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Liban

La crise en Syrie frappe de plein fouet les villes et villages frontaliers

À Wadi Khaled, les affaires vont très mal depuis le début de la révolte contre le régime de Bachar el-Assad.
On le surnommait le « souk en or ». Dans le nord du Liban, le marché d’al-Bouqayaa à la frontière avec la Syrie n’est plus qu’une rue fantôme, les affaires vont mal depuis le début de la révolte contre le régime de Bachar el-Assad.
« Avant la révolution, c’était le souk le plus dynamique du nord du Liban et même de tout le pays », explique Rateb al-Ali, commerçant. « Al-Bouqayaa était une véritable fourmilière commerciale entre le Liban et la Syrie. Ce n’est plus le cas maintenant », soupire ce quadragénaire.
Situé près du passage clandestin d’al-Bouqayaaa, sur le fleuve al-Kébir qui sépare les deux pays, le souk regroupe près de 4 000 commerces où l’on vend aussi bien des accessoires féminins que des pièces de rechange de voitures. La plupart de la marchandise est passée en contrebande de Syrie vers le Akkar, une zone montagneuse et verdoyante mais pauvre du nord du Liban.
La contrebande a toujours été vitale pour les régions du nord du Liban, comme Wadi Khaled dans le Akkar. Les contrebandiers transportaient au quotidien des caisses de savon et de shampoing du Liban pour les écouler en Syrie, et revenaient chargés de biens agroalimentaires et de cigarettes. Mais cette pratique a quasiment cessé avec le renforcement du contrôle du côté syrien, après que des milliers de Syriens se furent réfugiés au Liban, fuyant la violence dans leur pays.

Une chute de 90 %
« Les autorités des deux côtés de la frontière savent depuis longtemps que les marchandises circulent sans passer par les douanes », affirme Ali, père de quatre enfants, dans le jardin de sa maison de trois étages. « Les affaires ont chuté de 90 %. Beaucoup de gens ici ont perdu leur source de revenus. »
Devant son échoppe à al-Bouqayaa, Mohammad Hamadé attend patiemment l’arrivée d’un hypothétique client. Ses stocks de chocolat, de jus de fruits et de cigarettes lui rapportaient autrefois de quoi nourrir ses 13 enfants. Aujourd’hui, il s’estime heureux de gagner trois dollars avant le coucher du soleil.
« Près de 2 000 ouvriers syriens traversaient le fleuve al-Kébir pour venir travailler au Liban chaque jour. Ils s’arrêtaient chez moi pour acheter du café ou des rafraîchissements, affirme ce marchand de 40 ans. Aujourd’hui, rarement un voisin ou un proche vient acheter une bouteille d’eau. »
De l’autre côté de la rivière, face au commerce de Mohammad, des soldats syriens patrouillent, à l’affût de tout mouvement. « Aujourd’hui, aucun ouvrier n’ose traverser la rivière car ils ont peur d’être abattus », confie Mohammad.

Quelque 3 800 réfugiés syriens
Selon les Nations unies, près de 3 800 Syriens se sont réfugiés au Liban depuis le début du mouvement de contestation contre Bachar el-Assad à la mi-mars. Plus de 2 700 personnes, en majorité des civils, ont été tuées jusqu’à présent dans la répression, selon l’ONU.
« Les opérations de change à la frontière ont chuté de 80 %, dit Amer, qui gère un bureau de change près du point de contrôle officiel d’al-Arida, à deux pas du souk d’al-Bouqayaa. « Je changeais avant cinq millions de livres syriennes (105 000 dollars) par jour. Aujourd’hui, je change en moyenne 400 000 livres (8 200 dollars). »
Autres victimes, les résidents de Wadi Khaled qui ne peuvent plus passer en Syrie pour s’acheter des produits agroalimentaires. « Les biens de consommation en Syrie sont nettement moins chers qu’au Liban », explique Ali Ramadan, maire du village frontalier de Mashta Hammoud.
« Une bonbonne de gaz se vend à 15 dollars au Liban, mais ne coûte pas plus de huit dollars à Tall Kalakh », ajoute-t-il, en référence à la ville frontalière syrienne où des manifestations ont été réprimées dans le sang.
Beaucoup de réfugiés comptent sur l’ONU, mais surtout sur leurs proches pour survivre, les mariages libano-syriens dans cette zone étant courants.
« Ils partagent tout ce qu’ils possèdent, dit Ali. Malheureusement, avec le chômage et le commerce durement touché, il n’y a presque plus rien à partager. »
On le surnommait le « souk en or ». Dans le nord du Liban, le marché d’al-Bouqayaa à la frontière avec la Syrie n’est plus qu’une rue fantôme, les affaires vont mal depuis le début de la révolte contre le régime de Bachar el-Assad.« Avant la révolution, c’était le souk le plus dynamique du nord du Liban et même de tout le pays », explique Rateb al-Ali, commerçant. « Al-Bouqayaa était une véritable fourmilière commerciale entre le Liban et la Syrie. Ce n’est plus le cas maintenant », soupire ce quadragénaire.Situé près du passage clandestin d’al-Bouqayaaa, sur le fleuve al-Kébir qui sépare les deux pays, le souk regroupe près de 4 000 commerces où l’on vend aussi bien des accessoires féminins que des pièces de rechange de voitures. La plupart de la marchandise est passée en contrebande de...
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