Prenant la parole, le ministre Khalil a évoqué le discours tenu par le patriarche maronite Béchara Raï à Paris, estimant que ce dernier « s’est exprimé à partir de sa lecture minutieuse de la situation du monde arabe, loin des calculs de la politique politicienne libanaise ».
Et d’ajouter : « Nous réitérons notre position préalable, à savoir que, selon nous, le patriarche ne devrait pas s’aventurer dans les méandres de la politique libanaise étroite. Nous ne voulons pas qu’il soit un patriarche pour une partie des Libanais, ce qu’il n’est pas, puisqu’il est le patriarche des patriarches, avec son discours visant à préserver les chrétiens d’Orient. Il est à la tête des patriarches car il préserve l’élite des chrétiens dans le monde arabe, ce qui constitue une richesse pour le monde qui prend toute sa valeur dans cet Orient, berceau des religions monothéistes qui interagissent en présentant au monde un modèle unique. »
Et de poursuivre : « Les propos du patriarche doivent être perçus à ce niveau-là, c’est-à-dire au niveau d’Antioche et de l’ensemble du Machreq et ce qu’il représente. Car nous avons besoin d’un discours sage qui nous préserve des discordes internes, des guerres et des divisions. » Le ministre Khalil a insisté sur ce qui se passe dans le monde arabe et en Syrie « où se préparent des guerres intestines et civiles, dont les répercussions toucheront en premier nos frères chrétiens ». « Tout chrétien qui perd sa liberté dans le monde arabe entraînera une perte de liberté pour le musulman. Nous n’avons aucune valeur en tant que groupes isolés, notre valeur au Liban ressort lorsque nous sommes unifiés. C’est la raison pour laquelle nous avons dit que le Liban est un pays définitif pour tous les Libanais », a-t-il encore relevé.
Le ministre a ainsi appelé les Libanais à faire attention à la teneur de leur discours, qui, a-t-il insisté, « ne doit pas reproduire la logique de la division nationale ».
« La divergence politique est naturelle et légitime dans notre régime démocratique, mais le danger ressurgit lorsque la divergence politique se transforme en division verticale en prenant un caractère confessionnel, communautaire ou autre », a-t-il ajouté.
Le ministre a enfin réitéré son idée en expliquant que les Libanais peuvent certainement discuter les décisions prises au niveau du gouvernement et de l’administration, à condition de ne pas « confessionnaliser » l’eau, l’électricité ou les autres services.
Le Patriarche n'a pas pris de parti politique, ou s'est déclaré en faveur des uns contre les autres. Il suit un pèlerinage spirituel qui coopère à l'apaisement des esprits et au Dialogue et à l'Entente Nationale qu'il prône. Souhaitons-lui force, persévérance et succès dans sa tâche qu'une illumination divine guide. Anastase Tsiris
06 h 09, le 26 septembre 2011