Un kamikaze s'est fait exploser dimanche devant une église sur l'île de Java, en Indonésie, au milieu de centaines de fidèles qui sortaient de la messe. Anwar Mustafa/
"Une personne est morte sur le coup et une autre est décédée à l'hôpital", a indiqué le ministre indonésien de la Sécurité, Djoko Suyanto. Le responsable n'a pas précisé si le kamikaze comptait parmi les décès mais un correspondant de l'AFP a vu sur le parvis de l'église un corps ensanglanté que la police locale dit être celui de l'auteur de l'attentat. Allongé devant l'entrée principale du lieu de culte, l'homme a perdu sa main gauche dans la déflagration mais le reste du corps semble peu touché, laissant à penser que l'engin explosif était de faible ampleur. Cela pourrait expliquer le nombre relativement peu élevé de victimes, alors que le kamikaze s'est fait exploser au beau milieu de centaines de fidèles sortant de la messe dominicale.
L'attentat-suicide est survenu à 10h55 heure locale (03h55 GMT) à l'entrée principale de l'église protestante Bethel Injil de Solo, ville située au centre de l'île de Java, a précisé à l'AFP le porte-parole de la police locale, Djihartono, qui comme beaucoup d'Indonésiens n'utilise qu'un seul nom. L'identité du kamikaze qui a frappé ce dimanche n'était pas connue en fin de journée, ni son mobile.
"J'ai vu des éclairs de feu et un homme mort allongé par terre", a témoigné Fani, interrogée par la chaîne de télévision Metro TV. "Les gens autour de moi étaient couverts de sang", a-t-elle ajouté. "Un dimanche paisible s'est transformé en scènes de chaos", a raconté à l'AFP Kristanto, un des fidèles. "Tout le monde criait et était hystérique", a ajouté l'homme de 53 ans.
Cet acte fait ressurgir les craintes sur la présence de mouvements islamistes encore capables de frapper dans cet immense archipel qui compte 240 millions d'habitants. Les autorités assurent à l'envi avoir décapité le groupe islamiste Jemaah Islamiyah (JI), réputé proche du réseau Al-Qaïda et tenu pour responsable notamment des attentats sanglants qui avaient tué 202 personnes sur l'île de Bali, en octobre 2002. De nombreux dirigeants de la JI ont été récemment tués ou arrêtés mais les experts ont à plusieurs reprises averti que des groupuscules pourraient encore être actifs. La ville de Solo a longtemps compté parmi ses habitants Abou Bakar Bachir, imam considéré comme le porte-voix de la mouvance radicale et condamné en juin dernier à 15 ans de prison.
"Rien ne peut justifier cet acte inhumain", a déclaré à la radio ElShinta, le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono. L'attentat-suicide fait craindre la résurgence de violences interconfessionnelles entre les musulmans (près de 90% de la population) et les chrétiens (moins de 10%). La Constitution indonésienne stipule que l'islam n'est pas une religion d’État et reconnaît la liberté de culte mais le pays est régulièrement secoué par des conflits religieux.
Mi-septembre, des centaines de paramilitaires ont dû être dépêchés à Ambon, aux Moluques (nord-est), après des émeutes entre musulmans et chrétiens qui ont fait trois morts. Cinq milliers de personnes avaient été tuées dans cette région lors de violences religieuses entre 1999 et 2002.
"Une personne est morte sur le coup et une autre est décédée à l'hôpital", a indiqué le ministre indonésien de la Sécurité, Djoko Suyanto. Le responsable n'a pas précisé si le kamikaze comptait parmi les décès mais un correspondant de l'AFP a vu sur le parvis de l'église un corps ensanglanté que la police locale dit être celui de l'auteur de l'attentat. Allongé devant l'entrée principale du lieu de culte, l'homme a perdu sa main gauche dans la déflagration mais le reste du corps semble peu touché, laissant à penser que l'engin explosif était de...