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Liban - Interview

Raï a demandé à l’ONU de proclamer « la neutralité du Liban »

« Nous payons un prix énorme à cause du conflit israélo-arabe et des crises actuelles de la région », a déclaré le patriarche maronite à « L’Orient-Le Jour » au terme de sa visite pastorale aux États-Unis.
Le patriarche maronite, Béchara Raï, s’est envolé hier pour Rome, concluant ainsi sa première visite pastorale aux États-Unis, marquée par de nombreuses manifestations sociales et religieuses, et par l’importante rencontre avec le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Dans une interview accordée à L’Orient-Le Jour à la veille de son départ à la résidence de Gregory Mansour, évêque du diocèse Saint Maron de Brooklyn, le patriarche a fait le point sur sa rencontre avec M. Ban et avec la diaspora libanaise.
« Nous avons préparé un mémorandum portant sur différents points, en particulier trois questions essentielles qui ont été traitées avec Ban Ki-moon », a indiqué le patriarche. Il s’agit notamment « de la valeur du Liban, du rôle des chrétiens au Moyen-Orient et de leur avenir, et du “ printemps arabe ”, sans toutefois oublier notre reconnaissance à tous les pays qui participent à la Finul ».
« Nous remercions la communauté internationale pour le sacrifice qu’elle assume en faveur de la paix au Liban-Sud », a-t-il dit.
« Le point qui semble avoir attiré particulièrement l’intérêt de Ban Ki-moon est le rôle du Liban et sa neutralité », a affirmé le patriarche, indiquant avoir souligné, lors de sa rencontre avec le secrétaire général, « comment chrétiens et musulmans libanais sont parvenus à créer un État différent de tous les autres au Moyen-Orient, à savoir une entité fondée sur la séparation de la religion et de l’État, tout en respectant les dimensions religieuses ».
Il a fait référence au pacte national, qui est « un exemple de convivialité et de démocratie parlementaire ». « À l’instar de tous les pays, le Liban a ses problèmes internes, mais il paye aussi un prix énorme à cause du conflit israélo-arabe et des crises actuelles du Moyen-Orient qui se répercutent directement ou indirectement sur le pays », a-t-il ajouté.
Le patriarche Raï a par ailleurs insisté auprès de M. Ban pour que la communauté internationale « veille à l’application de toutes les résolutions de l’ONU sur le Liban ». Le pays du Cèdre est en effet « une nécessité » selon les Arabes et « un message et un exemple pour l’Occident », selon le pape Jean-Paul II. « Notre pays devrait rester une oasis de rencontre des civilisations et de religions », a-t-il dit. Afin de préserver ces caractéristiques, le chef de l’Église maronite a demandé à l’ONU et à la communauté internationale « de faire le nécessaire pour déclarer la neutralité du Liban ».

