Rechercher
Rechercher

Liban - Social

La grève des enseignants maintenue pour aujourd’hui ; sit-in prévu devant le Grand Sérail

Alors que les enseignants s’apprêtent à manifester aujourd’hui devant le Grand Sérail, la grogne de nombreux syndicats contre la décision « tronquée » du Conseil des ministres sur le réajustement des salaires s’accentue.
La grève du syndicat des enseignants aura donc lieu aujourd’hui, a indiqué hier le président de ce syndicat, Neemat Mahfoud. Elle sera accompagnée d’un sit-in devant le Grand Sérail, auquel le comité de coordination syndicale a convié tous les professeurs, en signe de protestation contre la décision du gouvernement sur le réajustement des salaires, sur base d’un accord passé avec la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL) la semaine dernière. Les enseignants la jugent « honteuse et injuste, puisque le taux d’inflation depuis 1996 a dépassé les 100 % ». Ils ont également « refusé toute augmentation des impôts qui grignoterait encore plus le pouvoir d’achat des citoyens ».
« La grève concerne tous les établissements, publics et privés », a assuré Mahfoud. Et d’ajouter : « La grève a des objectifs bien précis : d’une part, ne priver aucune catégorie de la hausse des salaires. D’autre part, améliorer les services sociaux. Enfin, réviser la politique financière, parce que les responsables reprennent d’une main ce qu’ils nous ont donné de l’autre. »
La grève et le sit-in ont été appuyés par de nombreux syndicats enseignants, comme la Ligue des enseignants du cycle secondaire public au Liban, les enseignants du Parti communiste libanais (PCL) et ceux du Parti socialiste progressiste (PSP).
Ce mouvement des enseignants n’a cependant pas manqué de faire polémique. Le secrétaire général des écoles catholiques, le père Marwan Tabet, a annoncé que « demain (aujourd’hui) est une journée d’école normale », soulignant que les écoles ne peuvent fermer leurs portes si les syndicats décident de faire grève, à moins d’événements hors du commun. Il s’est par ailleurs étendu sur « l’impact d’une hausse salariale sur les scolarités, qui ont déjà été augmentées cette année ».
C’est ce même point que soulèvent, dans un communiqué, les comités de parents des écoles catholiques à Beyrouth, au Metn et à Kesrouan-Jbeil. Ils ont annoncé « leur refus d’une hausse salariale qui surviendrait aux dépens des parents, entraînant une augmentation des scolarités qu’ils ne peuvent plus supporter ».

Grogne syndicale généralisée
D’un autre côté, plusieurs syndicats ont réitéré hier leur refus de l’accord passé entre la CGTL et le gouvernement sur la hausse des salaires, le jugeant « tronqué ». Une réunion en a rassemblé plusieurs au siège de l’Union nationale des syndicats d’ouvriers et d’employés. Ces syndicats ont revendiqué « une rectification de la décision prise en Conseil des ministres dans le sens d’une modification du calcul de la cherté de vie, et d’une application de divers services sociaux complémentaires ».
L’Union a critiqué la CGTL « pour avoir raté une occasion historique en reportant sa grève mercredi dernier, et en acceptant ces solutions tronquées du gouvernement, alors que la grève aurait bénéficié d’une mobilisation sans précédent qui aurait renforcé le mouvement de revendication à l’avenir ». Elle a appelé « à poursuivre les activités de protestations jusqu’à ce que les revendications soient satisfaites ».
Des prises de positions similaires ont été affichées par le syndicat des employés et ouvriers de l’Office des eaux de Beyrouth et du Mont-Liban, ainsi que par les syndicats des ouvriers de l’impression et de la presse.
Du côté des employeurs, le syndicat des propriétaires d’hôpitaux a certifié être dans l’incapacité d’assurer une quelconque hausse des salaires, dans les conditions présentes.
Par ailleurs, le ministre du Travail Charbel Nahas a reçu hier une délégation des employés de la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS), présidée par Yaacoub Sarraf. Celui-ci a précisé que la délégation « ne demande pas une hausse des salaires, mais simplement que les lois en vigueur soient appliquées, afin que les employés de la CNSS soient sur le même pied d’égalité que ceux des autres institutions publiques ».
Enfin, la députée Bahia Hariri a abordé, au cours d’un meeting à Saïda, le sujet de réajustement des salaires. Elle a souligné qu’il fallait considérer cette question « avec responsabilité », afin que « cette hausse n’ait pas un impact sur la masse monétaire ». Elle a appelé « à la mise en application d’un pacte social qui assure la complémentarité entre les patrons et les travailleurs ».
La grève du syndicat des enseignants aura donc lieu aujourd’hui, a indiqué hier le président de ce syndicat, Neemat Mahfoud. Elle sera accompagnée d’un sit-in devant le Grand Sérail, auquel le comité de coordination syndicale a convié tous les professeurs, en signe de protestation contre la décision du gouvernement sur le réajustement des salaires, sur base d’un accord passé avec...
commentaires (1)

Il est injuste de défavoriser ceux dont le salaire est égal ou supérieur a 1 800 000 livres. Illogique et non démocratique est la décision prise par le gouvernement qui veut imposer son point de vue pour je ne sais quelle raison. Et puis pourquoi cette discrimination frustrante pour les salariés: 200 000 pour certains, 300 000 pour d'autres et zéro pour les mieux rémunérés qui vont voir leur salaires baisser au lieu d'augmenter, comparé à ceux dont le salaire s'y rapproche? Ca ne s'est jamais vu depuis que le coût de la vie renchérit. En attendant de la rectifier, il vaut mieux surseoir à l'application de cette décision, car déjà les prix ont augmenté sur le marché, le gouvernement n'ayant pris aucune mesure pour les contrôler.

Bardawil Michel Charles

07 h 08, le 19 octobre 2011

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Il est injuste de défavoriser ceux dont le salaire est égal ou supérieur a 1 800 000 livres. Illogique et non démocratique est la décision prise par le gouvernement qui veut imposer son point de vue pour je ne sais quelle raison. Et puis pourquoi cette discrimination frustrante pour les salariés: 200 000 pour certains, 300 000 pour d'autres et zéro pour les mieux rémunérés qui vont voir leur salaires baisser au lieu d'augmenter, comparé à ceux dont le salaire s'y rapproche? Ca ne s'est jamais vu depuis que le coût de la vie renchérit. En attendant de la rectifier, il vaut mieux surseoir à l'application de cette décision, car déjà les prix ont augmenté sur le marché, le gouvernement n'ayant pris aucune mesure pour les contrôler.

    Bardawil Michel Charles

    07 h 08, le 19 octobre 2011

Retour en haut