Les pays arabes ont utilisé vendredi la tribune de la 55ème conférence générale de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour renouveler leurs critiques contre la politique nucléaire d'Israël. "Je crois profondément qu'il ne pourra pas y avoir de stabilité dans la région tant que des déséquilibres massifs dans les capacités militaires persisteront, en particulier via la possession d'armes nucléaires qui permet à une partie de menacer (...) la région", a déclaré en référence à Israël l'ambassadeur Égyptien auprès de l'AIEA Hassan Younis, au dernier jour de la conférence générale de l'agence, qui rassemble 151 pays. Les représentants de plusieurs pays arabes et le représentant de l’Iran ont également critiqué Israël pour être le seul pays de la région à refuser de ratifier le Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP). L’Égypte a proposé au vote une résolution sur l'application des accords de garanties de l'AIEA au Moyen-Orient dans lequel le pays demande entre autres à la conférence générale d'appeler l'ensemble des États de la région à ratifier le TNP. La résolution, qui ne cite pas Israël, a été adoptée par 113 voix pour et 8 abstentions, dont celle des États-Unis. Israël, qui n'a jamais ni confirmé ni démenti l'existence de son arsenal nucléaire, est le seul pays du Proche et Moyen-Orient à ne pas avoir adhéré au TNP.
Les pays arabes ont cependant renoncé cette année à déposer un projet de résolution intitulé "les capacités nucléaires d'Israël" condamnant directement la politique d'Israël comme elles l'avaient fait en 2009 et 2010. Elles ont présenté cette décision comme un "geste de bonne volonté" avant la tenue de prochains pourparlers de l'AIEA sur la lutte contre la prolifération des armes nucléaires au Proche-Orient qui réuniront Israël et les pays arabes.
Israël a qualifié vendredi "d'évolution positive", cette décision de la délégation arabe. "Mais pour instaurer une confiance entre les parties de la région, il faut que cette décision s'accompagne l'année prochaine d'un retrait définitif de ce sujet de division politique de l'agenda de la conférence", a affirmé Daniel Danieli, directeur adjoint de la Commission de l'énergie atomique israélienne, lors de la conférence de l'AIEA. "Nous nous demandons si les États arabes sont motivés cette année par un besoin de détourner l'attention de leurs propres problèmes intérieurs", a-t-il ajouté, en précisant que c’est l’État d’Israël qui est "gravement menacé par la prolifération alarmante au Moyen-Orient".
Comme il n'est pas signataire du TNP, l’État d’Israël n'a aucune obligation de se soumettre aux vérifications par l'AIEA de ses installations. L’Iran, qui l'a ratifié avant la révolution islamique de 1979, y est en revanche soumis. Les grandes puissances considèrent l’Iran comme la principale menace de prolifération et redoutent que la République islamique ne veuille se doter de l'arme atomique sous couvert de son programme civil, ce que Téhéran dément.