Le président Michel Sleiman et le ministre des Affaires sociales, Waël Bou Faour, ont lancé hier le projet « National Poverty Targeting System for Social Safety Nets Programs » (NPTP), ou le programme d’assistance aux ménages les plus démunis, une initiative cofinancée par le gouvernement libanais, le ministère italien des Affaires étrangères – Bureau de la Coopération italienne, la Banque mondiale et l’ambassade du Canada. « Ce programme contribue à la reformulation du système national de protection sociale sur la base des critères de transparence, d’objectivité et d’efficacité pour une meilleure cohérence et complémentarité entre les ministères concernés », selon un communiqué de l’ambassade d’Italie.
« Les défis liés à la pauvreté imposent, à l’État au premier degré, de prendre des mesures rapides et de créer des opportunités de travail supplémentaires », a déclaré le président Sleiman lors de la cérémonie de lancement du programme, qui s’est tenue à la Maison de l’avocat, en présence du président du Parlement Nabih Berry, du Premier ministre Nagib Mikati, de l’ambassadeur d’Italie Giuseppe Morabito, du représentant régional de la Banque mondiale, Hedi Larbi, de l’ambassadrice du Canada au Liban, Hilary Childs-Adams, ainsi que de plusieurs ministres, députés et représentants des différents ministères et de la société civile.
Pour le président de la République, qui a insisté sur l’importance qu’il accorde aux affaires sociales, « la construction d’un capital social se fait à travers l’augmentation des capacités du citoyen ». « C’est à partir de là que l’État, par le biais du ministère des Affaires sociales, a établi un programme qui se base sur le droit de chaque ménage à réclamer une aide à l’État », a déclaré M. Sleiman, en précisant toutefois que ce programme « vise à aider les familles les plus pauvres, en veillant à ce que ces aides ne soient pas un prétexte pour ne pas travailler ». Estimant qu’il « était temps de se préoccuper des affaires économiques et sociales, et de répondre aux doléances des citoyens », le président Sleiman a assuré que « nous possédons un important potentiel humain, ce qui nous permet de nous attendre à un avenir prometteur (...) qui réponde à notre volonté de mettre en œuvre la décentralisation administrative, garante d’un développement équilibré (...) ».
S’attardant sur la relation entre la politique et l’économie, qui mérite un réexamen à la lumière de la crise financière mondiale, le chef de l’État a affirmé qu’il « n’est plus permis que l’économie soit au service des politiques, ni l’inverse d’ailleurs, si ceci a pour effet de stimuler une concurrence dénuée des principes de démocratie et des limites morales ». M. Sleiman a rappelé dans ce cadre les statistiques des Nations unies qui font état de « près d’un milliard de personnes qui continuent de souffrir de pauvreté extrême, sans compter l’augmentation des prix des produits de première nécessité et la multiplication des conflits armés ».

À Baabda
Plus tôt dans la journée, le président de la République a reçu le ministre de l’Économie et du Commerce Nicolas Nahas, avec lequel il a passé en revue les récents développements, notamment économiques, avant de s’entretenir avec le député Nabil de Freige des principales questions qui animent la scène politique. Le président Sleiman a également reçu une délégation de l’Université Saint-Jospeh, présidée par le père recteur s.j. René Chamussy, qui lui a fait part d’un projet de centre technique de médiation, qui a pour but la formation de médiateurs aptes à intervenir pour la résolution des litiges dans les différentes institutions. Le président Sleiman a accueilli ce projet avec enthousiasme.