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Iran/scandale : le ministre de l'Economie sauve sa tête au Parlement

Le Parlement iranien a voté mardi le maintien en fonction du ministre de l'Economie, accusé de laxisme dans une escroquerie de plusieurs milliards de dollars qui secoue la classe politique et financière en Iran depuis plusieurs semaines.

141 des 244 députés iraniens présents ont rejeté une procédure de destitution de Shamseddin Hosseini lancée la semaine dernière par 22 parlementaires hostiles au gouvernement du président Mahmoud Ahmadinejad, qui est venu défendre lui-même son ministre devant le Majlis. M. Ahmadinejad a notamment fait valoir que le pays, soumis à de sévères sanctions économiques occidentales, avait besoin "d'unité pour neutraliser les attaques de ses ennemis" et que M. Hosseini jouait "un rôle clef" à cet égard.

Le montant de l'escroquerie aux dépens de plusieurs grandes banques iraniennes, révélée en septembre, a été estimé à 2,6 milliards de dollars par le Parlement et à 1,6 milliard par le ministère de l'Economie. 38 personnes ont été arrêtées dans ce scandale d'une ampleur sans précédent dans la République islamique, qui a vu un petit groupe privé obtenir, grâce à de fausses lettres de crédit, d'énormes prêts des banques d'Etat pour racheter des grandes entreprises.

M. Hosseini a été accusé par ses détracteurs de ne pas avoir exercé un contrôle suffisant sur les banques impliquées dans le scandale et d'y avoir nommé des responsables incompétents. Il a également été accusé publiquement mardi de népotisme par certains députés. "Dans le système de copinage propre au ministère de l'Economie, les règlements sont régulièrement violés", a dénoncé le député Hassan Dehdashti.

M. Hosseini s'est défendu en affirmant qu'il n'était "pas au courant" du détournement et a offert ses "excuses".

Il a reçu le soutien inattendu du président du Parlement Ali Larijani, l'un des principaux rivaux politiques du président Ahmadinejad au sein du camp conservateur au pouvoir. Dans le contexte actuel, il est "inutile d'aggraver les coûts" politiques de l'affaire et de "créer des conflits entre les pouvoirs" par une destitution, a estimé M. Larijani.

Ce scandale financier a pris d'emblée une connotation politique, certains médias conservateurs hostiles au président Ahmadinejad ayant accusé son directeur de cabinet et principal conseiller, Rahim Esfandiar Machaie, d'avoir demandé au ministre des Finances de faciliter les opérations frauduleuses. Le 14 septembre, M. Ahmadinejad avait violemment dénoncé ces accusations et demandé à la justice "de désigner des gens honnêtes pour instruire cette affaire". Il s'est depuis affirmé à plusieurs reprises confiant que les membres de son équipe seraient blanchis.

Des députés hostiles au président ont tenté à plusieurs reprises, sans succès jusqu'à présent, de le faire convoquer formellement devant le Majlis pour qu'il s'explique sur l'affaire.

Une nouvelle demande a été déposée la semaine dernière à la présidence du Parlement, qui est parvenue jusqu'à présent à empêcher la procédure d'aboutir.

 

Le Parlement iranien a voté mardi le maintien en fonction du ministre de l'Economie, accusé de laxisme dans une escroquerie de plusieurs milliards de dollars qui secoue la classe politique et financière en Iran depuis plusieurs semaines.
141 des 244 députés iraniens présents ont rejeté une procédure de destitution de Shamseddin Hosseini lancée la semaine dernière par 22 parlementaires...