L'armée syrienne perd encore des hommes. Photo archives/Sana/
Des affrontements ont opposé jeudi l'armée régulière à des hommes armés dans un village du centre de la Syrie, a indiqué le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"De violents affrontements ont opposé ce jour des soldats à des hommes armés, vraisemblablement des déserteurs" à Bourhaniyyé, près de Qousseir, ville de la région de Homs non loin de la frontière libanaise, a indiqué Rami Abdel Rahmane par téléphone à l'AFP.
Citant des habitants du village, il a ajouté que "ces affrontements avaient fait de nombreux morts et de blessés parmi les soldats outre la destruction de deux véhicules militaires" de l'armée régulière. Il n'était pas en mesure de préciser le nombre de victimes.
En outre, le courant électrique, l'eau et les communications ont été coupés de la ville de Qousseir, selon le président de l'OSDH.
Ces affrontements surviennent alors que les attaques contre l'armée régulière et les affrontements l'opposant à des déserteurs présumés se sont multipliées ces derniers temps, les forces de sécurité faisant face désormais à une opposition armée. Autour de Qousseir, ces combats ne cessent de gagner en intensité.
Les affrontements ont causé la mort de 5 civils mercredi et 7 soldats au moins ainsi que des blessés dans les localités de Joussiyé et Nazariyé, voisines de Qousseir. Onze autres personnes ont été tuées mercredi par des partisans du régime du président Bachar el-Assad et les forces de sécurité au cours de perquisitions à travers le pays, selon des militants.
D'autre part, deux civils ont été tués jeudi et un troisième a succombé à des blessures subies la veille.
A Homs, "une femme a été tuée dans le quartier de Deir Baalaba à la suite de tirs à la mitrailleuse lourde sur sa maison", a indiqué l'OSDH. "Un autre civil est mort à Hawache, à Sahl el-Ghab, dans la région de Hama (centre), et cinq autres ont été blessés par des tirs nourris des forces de sécurité qui dispersaient des habitants qui encerclaient un camp militaire dans le village pour réclamer la libération de proches en détention", ajoute l'ONG.
D'autre part, "un civil est mort dans le quartier Nazihine des suites de blessures subies la veille (mercredi) lors de perquisitions des forces de sécurité et de milices civiles", selon l'ONG basée en Grande-Bretagne.
L'OSDH a, par ailleurs, fait état de manifestations dans diverses zones de Sahl el-Ghab en riposte à l'arrestation d'écoliers de l'école du village de Hawache dont les habitants ont coupé les rues, brûlé des pneus et encerclé le camp de l'armée.
Paris en appelle à l'Inde
Sur le plan diplomatique, la France tente d'ouvrir un dialogue avec l'Inde sur la crise en Syrie, en dépit de vues divergentes sur la résolution du conflit, a déclaré jeudi à New Delhi le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé. "Nous pensons en France que le régime de Assad est en train de perdre sa légitimité parce qu'aucun gouvernement ne peut recourir à la violence, à des armes lourdes, contre sa population", a-t-il déclaré. "Nous pensons donc que le Conseil de sécurité ne doit pas rester silencieux dans une telle situation", a-t-il souligné lors d'un point presse conjoint avec son homologue indien, S.M. Krishna.
Le ministre français a ajouté avoir "expliqué notre position à l'Inde et vouloir continuer le dialogue".
A l'ONU, l'Inde, l'un des dix membres non-permanents du Conseil de sécurité, s'était abstenue le 4 octobre, comme le Brésil et l'Afrique du Sud, autres pays émergents, lors du vote sur une résolution condamnant la répression en Syrie et menaçant le régime syrien de "mesures ciblées". La résolution présentée par le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et le Portugal, avait été bloquée par le double veto de la Chine et de la Russie.
"Nous travaillons toujours à ce projet (de résolution)", a déclaré M. Juppé. Le texte, a-t-il dit, est "assez modéré" car la résolution n'implique pas de sanctions contre la Syrie mais prévient Damas que le régime doit mettre fin à la violence contre sa population civile et ouvrir un programme de réformes.
Relevant l'initiative de la Ligue arabe pour tenter un dialogue entre le gouvernement syrien et l'opposition, le chef de la diplomatie française a dit espérer une "issue possible à travers ce dialogue".
Au terme d'une réunion extraordinaire sur la Syrie au Caire, la Ligue arabe a appelé dimanche à la tenue d'une "conférence de dialogue national" d'ici quinze jours au Caire entre le gouvernement syrien et l'opposition, pour mettre fin aux violences et "éviter une intervention étrangère".
Par ailleurs, la Syrie a donné son accord pour une visite d'une délégation de la Ligue à Damas, mercredi prochain, dans le cadre d'efforts pour mettre fin aux violences dans ce pays, a annoncé jeudi l'organisation panarabe dans un communiqué.
"De violents affrontements ont opposé ce jour des soldats à des hommes armés, vraisemblablement des déserteurs" à Bourhaniyyé, près de Qousseir, ville de la région de Homs non loin de la...