Des mercenaires africains menaient des exactions à Syrte (360 km à l'est de Tripoli) en représailles à l'assaut lancé samedi par les combattants du nouveau régime libyen contre un des derniers bastions de Mouammar Kadhafi, a déclaré un habitant qui a fui la ville. "Il y a des mercenaires africains qui errent dans le ville. Ils tirent sur les habitations avec des armes anti-aériennes dans le premier district", en bordure ouest de la ville, a-t-il déclaré à l'AFP par téléphone, tout en refusant de donner son nom par peur de représailles contre sa famille restée à Syrte. "Je pense qu'ils se vengent", a-t-il ajouté, soulignant que 80% des habitants de Syrte sont originaires de Misrata (est).

Ce témoin, un professeur d'informatique à l'université, a également affirmé avoir vu à deux reprises à Syrte, au cours des trois dernières semaines, un des fils de Mouammar Kadhafi, Mouatassim, notamment dans un centre de commandement situé dans le sous-sol d'un hôpital de la ville. "Il est venu voir le chef (de la communauté). Je me tenais à côté de lui", a-t-il affirmé. Les combattants pro-CNT ont indiqué à plusieurs reprises que Mouatassim se trouvait dans la ville. "Mouatassim est là. Nous l'avons entendu donner des ordres à la radio", avait affirmé samedi un commandant des forces pro-CNT, Oussama Muttawa Swehly.

Les forces des nouvelles autorités libyennes ont lancé samedi un nouvel assaut dans Syrte contre les forces loyalistes. Les combats à Syrte ont connu une accalmie samedi soir aux alentours de 19H00, a ajouté l'informaticien, qui a précisé qu'il y avait eu plusieurs frappes de l'OTAN pendant la nuit. "Tous les bâtiments dans la rue principale ont subi des dégâts", a-t-il dit, ajoutant qu'il avait fui dimanche matin à 05H30 (03H30 GMT).