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Culture - Arts premiers

Les Maoris racontés par eux-mêmes au Musée du quai Branly à Paris

Les Maoris présentent leurs « trésors » ancestraux au Musée du quai Branly à Paris, le temps d’une exposition qui permet de mieux comprendre ce peuple, au-delà du simple haka, la célèbre danse guerrière popularisée par l’équipe de rugby néo-zélandaise.

Masque et statuettes maoris, des pièces de l’exposition du quai Branly.  (DR)

« Maoris. Leurs trésors ont une âme » qui permet de découvrir 250 œuvres anciennes et contemporaines issues des collections du musée national de Nouvelle-Zélande Te Papa, qui s’attache notamment à sauvegarder la culture maorie.
Fragments de pirogues anciennes (waka), maison de réunion ancestrale reconstituée, outils et objets de parure, capes, pendentifs en jade, kit de tatouage : ils évoquent la généalogie, les liens entre toutes choses, l’identité maorie.
L’exposition, montrée pour la première fois hors de Nouvelle-Zélande, a été entièrement conçue par les équipes du musée Te Papa situé à Wellington (Sud).
« Nous leur avons dit “venez raconter votre histoire de la façon dont vous voulez qu’elle soit entendue », explique à l’AFP Stéphane Martin, président du musée parisien. « Pour eux, le message le plus important est qu’il n’y a pas d’interruption entre le passé et le présent. Ils ont donc mis en parallèle objets anciens et modernes », souligne-t-il.
D’origine polynésienne, les Maoris sont arrivés en Nouvelle-Zélande il y a moins de mille ans. Ils représentent actuellement 15 % de la population néo-zélandaise (qui se monte à 4,2 millions de
personnes).
« Nous voulons montrer que notre culture est dynamique et vivante même s’il reste encore beaucoup de progrès à faire notamment pour sauvegarder notre langue », déclare Michelle Hippolite, chef maori et l’une des responsables du Te Papa.
Militante, l’exposition allie des symboles et des objets emblématiques de la lutte des Maoris pour l’auto-détermination et le contrôle de leur territoire.
Elle démarre par l’évocation du traité de Waitangi signé en 1840 entre les Britanniques et les Maoris. Ce texte bilingue reconnaît la colonisation anglaise, mais garantit aux Maoris la possession de leurs terres. La version anglaise diffère de celle en maori, d’où des interprétations divergentes. C’est néanmoins sur la base de ce document qu’ils parviennent désormais à reconquérir peu à peu des terres.
Le visiteur est invité à toucher un « pounamu », type de jade très recherché qu’on ne trouve que dans les montagnes du sud du pays. Il sera alors investi par la « mauri », force vitale qui vient de la terre, explique Magali Melandri, responsable de la collection Océanie au quai Branly. Cette néphrite est souvent portée en pendentif.
À côté de fragments très ouvragés de canots anciens, une pirogue monoplace de course ancre les Maoris dans le XXIe siècle.
L’art du tatouage traditionnel, ou Ta moko, est également évoqué au passé et au présent. Les Maoris se servaient au départ de ciseaux pour graver la peau avec des motifs reflétant la généalogie de la personne. Depuis quelques années, le Ta moko est redevenu tendance chez les Maoris en quête d’identité et certaines femmes n’hésitent plus à se faire tatouer le bas du visage.
La lutte des Maoris pour reconquérir leur territoire est largement évoquée : marche pour la terre de 1975, occupation de Bastion Point en 1978, marche de protestation pour le littoral et les fonds marins de 2004.
Un grand drapeau qui accompagne ces luttes a été accroché avec beaucoup de soin. « Il est dit que ce drapeau ne doit jamais toucher le sol tant que les Maoris n’auront pas récupéré l’intégralité de leurs terres », indique M. Martin.
Lors d’une cérémonie, les équipes du Te Papa ont solennellement confié au quai Branly la garde de leurs « trésors » le temps de l’exposition qui se termine le 22 janvier.
« Maoris. Leurs trésors ont une âme » qui permet de découvrir 250 œuvres anciennes et contemporaines issues des collections du musée national de Nouvelle-Zélande Te Papa, qui s’attache notamment à sauvegarder la culture maorie.Fragments de pirogues anciennes (waka), maison de réunion ancestrale reconstituée, outils et objets de parure, capes, pendentifs en jade, kit de tatouage :...
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