Les forces antiémeute ont dû lancer des gaz lacrymogènes contre certains manifestants. Louisa Gouliamaki/AFP
« Non au chômage partiel qui égale le licenciement », proclamait la banderole principale du syndicat du public Adedy, en tête de cortège, qui faisait référence au projet de mettre en chômage partiel 30 000 salariés du public avant la fin de l’année dans une tentative de réduire d’urgence les dépenses publiques du pays et d’éviter un défaut de paiement.
Brandissant des drapeaux noirs, archéologues du ministère de la Culture, fonctionnaires du fisc, du développement et employés d’entreprises publiques telle Eydap (eau), ou Trainose (chemins de fer) scandaient des slogans « contre la politique du gouvernement, de l’UE et du FMI », les bailleurs de fonds du pays. Rappelons que sous leur pression, le gouvernement socialiste a été contraint d’annoncer récemment la réduction du nombre d’employés dans les organismes publics.
En raison de cette grève, écoles et musées sont restés fermés, des vols ont été annulés, et les hôpitaux ont fonctionné au ralenti. Le mouvement a également affecté certains trains et le fonctionnement des tribunaux, mais les transports publics urbains ont fonctionné à Athènes.
Des milliers de lycéens et étudiants ont aussi manifesté à Athènes et Salonique, scandant « Nous voulons des livres, des professeurs, des écoles ». Plusieurs écoles d’Athènes sont occupées ces derniers jours, les lycéens protestant surtout contre le manque de livres. Pour Frosso Iliopoulou, employée à l’organisme national des médicaments (EOF), « les fonctionnaires sont sortis dans les rues car ce sont eux qui sont le plus menacés, après avoir subi plus de 20 % des coupures de leurs salaires en raison de l’austérité, maintenant ils seront placés en chômage partiel ».
Une grève générale dans le privé et le public est par ailleurs prévue pour le 19 octobre, à l’appel de l’Adedy et la centrale du privé, la GSEE.
Le ministre de l’Économie Michalis Chryssohoïdes, dans un entretien à paraître aujourd’hui en Allemagne, a de son côté confirmé que la situation de son pays était « assez désespérée ». « Une faillite d’un pays de la zone euro serait une catastrophe car elle aurait un effet domino. Ne serait-ce que pour cette raison, nous ne pouvons décider seuls d’un défaut de paiement », a-t-il ajouté.
Comme en réponse à cet appel au secours, le directeur pour l’Europe du Fonds monétaire international, Antonio Borgès, a souligné hier que le second plan de sauvetage de la Grèce, décidé le 21 juillet par l’Union européenne et toujours pas lancé, devrait être réexaminé pour mettre plus l’accent sur une relance de la croissance.
La chancelière allemande Angela Merkel a eu quant à elle des propos rassurants en réitérant à Bruxelles que la Grèce devrait « continuer à faire partie de la zone euro ». Mais elle n’a pas exclu que les banques créancières de la Grèce puissent devoir contribuer davantage que prévu au nouveau plan d’aide promis à la Grèce en juillet. « Si nécessaire, il devra y avoir un ajustement » au plan d’aide, a-t-elle déclaré.
(Source : AFP)