L’incertitude est soulignée par le ministre d’État britannique en charge du dossier régional qui déclare : « Nous soutenons certes le printemps arabe, mais nous ignorons vers quoi il va se diriger. »
Selon des diplomates, à cette croisée des chemins, les vues des USA et d’Israël divergent fortement. Les Américains veulent une contrée démocratique où une majorité issue d’élections libres et régulières gouvernerait. Quelle que soit sa coloration politique ou religieuse. Avec alternance lors du scrutin suivant, si le pouvoir ne répond pas aux attentes du peuple. Ils pensent que c’est le seul système capable d’assurer à la région la stabilité politique et économique. Et surtout sécuritaire, au point qu’à leur avis on pourrait à la limite en arriver à pouvoir se passer des armées, pour ne garder que des forces de police.
Et à ce propos, cela permettrait aux USA de désengager leurs propres troupes de la région sans trop de souci. Car leur objectif reste, comme on sait, la protection de leurs ressources pétrolières, des lignes maritimes, de leurs ressortissants, ainsi que des régimes amis. Étant entendu qu’ils n’ont aucune garantie de quiétude tant que la paix n’est pas conclue entre Israël et les Arabes.
L’État hébreu, par contre, ne veut pas se trouver entouré de régimes démocratiques stables. Car ils prospéreraient tranquillement, alors qu’il resterait lui-même confronté, comme on le voit à travers l’agitation sociale actuelle, à de lourds problèmes de développement. Et, ne pouvant plus dominer, il serait grignoté par le temps.
Les Israéliens cherchent dès lors à favoriser, par divers moyens, une anarchie galopante menant à la chute des régimes arabes, dictatoriaux ou modérés, sans accord sur un substitut. C’est-à-dire, en pratique, une kyrielle de guerres civiles, de révolutions permanentes qui ne prendraient fin qu’au bout de longues années. L’histoire, de la Révolution française notamment, montre en effet que les séditions populaires finissent par se dévorer elles-mêmes. Alors que les putschs militaires règlent tout en un clin d’œil, et instaurent des régimes à poigne qui ne sont dégommés que par un nouveau pronunciamiento.
Il est en tout cas évident que c’est l’exemple libanais que les Israéliens gardent en tête, et en vue, pour le reproduire partout ailleurs chez leurs voisins, proches ou lointains. Aidés par le fait qu’il est difficile pour les peuples arabes de passer des dictatures à la démocratie évoluée sans troubles intermédiaires.
Puissamment aidés également, selon des diplomates, par les divisions qui apparaissent entre les révolutionnaires arabes, en Égypte, en Libye et en Tunisie, tout comme entre les fractions irakiennes. Et même en Syrie, où pourtant le mouvement de libération n’a pas encore abouti. Ce qui rend indispensable l’unité des rangs des militants, malgré les disparités politiques. À l’exemple de la résistance française, qui rassemblait droite et gauche.
Les conflits, à ce stade natal, portent surtout sur la nature du régime que les pays concernés doivent adopter. Israël rêve donc que cela conduise à un flottement anarchique déstabilisant, à une discorde confessionnelle prolongée ou même à la guerre civile. Avec comme seule solution possible, en fin de compte, une partition en mini-États confessionnels et ethniques.
Un autre avantage pour Israël : les USA entrent en période d’élection présidentielle. Leur marge de manœuvre à l’extérieur s’en trouve forcément réduite. Non seulement parce que leurs dirigeants sont concentrés sur l’échéance, mais aussi parce que les candidats tiennent à se gagner le lobby sioniste.
- - Je vois que nous avons toujours une crise d'identité ! certains se veulent arabes , mais refusent de vivre comme eux !! Si seulement ces personnes peuvent me répondre et me dire ; ce que veut dire être arabe !? Merci .
10 h 46, le 23 septembre 2011