"Pas de dialogue avec les chars", "L’intérêt de la Russie est avec le peuple et pas avec Assad", peut-on lire sur ces pancartes brandies lors d’une manifestation à Homs.
Le veto de la Russie et de la Chine au projet de résolution de l'ONU sur la Syrie va y "encourager" la violence, a déclaré dans un entretien à l'AFP Burhan Ghalioun, président du Conseil national syrien, la principale instance de l'opposition syrienne. "Soutenir Bachar al-Assad dans son projet militariste et fasciste ne va pas encourager le peuple syrien à rester dans la révolution pacifique", a réagi à Paris M. Ghalioun après l'échec à l'ONU du projet de résolution menaçant Damas de "mesures ciblées". "Ils (les Russes) encouragent vraiment la violence", a insisté l'universitaire syrien, évoquant spécifiquement la position de Moscou.
"Pour éviter ce glissement vers la violence, il faut que la communauté internationale agisse vraiment d'une autre façon et prenne conscience des dangers et des risques à ce moment de l'histoire. Je pense que la communauté internationale n'a pas encore pris toutes ses responsabilités", a déploré M. Ghalioun, élu président du Conseil national syrien au terme d'un congrès le week-end dernier à Istanbul.
Ce Conseil national syrien réunit quasiment toutes les tendances politiques opposées au régime, notamment les Comités locaux de coordination (LCC) qui chapeautent les manifestations, les libéraux, la confrérie des Frères musulmans interdite de longue date en Syrie, ainsi que des partis kurdes et assyriens.
M. Ghalioun a également appelé à l'organisation d'une "conférence internationale sur la Syrie, avec les grandes puissances, les pays arabes mais aussi les Russes qui ont toujours cette position insoutenable".
Plus tôt dans la journée, l'ambassadeur russe à l'ONU, Vitali Tchourkine, avait expliqué la position de son pays en rejetant le principe de confrontation voulu par les Occidentaux. "La menace de sanctions était inacceptable", a-t-il dit après le vote. Moscou, allié de Damas qui bloque depuis des semaines tout projet de sanctions, avait proposé son propre projet de résolution mettant l'accent sur la nécessité du dialogue politique en Syrie et mettant la pression aussi bien sur l'opposition que sur le régime du président syrien. Moscou a par ailleurs annoncé mercredi son intention d’accueillir des représentants de l'opposition syrienne en octobre. "Nous avons l'intention de recevoir à Moscou deux délégations de l'opposition syrienne : l'une représentant l'aile intérieure de l'opposition basée à Damas, et la seconde représentant l'opposition qui a créé un conseil national à Istanbul", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Alexandre Loukachevitch.
"Nous ne sommes pas les avocats du régime de Assad", a également déclaré, en fin d'après-midi, le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. "Nous estimons que le poursuite des violences est tout à fait inacceptable et condamnons la répression des manifestations pacifiques", a-t-il ajouté. "Dans le même temps, nous ne pouvons pas fermer les yeux sur le fait que l'opposition radicale joue de plus en plus sur le mécontentement d'une partie de la population en Syrie et ne cache plus ses intentions extrémistes en passant à la tactique de la terreur ouverte", ajoute le ministère.
En Occident, les critiques se sont intensifiées contre Moscou et Pékin. A New York, l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Susan Rice, n’a pas caché la colère de son administration face au véto russe et chinois. "Les Etats-Unis sont furieux du fait que ce Conseil ait complètement échoué" dans sa tentative de traiter "un défi moral urgent et une menace croissante à la paix régionale", a-t-elle déclaré. Elle a implicitement condamné Moscou et Pékin qui, a-t-elle dit, "préféreraient vendre des armes au régime syrien". "Que je sois claire : les Etats-Unis pensent qu'il est grand temps que ce Conseil assume ses responsabilités et impose des mesures ciblées dures et un embargo sur les armes contre le régime (Assad)", a insisté Mme Rice.
