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Liban

Relèvement des salaires : le comité de l’indice des prix tient des réunions quotidiennes

La crise sociale figurera-t-elle à l’ordre du jour du Conseil des ministres, demain ?
La crise sociale figurera-t-elle à l’ordre du jour du Conseil des ministres ? Il serait étonnant qu’elle soit complètement ignorée, demain, alors même que la CGTL a lancé un ordre de grève pour le 12 octobre, c’est-à-dire pour mercredi en huit, et que le comité de l’indice des prix tient des réunions quotidiennes, afin d’établir un indice de cherté incontestable, un défi qui n’a encore jamais été relevé par le passé.
En tout état de cause, même si elle était ignorée cette semaine, cette crise ne pourra plus l’être la semaine prochaine, puisque le Conseil des ministres se tiendra, cette semaine-là, alors que le pays sera en grève.
Dans les milieux ouvriers, on prépare activement cette grève et les visites de mobilisation se multiplient. Le mot d’ordre de débrayage tient toujours, a dit hier le président de la centrale, Ghassan Ghosn, devant les journalistes, alors qu’il rendait visite au siège de la Fédération des offices autonomes.
Mais il est évident que le président de la centrale ne va pas renoncer à l’une de ses cartes maîtresses avant d’avoir obtenu satisfaction sur certaines de ses demandes.
La CGTL, rappelle-t-on, réclame un rajustement substantiel du salaire de base dans le secteur public et le secteur privé. Aujourd’hui établi à 500 000 LL, ce salaire de base devrait passer à 1 250 000 LL de livres, estime la centrale. Ce chiffre est trop élevé, estiment les milieux d’affaires et les commerçants. Ce chiffre provoquerait la ruine de plus d’une entreprise, dans l’état actuel de l’économie, ajoutent ces milieux.

Aridi met en garde contre les surenchères
Ce risque était au centre des propos tenus hier par le ministre des Travaux publics et des Transports, Ghazi Aridi, qui a mis en garde contre toute « improvisation » dans ce domaine et s’est prononcé pour un dialogue triangulaire syndicats-patronat-gouvernement, « objectif et rationnel ».
« Le règlement de notre crise sociale et économique est inséparable de ce qui se passe autour de nous, et de ce qui pourrait nous atteindre, a affirmé le ministre. Il faut bannir l’improvisation, l’impulsivité, la surenchère. Si tout mouvement doit s’achever sur du vide, nous n’aurons rien fait. C’est l’heure du dialogue, du dialogue tranquille, objectif, et non d’un compromis passager dont nous tous paierons le prix, aussi bien dans nos régions que dans nos courants politiques. »
La voix de la raison sera-t-elle entendue ? Ce n’est pas sûr, encore que certaines sources économiques assurent qu’un « compromis raisonnable » est en cours d’étude, entre le patronat et les milieux syndicaux.
Selon ces milieux, ce compromis serait le suivant :
– Acceptation du principe d’un relèvement du salaire minimum de 250 000 LL, et non de 1 250 millions comme le réclame la CGTL. Selon certaines sources, l’augmentation de 250 000 LL serait octroyée aussi automatiquement aux autres tranches de salaires.
– Amendement des indemnités de transport de 8 000 à 12 000 LL/jour, et non à 16 000, comme le veut la CGTL.
– Relèvement des indemnités scolaires de 500 000 LL par enfant, à concurrence de deux enfants, à 750 000 LL par enfant.
Aussi bien dans les milieux syndicaux qu’officiels, on a feint d’ignorer l’existence de ce compromis. Toutefois, le ministre du Travail, Charbel Nahas, s’est dit satisfait du climat qui a prévalu lors de la première réunion du comité de l’indice, et a semblé faire confiance à ce processus de négociation.
En tout état de cause, le président du syndicat des hôpitaux, Sleimane Haroun, a donné une idée de ce qu’un relèvement des salaires pourrait provoquer sur le plan des prix. Une augmentation des salaires, a-t-il convenu en substance, est nécessaire, mais tout relèvement devrait provoquer, en vis-à-vis, un relèvement des tarifs des actes hospitaliers. La spirale inflationniste a déjà commencé...
La crise sociale figurera-t-elle à l’ordre du jour du Conseil des ministres ? Il serait étonnant qu’elle soit complètement ignorée, demain, alors même que la CGTL a lancé un ordre de grève pour le 12 octobre, c’est-à-dire pour mercredi en huit, et que le comité de l’indice des prix tient des réunions quotidiennes, afin d’établir un indice de cherté incontestable, un défi...
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