Au fil de notre lecture de l’ouvrage, nous avons relevé quelques erreurs.
Ainsi, dès le début, M. Alain Chouet, ancien directeur de la DGSE, commet une erreur dans sa préface en écrivant : « La Syrie est en effet l’un des seuls États arabes à avoir inscrit la laïcité dans sa Constitution... » Or l’article 3 de la Constitution stipule ce qui suit :
1) La religion du président de la République doit être l’islam.
2) La jurisprudence islamique (fiq’h) est une source principale de la législation.
Dans l’introduction, le coauteur, M. Talal el-Attrache, affirme être l’arrière-petit-fils de Sultan el-Attrache. En tant que petite-fille de Sultan el-Attrache, chef de la grande révolte syrienne de 1925-1927, je rappelle que M. Talal el-Attrache est l’arrière-petit-neveu de Sultan. Il est l’arrière-petit-fils de Ali el-Attrache, le frère cadet de Sultan et son compagnon de révolte.
Les nationalistes syriens qui sont allés au Djebel Druze après la bataille de Mazraa étaient Assaad el-Bakri, Toufic el-Halabi et Zaki el-Douroubi, et non les personnalités mentionnées à la page 45. À la page 47, il est écrit que « ...Soueida est la première province syrienne à se libérer de la tutelle coloniale, avec le soutien de la Grande-Bretagne ... », alors que celle-ci n’avait rien à y voir. C’était le gouverneur, l’émir Hassan el-Attrache, qui a pu réaliser un coup d’État « blanc » afin de libérer Soueida.
Au deuxième chapitre (page 55), les écrivains disent qu’en 1954, « ...le Baas obtient 22 des 142 sièges du Parlement ». Or ce parti en a obtenu 17 ; le plus jeune de tous les députés était mon père Mansour el-Attrache, fils aîné de Sultan el-Attrache, militants du parti Baas contre la dictature (1953-1954).
Nous pourrions mentionner d’autres erreurs mais la liste serait trop longue.
Une remarque : le titre du livre de la journaliste française Alice Poulleau est À Damas sous les bombes et non Damas sous les bombes.
Elle a donné un exemplaire de ce livre à mon père, qui avait fait sa connaissance en France dans les années cinquante. Dans l’autobiographie de Mansour el-Attrache (al-Jil al-mudan), j’ai publié en annexe quelques lettres de Mme Poulleau adressées à mon père et à Sultan el-Attrache, dans lesquelles elle exprime sa position hostile au mandat français en Syrie et au Liban. Elle était parmi les rares Français à exprimer cela sans peur.
Rim Mansour EL-ATTRACHE
*Par Richard Labévière et Talal el-Attrache, Paris, éditions Perrin, 2011.