À l'initiative de la fondation New7Wonders, 77 sites dans le monde ont été soumis au vote des internautes pour être sélectionnés parmi les sept nouvelles merveilles naturelles du monde. Seuls 28 sites sont toujours en lice, dont la grotte de Jeïta au Liban.

En matière de "nouvelles merveilles", New7Wonders n'en est pas pas à son coup d'essai. En 2007, il avait lancé un vote mondial pour l'élection de sept nouvelles merveilles du monde construites par l'homme. Car des sept merveilles du monde de l’Antiquité, il n'en reste plus qu'une aujourd’hui : les pyramides de Gizeh en Égypte. Le temple d'Artémis à Ephèse, les jardins suspendus de Babylone, le mausolée d'Halicarnasse (Turquie), le colosse de Rhodes, le phare de Pharos à Alexandrie, la statue de Zeus à Olympie ont tous disparu.

A l'issue de ce vote, sept nouvelles merveilles avaient été désignées : le Colisée de Rome (Italie), le Taj Mahal (Inde), la Grande Muraille (Chine), la cité troglodytique de Pétra (Jordanie), la cité maya de Chichen Itza (Mexique), la cité inca du Machu Picchu (Pérou) et la statue du Christ rédempteur de Rio de Janeiro (Brésil).

Aujourd'hui, c'est aux merveilles naturelles que New7Wonders s'attaque.

L'opération de New7Wonders rencontre un succès clair et aura eu le mérite, au Liban, de rassembler autour d'une même cause des politiciens ayant naturellement plutôt tendance à s'écharper (voir vidéo ci-dessus). Une petite victoire en soi.

Ceci dit, New7Wonders, une organisation montée par un Canadien d'origine suisse Bernard Weber, explorateur et cinéaste, n'est pas exempte de critiques. Au point que l'Unesco a refusé de s'impliquer dans l'aventure.

Certains critiquent notamment le manque de caractère scientifique de l'opération, uniquement fondée sur un vote, et le fait que seuls y participent ceux qui ont accès à Internet ou peuvent envoyer des SMS. Le fait que chaque personne puisse voter autant qu'elle le souhaite, et que l'opération de vote soit ouverte depuis 2009 est également critiqué.

Enfin, l'organisation New7Wonders se montrerait particulièrement gourmande. Au point que le ministre du Tourisme des Maldives, Thoyyib Mohamed, a récemment indiqué que son pays se retirait, au niveau officiel, de la compétition en raison "des demandes inattendues de larges montants d'argent demandés par les organisateurs de New7Wonders. "Nous ne sentons plus que nous participons à l'intérêt économique des Maldives", a précisé le ministre, suivi dans son analyse par son homologue indonésien.

Aujourd'hui, la grotte de Jeïta fait donc partie des finalistes du concours pour l'élection de sept nouvelles merveilles naturelles.

Une première sélection de 77 nouvelles "merveilles" naturelles avait été réalisée à partir de plus de 440 candidatures, représentant la plupart des pays du monde. À ce vote des internautes s'est ensuite ajouté l'avis d'un comité d'experts, composé de sept spécialistes de l'environnement dont l'ancien directeur général de l'Unesco, Federico Mayor Zaragoza, et le journaliste Rex Weyler, cofondateur de Greenpeace. C'est ce comité qui a établi la liste des 28 finalistes à partir de critères comme la "beauté unique des sites", leur "intérêt écologique" et "le patrimoine historique" qu'ils représentent. Le règlement prévoyait également une répartition équitable des 28 finalistes entre les différents continents et entre plusieurs catégories de sites naturels, parmi lesquelles les îles, les montagnes, les forêts ou encore les paysages marins.

Cette sélection a marqué la fin du comité d'experts. Il revient désormais aux internautes du monde entier de voter pour établir la liste définitive des sept nouvelles merveilles naturelles du monde.

Dans cette compétition, la grotte de Jeïta fait face à des adversaires de poids, comme le fleuve Amazone, la Forêt-Noire, les îles Maldives, le mont Kilimandjaro ou encore la Grande barrière de corail.

Pour se défendre, la grotte de Jeïta, découverte en 1958  par les spéléologues libanais, Raymond Khawam, Robert Kasparian, Sami Karkabi et Georges Farra, peut s'appuyer sur ses allures de cathédrale ciselée dans la pierre qui en font un joyau de la nature.

Située à 20 kilomètres au nord de Beyrouth, dans la vallée de Nahr el-Kalb, la grotte de Jeïta est composée de deux galeries. Celle dite inférieure, parcourue en barque sur 600 mètres environ, offre un dédale de stalactites, de stalagmites et de formes millénaires façonnées dans la calcite.

À une quarantaine de mètres plus haut, la galerie supérieure (sèche) présente sur 120 m un paysage de voûtes monumentales, de gours, de piliers stalagmitiques, de colonnettes et de concrétions diverses.

Cette galerie a servi de salle de concert au compositeur allemand Stockhausen en 1969 et au pianiste franco-chypriote Cyprien Katsaris qui, en 1999, a donné un récital en hommage au grand pianiste libanais disparu, Walid Akl.

Le spéléologue Sami Karkabi a signé un très bel ouvrage intitulé "Rare architecture du temps, Jeïta", paru en 1972 et la grotte a inspiré le compositeur François Bayle qui, en 1969, signait une musique électro-acoustique intitulée Jeïta ou le murmure des eaux.

La longueur totale de la grotte est de plus de 9.000 m et on peut y observer l'une des plus grandes stalactites suspendues du monde (8,20 m). La grotte abrite également une grande salle d'une hauteur de 108 m de haut.

Pour faire grimper la grotte de Jeïta, considérée comme "un des plus impressionnants sites naturels au monde", dans le classement, il suffit de voter : soit en envoyant le mot Jeïta par SMS (tableau ci-dessous), soit en votant sur le site de 7NewWonder en suivant ce lien. Le vote prendra fin le 11 novembre

Tarifs publiés par le ministre libanais du Tourisme, Fady Abboud.