Une conférence intitulée « Qu’arrive-t-il aux coptes d’Égypte ? » a été donnée hier au Centre catholique d’information (CCI), en présence du père Antonios Ibrahim, pasteur des coptes-catholiques au Liban, Édouard Bibawi, secrétaire général de la Ligue des coptes-catholiques, Habib Frem, secrétaire général des Ligues chrétiennes, Talal Doueihy, membre de la Ligue maronite, et le père Abdo Abou Kasm, directeur du CCI.
Le père Abou Kasm a estimé que « les dernières agressions (contre des manifestants coptes au Caire) ont défiguré le printemps d’Égypte, que les musulmans et les chrétiens avaient vécu main dans la main, contre l’injustice et la faim ». « Voilà que les chrétiens récoltent aujourd’hui le fruit de leur lutte en tueries au cours d’une manifestation durant laquelle ils revendiquaient leurs droits », a-t-il ajouté. Il a demandé aux Égyptiens « de faire une lecture adéquate de la période nouvelle que vit l’Égypte, et de construire un État civil moderne fondé sur l’égalité dans les droits et les devoirs ».
Pour sa part, le père Ibrahim a affirmé que « l’Église copte se considère comme un défenseur de la foi chrétienne, et a joué un rôle important dans le mouvement chrétien mondial, étant l’un des fondateurs du Conseil mondial des Églises ». Il s’est demandé « pourquoi tant de haine contre les coptes ? »
Édouard Bibawi a relevé la présence, depuis les années 70, de courants salafistes wahhabites qui sont très répandus auprès de millions de personnes. « L’avènement des manifestations coptes survient bien tard, et aurait été justifié depuis très longtemps », a-t-il dit. « Les gouverneurs arabes et les peuples de la région n’ont d’autre salut que par la création d’un État civil démocratique qui protège tous ses fils », a-t-il conclu.
Pour sa part, Talal Doueihy a souligné que les coptes sont une composante essentielle de l’Égypte et de l’Afrique du Nord. Il a blâmé « la voix trop basse de l’islam modéré qui rend possible cette dérive vers le fondamentalisme ».
Enfin, Habib Frem a rappelé que les chrétiens sont persécutés partout dans la région, notamment en Irak. « Et nous, à Beyrouth, nous courons derrière les intérêts politiques étroits, sans nous révolter ni crier au monde pour qu’il assume sa responsabilité dans le cours des événemets », a-t-il déploré.