Les chrétiens d’Orient
Un deuxième sujet soulevé avec Ban Ki-moon est celui des chrétiens du Liban et d’Orient. Le patriarche a insisté auprès du secrétaire général qu’ « il ne faut pas oublier que les chrétiens de cette partie du monde existent depuis 2 000 ans, du temps du Christ. Ils sont les pionniers des valeurs et de la culture chrétiennes, » a-t-il répété avec force.
Mgr Raï a rappelé que les chrétiens d’Orient « ont apporté une énorme contribution à la renaissance arabe et au développement culturel, social, économique et industriel », et demandé à la communauté internationale « d’éviter de les considérer comme de pures minorités numériques ».
« Nous voulons être considérés pour le rôle que nous jouons et pour le message que nous apportons », a-t-il dit. « Si jamais la communauté internationale souhaite vraiment véhiculer la démocratie, les libertés et les droits de l’homme, elle trouvera dans les chrétiens les meilleurs coopérateurs », a-t-il assuré.
Le troisième point important soulevé avec le secrétaire général est celui de la séparation entre la religion et l’État. « En tant qu’Église, nous respectons cette séparation. Nous ne soutenons par conséquent aucun régime. Ce n’est pas notre affaire. C’est celle des citoyens et des peuples », a dit le patriarche.
« Mais nous essayons de rappeler les principes d’éthique et de moralité de l’action sociale, économique et politique », a-t-il ajouté. « Par conséquent, nous sommes pour les réformes politiques nécessaires aux peuples. Nous sommes aussi pour la démocratie dans le monde arabe, les libertés et les droits de l’homme. Nous condamnons le recours à toute forme de violence, que ce soit de la part des peuples qui réclament ou des dirigeants qui s’opposent », a-t-il affirmé.
Le patriarche a invité les États à veiller à ce que le printemps arabe ne dégénère pas en guerre civile confessionnelle, comme c’est le cas en Irak. Il a mis l’accent sur le danger de « la transition d’un régime à un autre encore plus dur. Parce qu’il y a sur le terrain des groupes politiques fondamentalistes organisés qui sont soutenus, financés et armés par certains États et qui pourraient accéder au pouvoir, » a-t-il dit. Selon le patriarche, Ban Ki-moon a « acquiescé » en affirmant clairement que « l’Église et les chrétiens ont en effet un rôle à jouer ».
Pour ce qui est du bilan de la tournée pastorale du patriarche Raï aux États-Unis, il l’a jugé « positif ». Ce périple américain a permis au chef de l’Église maronite de rencontrer la diaspora libanaise des États-Unis à qui il a « rendu hommage pour l’image qu’elle reflète et pour sa contribution au développement de la société américaine ». Il a aussi noté que « la communauté libanaise des États-Unis a placé sa confiance en la personne du patriarche et en l’Église ».
Mgr Raï a profité de ses étapes pour « remercier cette communauté pour l’aide morale et financière qu’elle apporte aux familles libanaises et pour sa collaboration à de nombreux projets de construction d’églises, de clubs sportifs et de salles paroissiales. Soucieux de l’avenir des jeunes, le patriarche a cherché, lors de ce périple, à resserrer les liens entre la diaspora et les Libanais afin que ces derniers restent dans leur pays ».
Après avoir exprimé sa satisfaction au sujet de l’organisation de la vie religieuse maronite aux États-Unis, il a conclu en se félicitant du fait que « les traditions et les valeurs sont bien conservées » dans ce pays.
Le patriarche maronite, Béchara Raï, s’est envolé hier pour Rome, concluant ainsi sa première visite pastorale aux États-Unis, marquée par de nombreuses manifestations sociales et religieuses, et par l’importante rencontre avec le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Dans une interview accordée à L’Orient-Le Jour à la veille de son départ à la résidence de Gregory...
commentaires (11)

Carlos Achkar, je veux vous raconter une histoire. Un homme se trimballait dans les rues de Beyrouth et criait à qui voulait l'entendre qu'il offrirait un cheval à celui qui n'a pas peur de sa femme. Une porte s'ouvre, un homme apparaît et lui crie : Hé, moi je n'ai pas peur de ma femme. Elle n'ose même pas ouvrir la bouche. Alors l'autre lui dit : Voilà, vous êtes le gagant. Quelle couleur veux-tu le cheval ? Et le bonhomme rentre sa tête de la porte et crie : Marie, nous avons gagné un cheval, quelle couleur le veux-tu ? Cordialement Anastase Tsiris

Anastase Tsiris

15 h 29, le 24 octobre 2011

Tous les commentaires

Commentaires (11)

  • Carlos Achkar, je veux vous raconter une histoire. Un homme se trimballait dans les rues de Beyrouth et criait à qui voulait l'entendre qu'il offrirait un cheval à celui qui n'a pas peur de sa femme. Une porte s'ouvre, un homme apparaît et lui crie : Hé, moi je n'ai pas peur de ma femme. Elle n'ose même pas ouvrir la bouche. Alors l'autre lui dit : Voilà, vous êtes le gagant. Quelle couleur veux-tu le cheval ? Et le bonhomme rentre sa tête de la porte et crie : Marie, nous avons gagné un cheval, quelle couleur le veux-tu ? Cordialement Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    15 h 29, le 24 octobre 2011

