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Moyen Orient et Monde - Révolte

Les veto vont « encourager la violence », prévient l’opposition syrienne

Damas se félicite de l’échec de la résolution, l’Occident indigné.

Sur cette photo tirée de YouTube, les étudiants de l’Université Baas de Homs manifestent en soutien au Conseil national syrien.

L’opposition syrienne et plusieurs pays occidentaux ont condamné hier le veto russo-chinois à un projet de résolution au Conseil de sécurité condamnant le régime syrien pour sa répression sanglante.
Burhan Ghalioune, universitaire syrien basé à Paris et récemment élu président du Conseil national syrien (CNS), la principale instance de l’opposition syrienne, a spécifiquement condamné la position de Moscou. « Soutenir Bachar el-Assad dans son projet militariste et fasciste ne va pas encourager le peuple syrien à rester dans la révolution pacifique », a-t-il réagi, jugeant que les Russes « encouragent vraiment la violence ». « Pour éviter ce glissement, il faut que la communauté internationale agisse vraiment d’une autre façon », a souligné le chef du CNS. « Le veto russe est un véritable coup de poignard dans le dos du peuple syrien, mais il ne faut pas avoir peur, les manifestations vont se poursuivre », a-t-il insisté, ajoutant que l’opposition « refuse une intervention militaire pour protéger les civils ».
À Damas, Bouthaina Chaabane, conseillère politique du président Assad, a évoqué pour sa part une journée historique, car la Russie et la Chine se sont placées aux côtés des peuples et contre les injustices. « Je pense que les Syriens sont contents de constater qu’il existe d’autres puissances dans le monde pour se dresser contre l’hégémonie et l’intervention militaire dans les affaires des pays et des peuples », a-t-elle ajouté. Le ministère syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, cité par l’agence officielle SANA, a également salué le veto qui « redonne espoir et confiance dans le système mondial ».

Erdogan reste de fer
Outre l’opposition syrienne, de nombreuses voix en Occident ont déploré le veto sino-russe.
Le département d’État américain a promis hier soir de « maintenir la pression sur le régime Assad. Les États-Unis vont continuer à travailler avec le plus de pays possible pour augmenter la pression sur le régime syrien (...) ; le nombre de pays prêts à resserrer l’étau sur le régime continue d’augmenter et va augmenter. Nous travaillerons avec eux », a déclaré la porte-parole du département d’État Victoria Nuland, insistant que « la courageuse et largement pacifique opposition syrienne a été abandonnée dans ce vote ». Susan Rice, l’ambassadrice américaine à l’ONU, avait déjà affirmé juste après le vote que les États-Unis étaient « furieux ».
« C’est un triste jour pour le peuple syrien » et « pour le Conseil de sécurité », a déclaré de son côté le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, tandis que ses homologues allemand et britannique, Guido Westerwelle et William Hague, ont jugé « très regrettable » l’échec de la résolution. M. Westerwelle a en outre indiqué que l’Union européenne préparait une huitième série de sanctions. Quant au Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, il a également jugé « regrettable » que la résolution n’ait « pas été adoptée », soulignant que cela n’empêcherait pas son gouvernement de sanctionner le régime de Damas.
Enfin, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a également regretté ce veto, espérant que le Conseil de sécurité surmonte « ses divisions » et trouve « une solution commune face à la situation ».

Moscou se défend
La Russie, sous le feu des critiques, se trouve désormais sur une voie étroite qui la contraint à se défendre d’être l’avocate du régime de Damas. « Nous estimons que la poursuite des violences est tout à fait inacceptable et condamnons la répression des manifestations pacifiques », a ainsi déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. « Dans le même temps, nous ne pouvons pas fermer les yeux sur le fait que l’opposition radicale joue de plus en plus sur le mécontentement d’une partie de la population en Syrie et ne cache plus ses intentions extrémistes en passant à la tactique de la terreur ouverte », a-t-il ajouté.
Moscou a par ailleurs annoncé qu’elle recevrait au courant du mois « deux délégations de l’opposition syrienne : l’une représentant l’aile intérieure de l’opposition basée à Damas et la seconde représentant l’opposition qui a créé un conseil national à Istanbul ». Al-Arabiya a toutefois indiqué que le CNS n’a reçu aucune invitation de Moscou pour le dialogue.
Pékin s’est contenté d’affirmer qu’une résolution « n’améliorerait pas » la situation dans le pays.

La répression continue
Sur le terrain, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a fait état de la mort de six hommes, décédés des suites de leurs blessures ou dont les corps ont été rendus à leurs familles après leurs arrestations plusieurs jours auparavant. L’ONG a ajouté que 53 personnes avaient été arrêtées à Douma, près de Damas.
Al-Arabiya a en outre indiqué que l’armée syrienne a tiré sur des manifestants à Bab al-Sabaa, à Homs, où un jeune homme de 28 ans est décédé après quatre jours de détention.
Signalons enfin que l’ancien observateur général des Frères musulmans en Syrie, Ali Sadreddine al-Byanouni, résidant à Istanbul, a estimé que si les médias arrivent à montrer une répression sauvage, cela prouve que la révolution est en train de s’étendre, que toutes les villes bougent et que le mouvement va crescendo.

(Sources : agences et rédaction)
L’opposition syrienne et plusieurs pays occidentaux ont condamné hier le veto russo-chinois à un projet de résolution au Conseil de sécurité condamnant le régime syrien pour sa répression sanglante.Burhan Ghalioune, universitaire syrien basé à Paris et récemment élu président du Conseil national syrien (CNS), la principale instance de l’opposition syrienne, a spécifiquement...
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