C’est "un triste jour pour le peuple syrien" et "pour le Conseil de sécurité", a déclaré pour sa part le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé. Plus tôt dans la journée, l'ambassadeur de France à l'ONU, Gérard Araud avait estimé que le veto russe et chinois "est une expression de mépris pour les aspirations légitimes qui s’expriment courageusement en Syrie depuis cinq mois. C’est un rejet de ce formidable mouvement en faveur de la liberté et de la démocratie qu’est le Printemps arabe".
"Nous allons redoubler nos efforts pour travailler avec les autres nations à accroître la pression sur le régime partout où nous le pouvons, et nous assurons le peuple de Syrie qu'il ne sera pas oublié", a réagi pour sa part le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague, tout en accusant Moscou et Pékin de se ranger "du côté d'un régime brutal".
De son coté, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a "regretté" mercredi "que le Conseil de sécurité n'ait pas pu se mettre d'accord" sur une résolution sur la Syrie malgré "l'obligation morale d'empêcher que davantage de sang ne soit versé", a indiqué son porte-parole Martin Nesirky. M. Ban "est d'avis que la violence en Syrie est inacceptable et ne peut pas continuer comme cela et il a appelé la communauté internationale à s'exprimer et à agir d'une façon cohérente", a ajouté le porte-parole devant des journalistes.
Sans surprise, le régime syrien s’est de son côté félicité de l’échec de la résolution onusienne. "C'est une journée historique, car la Russie et la Chine, en tant que nations, se sont placées aux côtés des peuples et contre les injustices", a déclaré Mme Bouthaina Chaabane, conseillère du président Assad. "Je pense que les Syriens sont contents de constater qu'il existe d'autres puissances dans le monde pour se dresser contre l'hégémonie et l'intervention militaire dans les affaires des pays et des peuples", a-t-elle ajouté dans un entretien à l'AFP. "J'estime que la Russie et la Chine (...), en opposant leur veto, nous ont donné le temps de mener à bien les réformes afin d'aboutir au pluralisme politique sans que, je l'espère, nous ayons à endurer les souffrances subies par l'Irak, la Libye, le Pakistan ou l'Afghanistan", a ajouté Mme Chaabane en "remerciant" Moscou et Pékin.
Parallèlement, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mercredi que la Turquie mettrait en oeuvre son propre "paquet de sanctions" contre la Syrie. M. Erdogan a jugé "regrettable" que la résolution n'ait pas été adoptée, au deuxième jour de sa visite officielle en Afrique du Sud, pays membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU qui s'est abstenu sur la résolution, tout comme l'Inde, le Liban et le Brésil. "Le gouvernement (syrien) aurait dû recevoir un avertissement", a-t-il poursuivi, en soulignant la proximité des Turcs "qui vivent juste à côté du peuple syrien". "Les gens de ce pays (la Syrie) n'ont pas besoin d'endurer un régime tyrannique sans pitié et sans vergogne qui bombarde son propre peuple depuis la mer", a critiqué M. Erdogan. A ses yeux, le président syrien Bachar al-Assad "reprend simplement l'héritage de son père"…
"Le fait que la résolution ait échoué (...) ne nous arrêtera pas. Nous allons inévitablement imposer tout de suite un paquet de sanctions", a-t-il encore dit, des propos cités par l'agence de presse Anatolie.
Monsieur Ghalioun qui sort de nulle part avec une expérience politique égale à un dattier du désert vient de se tailler une... grande notoriété! il désire tout suite et sans sommation rentré en guerre avec les autorités de son pays et les BALAYER sans discutions ni négociations et tout ça depuis l'étranger. Il compte envoyer tous les..."furieux" au casse pipe, jusqu'à la victoire qui au mieux, il le sait bien, sera à la Pyrrhus! Ah... y a pas à dire...c'est homme est un grand visionnaire doublé d'un philosophe. il ne lui manque que les cheveux en pétard genre son ami et collègue sioniste henri levy, qu'il connait bien, pour compléter le tableau!
03 h 48, le 06 octobre 2011