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À La Une - Nobel

Nobel de la paix : les femmes à l’honneur

Le prix a été conjointement attribué aux Libériennes Ellen Johnson Sirleaf et Leymah Gbowee, ainsi qu'à la Yéménite Tawakkol Karman.

La présidente du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf, la militante libérienne Leymah Gbowee et la Yéménite Tawakkol Karman.

Le prix Nobel de la paix a été conjointement attribué vendredi à deux femmes libériennes, la présidente Ellen Johnson Sirleaf et la militante Leymah Gbowee, ainsi qu'à la Yéménite Tawakkol Karman, a annoncé le comité Nobel norvégien. Cette dernière est la première femme arabe lauréate de ce prix.

 

Les trois lauréates, qui succèdent au dissident chinois Liu Xiaobo, sont récompensées "pour leur lutte non violente en faveur de la sécurité des femmes et de leurs droits à participer aux processus de paix", a déclaré à Oslo le président du comité Nobel norvégien, Thorbjoern Jagland.

 

Première femme à être démocratiquement élue à la tête d'un pays africain en 2005, Ellen Johnson Sirleaf, 72 ans, a œuvré pour la reconstruction d'un pays ravagé par 14 ans de guerres civiles, qui ont fait quelque 250.000 morts et laissé une économie exsangue. "Depuis son investiture en 2006, elle a contribué à assurer la paix au Liberia, à promouvoir le développement économique et social, et à renforcer la place des femmes", a fait valoir M. Jagland.

"Je suis très heureuse de ce prix qui est le résultat de mes années de combat pour la paix dans ce pays', a affirmé la présidente à la presse, rappelant que "c'est un prix partagé" avec sa compatriote pacifiste Leymah Gbowee, et donc "un prix pour toutes les femmes libériennes". "Cela signifie que nous devons travailler pour la paix", a dit la président devant sa résidence de Monrovia.

Elle a reconnu qu'en "cette période politique", ce prix était "très significatif" pour elle. Une élection présidentielle, couplée à des législatives et des sénatoriales, doit avoir lieu mardi au Liberia et le prix Nobel constitue un sérieux coup de pouce à Mme Johnson Sirleaf qui se représente pour un second mandat de cinq ans et est très critiquée dans son propre pays.

En témoigne la réaction de l'opposant Winston Tubman, principal adversaire en lice contre Mme Sirleaf à la présidentielle de mardi : "Mme Sirleaf ne mérite pas un prix Nobel de la paix, parce qu'elle a commis de la violence dans ce pays. Ce prix est inacceptable et non mérité".

 

 

L'accession d'Ellen Johnson Sirleaf au pouvoir a été rendue possible par le travail sur le terrain de Leymah Gbowee, "guerrière de la paix" à l'origine d'un mouvement pacifique qui contribuera, notamment à l'aide d'une "grève du sexe", à mettre fin à la deuxième guerre civile en 2003. Lancée en 2002, son initiative originale voit les femmes -- toutes confessions religieuses confondues -- se refuser aux hommes tant que les hostilités se poursuivent, ce qui oblige Charles Taylor, ex-chef de guerre devenu président, à les associer aux négociations de paix. "Leymah Gbowee a mobilisé et organisé les femmes au-delà des lignes de division ethniques et religieuses pour mettre fin à une longue guerre au Liberia et assurer la participation des femmes aux élections", a noté M. Jagland.

"C'est un Nobel pour les femmes africaines, c'est comme ça que je le décrirais. C'est pour les femmes en général, mais particulièrement pour les femmes en Afrique", a déclaré Leymah Gbowee, dans un entretien téléphonique avec l'AFP depuis New York où elle présente un livre.

 

 

Issue d'un autre continent, la troisième lauréate Tawakkol Karman, "aussi bien avant que pendant le printemps arabe", a elle aussi joué "un rôle prépondérant dans la lutte en faveur des droits des femmes, de la démocratie et de la paix au Yémen", a-t-il ajouté.

Tawakkol Karman s'est déclarée "heureuse et surprise" d'avoir reçu le prix Nobel de la paix, le dédiant aux militants du "Printemps arabe". "Il s'agit d'un honneur pour tous les Arabes, les musulmans et les femmes. Je dédie ce prix à tous les activistes du Printemps arabe", a-t-elle dit à la chaîne d'information arabe Al-Arabiya, basée à Dubai. "L'attribution de ce prix est également une reconnaissance par la communauté internationale de notre révolution et de sa victoire inéluctable", a encore dit à l'AFP Mme Karman, interrogée sur la Place du changement à Sanaa où les contestataires campent depuis février.

Les cybermilitants égyptiens Waël Ghonim et Esraa Abdel Fattah, dont les noms ont circulé pour le prix Nobel de la paix 2011, ont félicité Tawakkol Karman pour sa "victoire méritée".

 

 

Jusqu'à présent, seules 12 femmes avaient reçu le prix Nobel de la paix en 110 ans d'histoire, la dernière étant l'écologiste kényane Wangari Maathai qui vient de décéder.

Un record de 241 individus et organisations étaient en lice cette année pour le Nobel de la paix, une édition pour laquelle des acteurs du "printemps arabe" étaient donnés comme favoris.

Le prix sera remis à Oslo le 10 décembre, date-anniversaire de la mort de son fondateur, l'industriel et philanthrope suédois Alfred Nobel. Il consiste en une médaille, un diplôme et un chèque de 10 millions de couronnes suédoises (environ un million d'euros).

 

Le prix Nobel de la paix a été conjointement attribué vendredi à deux femmes libériennes, la présidente Ellen Johnson Sirleaf et la militante Leymah Gbowee, ainsi qu'à la Yéménite Tawakkol Karman, a annoncé le comité Nobel norvégien. Cette dernière est la première femme arabe lauréate de ce prix.
 
Les trois lauréates, qui succèdent au dissident chinois Liu Xiaobo, sont récompensées "pour leur lutte non violente en faveur de la sécurité des femmes et de leurs droits à participer aux processus de paix", a déclaré à Oslo le président du comité Nobel norvégien, Thorbjoern Jagland.
 
Première femme à être démocratiquement élue à la tête d'un pays africain en 2005, Ellen Johnson Sirleaf, 72 ans, a œuvré pour la reconstruction d'un pays ravagé par 14 ans de guerres civiles, qui ont fait quelque 250.000...
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