Près d’une semaine après l’assaut lancé contre cette vaste oasis, bastion du régime déchu, les forces du Conseil national de transition (CNT) n’ont enregistré qu’une très petite avancée et déplorent tous les jours des pertes dans leurs rangs. Les combattants imputent ces difficultés à un manque de coordination et à l’absence d’un commandement unifié pour cette bataille dans le désert. Certains vont même jusqu’à accuser de « trahison » quelques-uns de leurs camarades originaires de Bani Walid, qui hésitent à se lancer dans l’offensive parce qu’ils craignent pour leurs familles toujours sur place. Désormais, il faut une « autorisation » du commandement militaire sur place pour combattre.
« Dans les prochains jours, nous aurons une meilleure organisation », affirme néanmoins le commandant Youssef al-Droubi, posté à 30 km de Bani Walid, alors que les combattants doivent régulièrement se replier, sans pouvoir consolider les positions conquises.
Signe du chaos et de la désorganisation, un combattant pro-CNT tire en l’air tout près de ses camarades, mais perd le contrôle de son arme, qui continue à tirer seule, dans tous les sens, obligeant les personnes autour à sauter pour éviter les balles. À quelques mètres de là, quatre autres combattants circulent à bord d’un véhicule transportant des roquettes. Soudain, l’une d’elles explose, tuant l’un des combattants. Des critiques et des protestations fusent, suscitant la discussion. Certains combattants évoquent la possibilité de faire appel à des commandants « plus expérimentés et plus compétents » pour diriger les combats.
Pour les journalistes présents là, la quête d’informations est un défi. Une conférence de presse de commandants locaux sur l’évolution des opérations militaires annoncée pour mardi est reportée à mercredi, faute d’« endroit adéquat ». Finalement, elle est annulée. Et malgré l’annonce de la création d’un « centre d’opérations » pour gérer les combats, aucune suite n’est donnée.
(Source : AFP)