bien de la Syrie et du Liban, qui aurait montré la neutralité chantée par le PM et plus que jamais démasquée. Le Liban se serait placé alors en une position d'intemédiare, qui lui aurait permis de jouer encore un rôle pour rapprocher les points de vue entre le régime syrien et les pays de la Ligue. Qu'est-ce qui reste maintenant pour le ministre des Affaires étrangères (du Liban ??) sinon rester figé et le regard fixé sur le ministre syrien Walid el-Mouallem ?

    Halim Abou Chacra

    10 h 55, le 13 novembre 2011

  • Et qu'est-ce qu'on s'attendait que le Liban fasse ? Je l'ai dit dès le début : RAH ICHIL IL ZIR MNIL BIR... Sécurité interne du pays oblige ! Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    08 h 44, le 13 novembre 2011

  • Aurons nous un jour et comme dans les nuits sombres de la guerre civile deux gouvernements avec ce grand vide entre 8 et 14 mars et avec toutes ces attitudes contradictoires à la suspension de la Syrie de la Ligue arabe. A suivre . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    07 h 20, le 13 novembre 2011

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