La Pnud évalue le coût de la violence armée à 160 milliards de dollars par an.
L'ONU a lancé, lundi à Genève, un appel à mettre fin à la violence et au sous-développement, lors d'une conférence ministérielle convoquée par la Suisse et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).
Plus de 400 représentants de 80 pays participent à cette conférence dont le but est d'examiner les progrès réalisés dans la lutte contre la violence armée et de "fixer clairement les priorités".
"Chaque jour, quelque 1.500 personnes meurent de mort violente dans des conflits armés ou en tant que victimes du crime organisé ou d’homicides", a déclaré le chef de la Direction du développement et de la coopération de la Confédération helvétique, Martin Dahinden, selon un communiqué du ministère suisse des Affaires étrangères.
"Le nombre de personnes qui décèdent des suites indirectes de la violence armée est encore bien plus élevé", a-t-il ajouté.
D'après le rapport, 526.000 personnes meurent de mort violente chaque année dans le monde, mais seulement 55.000 d'entre elles perdent la vie dans le cadre d'un conflit armé ou en raison du terrorisme.
Un quart de toutes les morts violentes est enregistré dans 14 pays, le Salvador ayant le taux le plus élevé de violence avec plus de 60 morts par an pour 100.000 habitants.
La violence armée a également un coût, particulièrement élevé, puisqu'il est estimé à 160 milliards de dollars par an, selon M. Dahinden.
Pour la seule Amérique centrale, la violence armée a engendré des coûts évalués à 6,5 milliards de dollars par an, soit 7,3% du PNB, au détriment des ressources consacrées à la santé et à l'éducation, a dénoncé la responsable du Pnud.
L'Amérique centrale est la région qui connaît la plus forte violence au monde, selon un rapport publié jeudi par le secrétariat de la Déclaration de Genève sur la violence armée et le développement, une initiative diplomatique lancée en 2008, réunissant 112 pays et visant à réduire la violence armée d'ici 2015.
Faisant référence aux troubles actuels dans différentes parties du monde, l’administratrice du Pnud, Helen Clark, a souligné que le chômage des jeunes, la concentration de la richesse entre les mains de quelques uns ainsi que l’exclusion de pans entiers de la population du développement, combinés avec un accès facile aux armes, peut conduire à "une dangereuse spirale de la violence".