Dans une interview accordée au quotidien saoudien al-Riyad, M. Geagea a déclaré que jusqu’à présent, il avait la conviction que le statu quo actuel était appelé à se maintenir au Liban. Il a toutefois souligné que la donne a totalement changé à la lumière de la divulgation par les États-Unis d’un complot iranien ayant pour but d’assassiner l’ambassadeur saoudien à Washington, Adel al-Joubayr. « Une forte confrontation a éclaté de manière inattendue entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, d’une part, et l’Iran, d’autre part, a déclaré M. Geagea. À la lumière de ce développement, je ne suis plus certain que ce statu quo pourra être maintenu. » Le leader des FL a toutefois souligné qu’il faut « attendre un peu pour jauger dans les prochains jours et les prochaines semaines les retombées de cet événement et son impact possible sur le Liban ».
Évoquant la portée de ce complot iranien contre la diplomatie saoudienne, M. Geagea a déclaré : « Indépendamment des données disponibles ou de celles qui n’ont pas été divulguées, force est de relever qu’en l’espace de quelques jours, nous sommes passés de l’état de confrontation froide à une confrontation chaude, et il est nécessaire d’attendre pour savoir comment cette confrontation va évoluer. » Et le leader des FL d’ajouter : « L’Arabie saoudite est un acteur essentiel au Moyen-Orient et elle a un impact important sur les États de la région. D’où le fait qu’elle a été la cible d’un complot. D’autre part, certaines parties semblent s’en tenir encore à une thèse qui était répandue dans les années 70 et 80 du siècle dernier, selon laquelle toute atteinte à l’Arabie saoudite provoquait à son niveau un repli sur soi, à l’intérieur de ses frontières, de manière à éviter de se mêler des affaires de la région. D’aucuns sont restés avec cette impression qu’il est possible de faire peur à l’Arabie saoudite. À mon avis, les atteintes aux ambassadeurs saoudiens ont pour but de faire parvenir un message à l’Arabie saoudite, dont il ressort qu’elle ne devrait pas intervenir dans les affaires de la région. Mais, à mon sens, ce message provoquera un effet contraire. Preuve en est les réactions enregistrées sur ce plan ».
La crise syrienne
Interrogé, par ailleurs, sur la position du 14 Mars, et plus particulièrement des Forces libanaises et du courant du Futur, à l’égard de la crise syrienne, M. Geagea a déclaré : « S’ingérer dans les affaires intérieures d’un pays tiers est une chose et donner son point de vue au sujet d’un vaste mouvement politique en est une autre. En ce qui nous concerne, nous ne voulions pas que la Syrie envoie ses troupes au Liban ou qu’elle mette sur pied des groupes armés, qu’elle perpétue des attentats aux explosifs, ou qu’elle forme des cellules de renseignements. À l’évidence, nous ne nous livrons pas à de tels actes actuellement en Syrie. Tout ce que nous faisons, c’est d’adopter une prise de position politique de principe. »
En réponse à une question, M. Geagea a souligné qu’il est évident que tout changement en Syrie aura un impact négatif sur son influence au Liban, d’autant que « tout nouveau régime ne s’appuiera pas sur les alliés du pouvoir actuel ». « L’une de conséquences d’une chute du régime baassiste serait le démantèlement des bases militaires palestiniennes en dehors des camps, a-t-il souligné. L’une des conséquences se manifestera aussi au niveau des armes du Hezbollah et des camps d’entrainement en Syrie. »
Interrogé sur les dernières manifestations organisées par les coptes en Égypte, le leader des FL a déclaré que « contrairement à ce que certains pensent, ce qui s’est produit en Égypte conforte notre opinion ». « Dans toute révolution, a-t-il relevé à cet égard, des actes de violence se produisent durant la phase de transition, mais l’important c’est que les collectivités puissent défendre leurs intérêts. Ce qui s’est produit avec les coptes en Égypte reste au centre de l’actualité.
J'ai l'impression que cette histoire va accélérer les pourparlers entre les Etats Unis et l'Iran. Peut-être aussi résulter à l'échange de certains espions. De toute façon, aider à mijoter le nouveau YALTA dans la marmite. Chacun s'adonnant à arrange ses pions sur l'échiquier régional. Et, voilà ! Anastase Tsiris
04 h 43, le 17 octobre 2011