M. Fatfat, qui avait soulevé, une fois de plus, le cas des « chemises noires » qui avaient fait leur apparition l’hiver dernier dans les rues de Beyrouth, pour intimider les forces politiques de l’opposition, a affirmé avoir été mis au défi de « sortir s’expliquer dans la rue » par son collègue du Hezbollah Ali Ammar. Un autre député du Hezbollah qui assistait à la réunion, Anwar Sahili, a assuré toutefois que son collègue avait simplement invité M. Fatfat à sortir de la salle « afin de ne pas troubler les débats... »
La séance était consacrée à trois affaires d’enlèvement : celle de l’ancien responsable du Baas syrien, Chebli Ayssami, enlevé à Aley, celle des trois frères Jassem, des Syriens également, et celle d’un Libanais de Saïda, Joseph Sader, employé de la MEA, enlevé alors qu’il se rendait à l’aéroport. Chebli Ayssami et les trois frères Jassem auraient été transférés en Syrie, après avoir été enlevés avec la complicité de personnalités libanaises proches de Damas et d’un officier des FSI, qui est le propre fils du général Ali el-Hajj, ancien directeur des FSI, qui avait purgé quatre ans de prison dans le cadre de l’affaire de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri.
Au cours d’une réunion précédente, le directeur général des FSI, le général Achraf Rifi, avait même accusé l’ambassade de Syrie au Liban d’avoir trempé dans cette affaire et d’avoir servi de lieu provisoire de séquestration.
Le général Rifi, a assuré M. Fatfat, n’a pas été notifié de la réunion et n’a pu donc apporter des précisions qu’il faut aux propos qu’il a tenus, qui ont été interprétés diversement par les députés, selon leur appartenance politique.
On sait que les débats en commission sont pris en sténo par des greffiers, sous l’œil des députés, et qu’ils sont donc imprécis. Les députés du 14 Mars tentent vainement d’obtenir que les débats soient filmés in extenso.
Hamadé « remercie le Ciel » de la création du TSL
Les deux ministres de l’Intérieur et de la Justice, Marwan Charbel et Chakib Cortbaoui, ont assisté à la réunion, ainsi que le procureur général de la Cour de cassation, Saïd Mirza. Ce dernier n’a pas voulu s’avancer sur les dossiers examinés, assurant que les données en sa possession « sont toujours incomplètes ».
Le rapporteur de la commission, Michel Moussa, a affirmé pour sa part que le père des frères Jassem et l’épouse de l’un d’eux ont décidé de retirer la plainte qu’ils avaient déposée pour enlèvement. À quoi les députés du 14 Mars ont affirmé que ces deux plaignants semblent, eux aussi, avoir disparu.
À la fin de la séance, le violent échange verbal qui a marqué la réunion, entre MM. Fatfat, du courant du Futur, et Ali Ammar, du Hezbollah, a poussé Marwan Hamadé « à remercier le Ciel » de la création, il y a 4 ans, du tribunal international.
« De cette façon, les criminels sont encerclés », a-t-il affirmé, faisant allusion au Hezbollah soupçonné d’avoir assassiné l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri, et de se conduire « en milice souveraine ».
Pour sa part, le député Georges Adwan (Forces libanaises) s’est étonné de ce que les dossiers de ces affaires, auxquels s’ajoute celui de l’employé de la MEA Joseph Sader, n’ont pas bougé depuis le mois de février dernier, et s’est étonné encore plus de constater que les dossiers de l’instruction de ces affaires avaient été fermés... alors que les enquêtes se poursuivent.
Qulle HONTE ! Nos Élus sont des ABADAYAT. À quatre pas d'ici, je te le fais savoir... Anastase Tsiris
02 h 44, le 25 octobre 2011