  • Anastase, si seulement la journée était de 48h et que ma femme me laisse passer plus de temps devant mon ordinateur. Carlos Achkar

    carlos achkar

    14 h 22, le 24 octobre 2011

  • Carlos Achkar, exprime-toi, mon ami, de plus en plus sur ce forum que vous enrichissez par vos interventions. Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    12 h 25, le 24 octobre 2011

  • "La neutralité du Liban", un rêve pour beaucoup de libanais. Mais ce rêve peut il être exaucé avec une milice qui sape et menace les fondements, l'existence et la survie de l'Etat? Carlos Achkar

    carlos achkar

    07 h 58, le 24 octobre 2011

  • Un seul mot..ENFIN

    GEDEON Christian

    07 h 20, le 24 octobre 2011

  • Si ce que dit M. Jabbour est vrai, SB Mgr Rai a raison de craindre l'avenement d'un regime integriste, a la place du Baas syrien.

    Bardawil Michel Charles

    05 h 10, le 24 octobre 2011

  • Si ce que nous dit André est vrai et personellement je n'en doute pas du tout, quoique l'ordre à mon avis viendrait plus des lobbyistes sio en connection avec les salafistes, j'aurai souhaiter que notre Monseigneur Rai rencontre des libnais de toutes les confessions aux us. Mais c'est bon de savoir qu'il est sur le retour , c'est ici que la terre a besoin de bénédiction. Ce qu'il a dit au haut fonctionnaire du machin arrivera aux destinataires du message, non! à qui vous pensiez, c'est pas au locataire par intérim de la maison blanche à qui je pense..

    Jaber Kamel

    04 h 53, le 24 octobre 2011

  • Nous sommes fiers de notre patriarche qui prone la democratie, l'entente et l'egalite dans le monde et qui donne une belle image de notre Liban. A part le fait qu'il respecte toutes les confessions, il a l'intelligence et la sagesse de separer la politique de la religion. C'est un homme sense et juste qui oeuvre pour la paix et l'entente, tout cela en fixant des limites aux divers protagonistes sur la scene internationale et ce d'une facon tres diplomate.

    Michele Aoun

    02 h 16, le 24 octobre 2011

  • "Le patriarche Rai demande à l'ONU de proclamer la neutralité du Liban, qui devrait rester une oasis de rencontre des civilisations et des religions". Le patriarche exprime la vocation du Liban et le rêve des Libanais, entravés par des aveugles qui enfoncent ce pays dans des axes étrangers totalitaires, alors qu'il doit être préservé en dehors de tous les axes de n'importe quelle nature.

    Halim Abou Chacra

    02 h 06, le 24 octobre 2011

  • - - Vive notre patriarche . Maintenant que sa visite pastorale aux états unis à pris fin , on peut dévoiler les raisons qui ont annulé sa encontre officielle avec le président Obama , qui était bien programmée je vous signale ! C'est une femme qui en est la cause , et cette femme s'appelle DALIA MOUJAHED qui est un haut fonctionnaire aux affaires étrangères US et consultante supérieure , pour les affaires des pays arabes et islamiques , qui elle , est d'origine Egyptienne , et ceci à la demande de la haute direction des frères musulmans en Egypte , qui considèrent que l'administration US doit amener son appui et support au courant Sunnite face au courant Iranien Chiite dans la région ! Elle a eu pour cela , l'indispensable aide de son assistant JOHN ESPOSITO , qui est le conseiller pour les affaires arabes et islamiques , ce qui a aidé à l'annulation de cette rencontre et visite !!! Il faut savoir que ce TEAM ou Lobby politique , est celui qui a une influence sur les décisions du président Obama , dans le dossier du Moyen Orient .

    JABBOUR André

    01 h 45, le 24 octobre 2011

  • Sa Béatitude a fait ce qu'il peut avec de bonnes intentions. Un Liban à la Suisse, garanti par les Nations Unies, serait le souhait et l'aspiration ultime de tout vrai Libanais. Nous remercions le Prélat pour ses grands et sincères efforts. Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    21 h 00, le 23 octobre 2011

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