Le parquet ukrainien a requis mardi une peine de sept ans de prison pour l'opposante et ex-Premier ministre Ioula Timochenko, jugée pour abus de pouvoir, a constaté une journaliste de l'AFP. "Nous demandons au tribunal de reconnaître Mme Timochenko coupable et, compte tenu de la gravité de son crime (...) de la condamner à sept ans de prison", a déclaré l'un des procureurs, Mme Lilia Frolova, à la fin de son réquisitoire.
Cette nouvelle a aussitôt provoqué la colère des partisans de Mme Timochenko, réunis à proximité de la cour, dans l'artère principale de Kiev. "A bas la bande (au pouvoir)!", ont-ils scandé, selon Interfax. Un procureur sorti dans la cour du tribunal pour annoncer aux journalistes la peine requise par le procureur a été hué par des députés du parti de Mme Timochenko. "Menteur! Honte!", ont scandé les parlementaires.
Un des avocats de l'opposante, Olexandre Plakhotniouk, a pour sa part déclaré que la défense insistait sur l'innocence de Mme Timochenko. "Nous considérons qu'il y a absence de délit", a déclaré l'avocat à l'AFP. Le procès de Mme Timochenko a repris mardi après quinze jours d'interruption. Mme Timochenko est jugée depuis le 24 juin. Elle a d'abord comparu libre, puis a été incarcérée le 5 août. Égérie de la Révolution orange de 2004, Ioula Timochenko est accusée d'avoir signé en 2009, sans l'autorisation du gouvernement qu'elle dirigeait, des accords gaziers avec la Russie défavorables à son pays.
Le procès est suivi de près par l'Union européenne, qui craint que cette affaire ne soit en réalité un règlement de compte politique qui permettrait au président Viktor Ianoukovitch de se débarrasser de sa principale opposante. A la mi-septembre, l'UE a haussé le ton contre Kiev en conditionnant un accord d'association, que l'Ukraine espère conclure en décembre, à la remise en liberté de Mme Timochenko.
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