Des funérailles à Deraa hier ont tourné à des manifestations antirégime, selon cette vidéo de YouTube.
Depuis samedi, la coalition la plus large et la plus représentative de l’opposition menait des tractations à huis clos pour obtenir le ralliement d’opposants, alors que les violences s’amplifiaient à travers le pays. Hier, les forces armées étaient massivement déployées à Rastane, dans la région de Homs, à 160 km au nord de Damas, après plusieurs jours d’affrontements devenus une véritable guerre entre militaires et déserteurs. Des militants sur place évoquent « un vaste déploiement militaire et sécuritaire à Rastane et ses environs » où 250 chars et blindés avaient été envoyés vendredi. « L’armée syrienne contrôle entièrement Rastane, et 50 chars ont quitté hier (dimanche) Rastane », a affirmé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « De nombreuses maisons y ont été détruites et la situation humanitaire est très mauvaise. Nous avons des informations sur des dizaines de civils tués puis enterrés dans les jardins des maisons pendant les quatre jours de pilonnage de la ville par l’armée », a ajouté l’OSDH.
Vendredi soir, des officiers déserteurs avaient annoncé dans un communiqué leur « retrait de Rastane ». « En raison des renforts importants et des armes utilisées à Rastane par les gangs d’Assad (...), nous avons décidé de nous en retirer afin de mieux poursuivre la lutte pour la liberté », ont-ils expliqué.
Ailleurs, les corps de trois civils, détenus depuis jeudi, ont été remis hier à leurs familles à Khan Cheikhoune, dans la région d’Idleb, près de la frontière turque, tandis que dans la province de Damas, les forces de sécurité ont arrêté 27 personnes à Harasta. L’OSDH a en outre annoncé l’arrestation samedi à Homs de l’opposant Mansour Atassi, 63 ans, un des dirigeants du Comité national pour le changement démocratique, une coalition de partis de l’opposition.
Selon l’agence de presse officielle SANA, un professeur d’histoire, Mohammad el-Omar, a été tué. Saria Hassoune, fils du grand mufti de Syrie, Ahmad Badreddine Hassoune, a également été tué « par les tirs d’un groupe terroriste armé », selon SANA. Les deux hommes se trouvaient à bord de la voiture du professeur sur la route Alep-Idleb (Nord-Ouest) quand ils ont été attaqués. SANA a fait état en outre d’un accident impliquant un train de marchandises provoqué par « un groupe terroriste armé » à Oubine, dans le gouvernorat d’Idleb.
Par ailleurs, les militants prodémocratie ont appelé sur Facebook à manifester hier dans les universités. Des manifestations ont donc eu lieu dans plusieurs villes et régions, comme Jisr el-Choughour, Idleb, Hama, Homs, et plusieurs villes du Houra.
(Source : agences et rédaction)